Mise à jour : 31/08/2023
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434

f°32

Les oiseaux

Comédie.

On a parlé amplement dans la préface du sujet de cette pièce et du temps de la représentation.

Les personnages sont :

  • Bon espoir.
  • Pisthétaire.
  • Le rasleLe râle, valet d'Epops ou de la Huppe.
  • Epops, ou la Huppe.
  • Des oiseaux.
  • Chœur d'oiseaux.
  • Un prêtre.
  • Un poëte.
  • Un compilateur d'oracles.
  • Un géomètre.
  • Un greffier d'arrêts.
  • Un inspecteur.
  • Un messager.
  • Iris.
  • Un héraut.
  • Neptune.
  • Triballe.
  • Hercule.
  • Un parricide.
  • Cinésias.
  • Un dénonciateur.
  • Prométhée.

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(a) Les étrangers sont ordinairement plus instruits sur les chemins, que les citoyens.

(b) Ornès.

Bonespoir, avec un geai, Pisthétaire tenant une corneille.Bon espoir.

Est-ce tout droit qu'il faut aller ; ou du coté que je vois cet arbre qui est devant nous.

Pisthétaire.

Au diable l'animal ! Elle croasse qu’il faut aller d'un autre côté.

Bon.

Tu te moques de moi ? Nous ne faisons qu’errer haut et bas, çà et là.

Pisth.

Je suis bien fou de m'arrêter à une corneille qui m'a déjà fait parcourir inutilement plus de mille stades de chemin !

Bon.

Et moi, suis-je plus sage, de m'amuser avec un geai, qui m'a déchiré tous les ongles des doigts.

Pisth.

Je ne sais plus où nous sommes.

Bon.

Crois-tu, en bonne foi, retrouver ta patrie d’ici ?

Pisth.

Je suis sûr qu' ExecessideExecestide même (a); tout étranger qu’il est ; ne pourrait pas m'en enseigner le chemin.

Bon.

Hélas !

Pisth.

T'y voilà, dans le chemin d'Hélas.

Bon.

Ma foi, ce fou d'oiseleur Philocrate de la (b) ville aux oiseaux s'est bien moqué de vous.

Ἐυελπίδηςὀρθὴν κελεύεις, ᾗ τὸ δένδρον φαίνεται;Πισθέταιροςδιαρραγείης· ἥδε δʼ αὖ κρώζει πάλιν.Ἐυελπίδηςτί ὦ πόνηρʼ ἄνω κάτω πλανύττομεν;ἀπολούμεθʼ ἄλλως τὴν ὁδὸν προφορουμένω.Πισθέταιροςτὸ δʼ ἐμὲ κορώνῃ πειθόμενον τὸν ἄθλιονὁδοῦ περιελθεῖν στάδια πλεῖν ἢ χίλια.Ἐυελπίδηςτὸ δʼ ἐμὲ κολοιῷ πειθόμενον τὸν δύσμορονἀποσποδῆσαι τοὺς ὄνυχας τῶν δακτύλων.Πισθέταιροςἀλλʼ οὐδʼ ὅπου γῆς ἐσμὲν οἶδʼ ἔγωγʼ ἔτι.Ἐυελπίδηςἐντευθενὶ τὴν πατρίδʼ ἂν ἐξεύροις σύ που;Πισθέταιροςοὐδʼ ἂν μὰ Δία γʼ ἐντεῦθεν Ἐξηκεστίδης.Ἐυελπίδηςοἴμοι.Πισθέταιροςσὺ μὲν ὦ τᾶν τὴν ὁδὸν ταύτην ἴθι.Ἐυελπίδηςἦ δεινὰ νὼ δέδρακεν οὑκ τῶν ὀρνέων,ὁ πινακοπώλης φιλοκράτης μελαγχολῶν,
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(c) Alopodore était de la petite taille, et on l’avait surnommé à cause de cela : le geai.

(d) Il veut parler d’Acestor, poète tragique qu’il fait Saque pour marquer qu’il est étranger.

X

f°33

Il m'avait assuré que ceux-ci nous donneraient le chemin du palais de Térée, maintenant appelé Huppe, parce qu'il est devenu oiseau. Il m'a vendu une obole ce geai de la taille d'Alopodore(c) ; et cette corneille trois oboles ; et ces animaux ne savent autre chose que mordre. Eh ! bien ! D'où vient que tu ouvres encore le bec ? Veux-tu nous mener contre ces rochers ? Car je ne vois point de chemin.

Pisth.

Par Jupiter ! Il n’y a ici ni voie, ni sentier !

Bon.

Et la corneille, ne dit-elle rien du chemin ?

Pisth.

Non. Elle chante toujours la même chanson.

Bon.

Mais que dit-elle ?

Pisth.

Elle dit qu'elle nous mangera les doigts.

Bon.

Que nous reste-t-il, que d'aller servir de pâture aux corbeaux ; puisque nous ne pouvons trouver notre chemin ? Messieurs ! nous sommes tourmentés d'une maladie fort contraire à celle de Sacas(d). Il est étranger, et il veut à toute force être citoyen ; et nous qui sommes citoyens de père et de mère, et des plus considérables, nous fuyons notre patrie à toutes jambes, quoique personne ne nous chasse. Au reste, ce n'est point par haine pour elle ; car nous ne pouvons pas dire que notre ville ne soit grande, heureuse, et capable de fournir à tous de quoi chicaner.

ὃς τώδʼ ἔφασκε νῷν φράσειν τὸν Τηρέατὸν ἔποφʼ ὃς ὄρνις ἐγένετʼ ἐκ τῶν ὀρνέων·κἀπέδοτο τὸν μὲν Θαρρελείδου τουτονὶκολοιὸν ὀβολοῦ, τηνδεδὶ τριωβόλου.τὼ δʼ οὐκ ἄρʼ ᾔστην οὐδὲν ἄλλο πλὴν δάκνειν.καὶ νῦν τί κέχηνας; ἔσθʼ ὅποι κατὰ τῶν πετρῶνἡμᾶς ἔτʼ ἔξεις. οὐ γάρ ἐστʼ ἐνταῦθά τιςὁδός.Πισθέταιροςοὐδὲ μὰ Δίʼ ἐνταῦθά γʼ ἀτραπὸς οὐδαμοῦ.Ἐυελπίδηςοὐδʼ ἡ κορώνη τῆς ὁδοῦ τι λέγει πέρι;Πισθέταιροςοὐ ταὐτὰ κρώζει μὰ Δία νῦν τε καὶ τότε.Ἐυελπίδηςτί δὴ λέγει περὶ τῆς ὁδοῦ;Πισθέταιροςτί δʼ ἄλλο γʼ ἢβρύκουσʼ ἀπέδεσθαί φησί μου τοὺς δακτύλους;Ἐυελπίδηςοὐ δεινὸν οὖν δῆτʼ ἐστὶν ἡμᾶς δεομένουςἐς κόρακας ἐλθεῖν καὶ παρεσκευασμένουςἔπειτα μὴ ʼξευρεῖν δύνασθαι τὴν ὁδόν;ἡμεῖς γάρ, ὦνδρες οἱ παρόντες ἐν λόγῳ,νόσον νοσοῦμεν τὴν ἐναντίαν Σάκᾳ·ὁ μὲν γὰρ ὢν οὐκ ἀστὸς ἐσβιάζεται,ἡμεῖς δὲ φυλῇ καὶ γένει τιμώμενοι,ἀστοὶ μετʼ ἀστῶν, οὐ σοβοῦντος οὐδενὸςἀνεπτόμεσθʼ ἐκ τῆς πατρίδος ἀμφοῖν ποδοῖν,αὐτὴν μὲν οὐ μισοῦντʼ ἐκείνην τὴν πόλιντὸ μὴ οὐ μεγάλην εἶναι φύσει κεὐδαίμονακαὶ πᾶσι κοινὴν ἐναποτεῖσαι χρήματα.
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Mais là les cigales ne chantent sur la branche qu'un mois ou deux, au lieu que les Athéniens passent toute leur vie à ne chanter que procès. C'est pour cela que nous avons entrepris ce voyage ; et armés d'un panier pour bouclier, d'une marmite pour casque, et d'une branche de myrte, nous errons à l'aventure pour chercher à passer le reste de notre vie sans affaire ; et nous allons demander à Térée devenu Huppe si depuis qu'il est oiseau, et il a trouvé, en volant çà et là, une ville telle que nous la cherchons.

Pisth.

L'homme !

Bon.

Qu'y a-t-il ?

Pisth.

Il y a longtemps que la corneille me montre quelque chose en haut.

Bon.

Et ce geai ouvre le bec en haut, comme pour me montrer aussi quelque chose. Il n'est pas possible que nous ne soyons auprès de la ville des oiseaux. Nous le saurons bientôt, et il n'y a qu'à faire du bruit, ne sais tu pas le proverbe des enfants qui voyent des oiseaux : frappe de la cuisse sur la pierre, et il te tombera dans la main ; frappe donc de la cuisse sur cette roche.

Pisth.

Frappes y toi de la tête, le bruit en sera plus grand.

οἱ μὲν γὰρ οὖν τέττιγες ἕνα μῆνʼ ἢ δύοἐπὶ τῶν κραδῶν ᾄδουσʼ, Ἀθηναῖοι δʼ ἀεὶἐπὶ τῶν δικῶν ᾄδουσι πάντα τὸν βίον.διὰ ταῦτα τόνδε τὸν βάδον βαδίζομεν,κανοῦν δʼ ἔχοντε καὶ χύτραν καὶ μυρρίναςπλανώμεθα ζητοῦντε τόπον ἀπράγμονα,ὅποι καθιδρυθέντε διαγενοίμεθʼ ἄν.ὁ δὲ στόλος νῷν ἐστι παρὰ τὸν Τηρέατὸν ἔποπα, παρʼ ἐκείνου πυθέσθαι δεομἐνω,εἴ που τοιαύτην εἶδε πόλιν ᾗ ʼπέπτετο.Πισθέταιροςοὗτος.Ἐυελπίδηςτί ἔστιν;Πισθέταιροςἡ κορώνη μοι πάλαιἄνω τι φράζει.Ἐυελπίδηςχὠ κολοιὸς οὑτοσὶἄνω κέχηνεν ὡσπερεὶ δεικνύς τί μοι,κοὐκ ἔσθʼ ὅπως οὐκ ἔστιν ἐνταῦθʼ ὄρνεα.εἰσόμεθα δʼ αὐτίκʼ, ἢν ποιήσωμεν ψόφον.Πισθέταιροςἀλλʼ οἶσθʼ ὃ δρᾶσον; τῷ σκέλει θένε τὴν πέτραν.Ἐυελπίδηςσὺ δὲ τῇ κεφαλῇ γʼ, ἵνʼ ᾖ διπλάσιος ὁ ψόφος.
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X

(e) Il y a au grec : le roitelet.

f°34Bon.

Prends un caillou, et frappe bien fort.

Pisth.

Je le veux bien.

Bon.

Holà ! Garçon.

Pisth.

Que dis-tu ? Tu appelles une Huppe garçon? Il fallait dire : pupu.

Bon.

Hou, pupu !

Le râle, valet de la Huppe. Bonespoir. Pisthétaire.Le râle(e).

Qui sont ces gens-là ? Qui est-ce qui appelle mon maître ?

Bon.

O Apollon qui détourne les maux ! Quelle gueule !

Le râ.

Hélas ! Ce sont des oiseleurs.

Bon.

N'as-tu rien de meilleur à nous dire ?

Le râ.

Puissiez vous périr.

Bon.

Ne crains rien ; nous ne sommes pas des hommes.

Le râ.

Et quoi donc ?

Πισθέταιροςσὺ δʼ οὖν λίθῳ κόψον λαβών.Ἐυελπίδηςπάνυ γʼ, εἰ δοκεῖ.παῖ παῖ.Πισθέταιροςτί λέγεις οὗτος; τὸν ἔποπα παῖ καλεῖς;οὐκ ἀντὶ τοῦ παιδός σʼ ἐχρῆν ἐποποῖ καλεῖν;Ἐυελπίδηςἐποποῖ. ποιήσεις ἔτι με κόπτειν αὖθις αὖ.ἐποποῖ.Θεράπων Ἔποποςτίνες οὗτοι; τίς ὁ βοῶν τὸν δεσπότην;ἘυελπίδηςἌπολλον ἀποτρόπαιε τοῦ χασμήματος.Θεράπων Ἔποποςοἴμοι τάλας ὀρνιθοθήρα τουτωί.Ἐυελπίδηςοὕτως τι δεινὸν οὐδὲ κάλλιον λέγειν.Θεράπων Ἔποποςἀπολεῖσθον.Ἐυελπίδηςἀλλʼ οὐκ ἐσμὲν ἀνθρώπω.Θεράπων Ἔποποςτί δαί;
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(f) Le coq battu par un autre coq, le suit d'ordinaire.

Bon.

Je suis un Peureux, c'est une espèce d'oiseau de Libye.

Le râ.

Cela ne me contente point.

Bon.

Vois plutôt, si je n'ai pas fait, de male peur.

Le râ.

Et celui-là, quel oiseau est-ce ? Ne parleras-tu pas ?

Pisth.

Je suis un Chiard, espèce de faisan.

Bon.

Mais toi-même, par tous les Dieux ; quel oiseau es-tu ?

Le râ.

Je suis un oiseau valet.

Bon.

As-tu été fait esclave par quelque coq (f) dans un combat ?

Le râ.

Non ; mais quand mon maître devint Huppe, il souhaitait que je devinsse aussi oiseau, afin d'avoir qui le servît dans sa nouvelle condition.

Bon.

Est-ce qu'un oiseau a besoin d'un valet ?

Le râ.

Quand mon maître était homme, il aimait les merlans de Phalère (il les aime encore) et je cours aussitôt lui en quérir un plat. Tantôt il veut manger de la purée et demande le pot et la cuillère ; je cours vite

ἘυελπίδηςὙποδεδιὼς ἔγωγε Διβυκὸν ὄρνεον.Θεράπων Ἔποποςοὐδὲν λέγεις.Ἐυελπίδηςκαὶ μὴν ἐροῦ τὰ πρὸς ποδῶν.Θεράπων Ἔποποςὁδὶ δὲ δὴ τίς ἐστιν ὄρνις; οὐκ ἐρεῖς;ΠισθέταιροςἘπικεχοδὼς ἔγωγε Φασιανικός.Ἐυελπίδηςἀτὰρ σὺ τί θηρίον ποτʼ εἶ πρὸς τῶν θεῶν;Θεράπων Ἔποποςὄρνις ἔγωγε δοῦλος.Ἐυελπίδηςἡττήθης τινὸςἀλεκτρυόνος;Θεράπων Ἔποποςοὐκ ἀλλʼ ὅτε περ ὁ δεσπότηςἔποψ ἐγένετο, τότε γενέσθαι μʼ ηὔξατοὄρνιν, ἵνʼ ἀκόλουθον διάκονόν τʼ ἔχῃ.Ἐυελπίδηςδεῖται γὰρ ὄρνις καὶ διακόνου τινός;Θεράπων Ἔποποςοὗτός γʼ, ἅτʼ οἶμαι πρότερον ἄνθρωπός ποτʼ ὤν,τοτὲ μὲν ἐρᾷ φαγεῖν ἀφύας Φαληρικάς·τρέχω ʼπʼ ἀφύας λαβὼν ἐγὼ τὸ τρύβλιον.ἔτνους δʼ ἐπιθυμεῖ, δεῖ τορύνης καὶ χύτρας·
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f°35

quérir la cuiller....

Bon.

Il faut que ce soir un râle, puisqu'il court si bien. Sais-tu donc, monsieur le râle, ce qu'il faut que tu fasses ? Appelles nous ton maitre.

Le râ.

Pardi, mon maître dort maintenant, pour faire la digestion de quelques baies de myrte et de petits vers qu'il a mangés.

Bon.

N'importe ; éveille le.

Le râ.

Je sais bien qu'il sera faché ; mais pour l'amour de nous, je le réveillerai.

Pisth.

Peste de l'animal ! Qu'il m'a fait grand peur.

Bon.

Ah ! Malheureux que je suis ! Le geai m'a échappé de la peur que j'ai eue.

Pisth.

O ! le plus timide des animaux, tu as donc laissé échapper ton oiseau, de peur ?

Bon.

Et toi, qui raisonnes ; qu'as-tu fait de ta corneille, en tombant ?

Pisth.

Pardi ! Je ne l'ai pas lâchée.

Bon.

Où est-elle donc ?

Pisth.

Elle s'est envolée.

Bon.

C'est donc ainsi que tu me prouves que tu ne

τρέχω ʼπὶ τορύνην.Ἐυελπίδηςτροχίλος ὄρνις οὑτοσί.οἶσθʼ οὖν ὃ δρᾶσον ὦ τροχίλε; τὸν δεσπότηνἡμῖν κάλεσον.Θεράπων Ἔποποςἀλλʼ ἀρτίως νὴ τὸν Δίαεὕδει καταφαγὼν μύρτα καὶ σέρφους τινάς.Ἐυελπίδηςὅμως ἐπέγειρον αὐτόν.Θεράπων Ἔποποςοἶδα μὲν σαφῶςὅτι ἀχθέσεται, σφῷν δʼ αὐτὸν οὕνεκʼ ἐπεγερῶ.Πισθέταιροςκακῶς σύ γʼ ἀπόλοιʼ, ὥς μʼ ἀπέκτεινας δέει.Ἐυελπίδηςοἴμοι κακοδαίμων χὠ κολοιός μοἴχεταιὑπὸ τοῦ δέους.Πισθέταιροςὦ δειλότατον σὺ θηρίον,δείσας ἀφῆκας τὸν κολοιόν;Ἐυελπίδηςεἰπέ μοι,σὺ δὲ τὴν κορώνην οὐκ ἀφῆκας καταπεσών;Πισθέταιροςμὰ Δίʼ οὐκ ἔγωγε.Ἐυελπίδηςποῦ γάρ ἐστʼ;Πισθέταιροςἀπέπτετο.
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l'as pas laissée échapper ? Ô ! le Vaillant Champion !

Epops ou la Huppe. Bon espoir. Pisthétaire.Epops.

Ouvre le buisson, que je sorte.

Bon.

O ! grand Hercule ! Quel animal est là ? Qu'est-ce que ces ailes, et cette aigrette à triple étage ?

Epops.

Qui sont ceux qui me cherchent ?

Bon.

Les douze dieux, qui sont venus pour t’écraser.

Epops.

Est-ce que vous vous moquez de moi, à cause que vous voyez mes ailes ? Étrangers ! j'ai été homme comme vous.

Bon.

Ce n'est pas cela qui nous paraîtrait ridicule.

Epops.

Et quoi donc ?

Bon.

C'est ce grand bec pointu, qui nous fait mourir de rire.

Epops.

Prenez vous en à Sophocle qui métamorphose ainsi ce pauvre Térée.

Bon.

Tu es donc ce pauvre Térée ? Mais n'es-tu pas devenu paon, ou je ne sais quel autre oiseau ?

Epops.

Je suis maintenant un volatile.

Ἐυελπίδηςοὐκ ἆρʼ ἀφῆκας; ὦγάθʼ ὡς ἀνδρεῖος εἶ.Ἔποψἄνοιγε τὴν ὕλην, ἵνʼ ἐξέλθω ποτέ.Ἐυελπίδηςὦ Ἡράκλεις τουτὶ τί ποτʼ ἐστὶ τὸ θηρίον;τίς ἡ πτέρωσις; τίς ὁ τρόπος τῆς τριλοφίας;Ἔποψτίνες εἰσί μʼ οἱ ζητοῦντες;Ἐυελπίδηςοἱ δώδεκα θεοὶεἴξασιν ἐπιτρῖψαί σε.Ἔποψμῶν με σκώπτετονὁρῶντε τὴν πτέρωσιν; ἦν γὰρ ὦ ξένοιἄνθρωπος.Ἐυελπίδηςοὐ σοῦ καταγελῶμεν.Ἔποψἀλλὰ τοῦ;Ἐυελπίδηςτὸ ῥάμφος ἡμῖν σου γέλοιον φαίνεται.Ἔποψτοιαῦτα μέντοι Σοφοκλέης λυμαίνεταιἐν ταῖς τραγῳδίαισιν ἐμὲ τὸν Τηρέα.ἘυελπίδηςΤηρεὺς γὰρ εἶ σύ; πότερον ὄρνις ἢ ταὧς;Ἔποψὄρνις ἔγωγε.
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f°36Bon.

Où sont tes plumes ?

Epops.

Elles sont tombées.

Bon.

Serait-ce par maladie ?

Epops.

Non. Mais ne voyez-vous pas que l'hiver fait tomber les feuilles des arbres ? La même chose nous arrive. Mais au printemps nous nous remplumons. Apprenez moi qui vous êtes ?

Bon.

Nous ? Nous sommes deux mortels.

Epops.

Etes vous membres de la grande assemblée ?

Bon.

Non ; nous n'aimons pas à nous cuire la tête au soleil.

Epops.

Etes vous beaucoup de votre espèce ?

Bon.

Nous faisons le petit nombre et nous sommes clairsemés à la campagne.

Epops.

Pour quel sujet êtes vous venus ici ?

Bon.

Pour parler avec toi.

Epops.

De quoi s'agit-il ?

Ἐυελπίδηςκᾆτά σοι ποῦ τὰ πτερά;Ἔποψἐξερρύηκε.Ἐυελπίδηςπότερον ὑπὸ νόσου τινός;Ἔποψοὔκ, ἀλλὰ τὸν χειμῶνα πάντα τὤρνεαπτερορρυεῖ τε καὖθις ἕτερα φύομεν.ἀλλʼ εἴπατόν μοι σφὼ τίνʼ ἐστόν;Ἐυελπίδηςνώ; βροτώ.Ἔποψποδαπὼ τὸ γένος;Ἐυελπίδηςὅθεν αἱ τριήρεις αἱ καλαί.Ἔποψμῶν ἡλιαστά;Ἐυελπίδηςμἀλλὰ θατέρου τρόπου,ἀπηλιαστά.Ἔποψσπείρεται γὰρ τοῦτʼ ἐκεῖτὸ σπέρμʼ;Ἐυελπίδηςὀλίγον ζητῶν ἂν ἐξ ἀγροῦ λάβοις.Ἔποψπράγους δὲ δὴ τοῦ δεομένω δεῦρʼ ἤλθετον;Ἐυελπίδηςσοὶ ξυγγενέσθαι βουλομένω.Ἔποψτίνος πέρι;
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(g) Aristocrate.

Bon.

Nous avons considéré que tu as été homme comme nous ; que tu as dû de l'argent, comme nous ; que tu étais bien aise de ne le point rendre, comme nous. Après cela, devenu oiseau, tu voles sur mer et sur terre ; et comme homme et comme oiseau, tu sais tout ce qui se passe. Tu vois ici deux suppliants qui viennent te conjurer de leur dire si tu as vu quelque part une ville propre à nous reposer aussi mollement qu'on se couche sur un tapis de peaux de mouton.

Epops.

Cherchez vous donc une plus grande ville qu'Athènes!

Bon.

Une plus grande, non ; mais une plus commode.

Epops.

Vous voulez tâter de l'Aristocratie ?

Bon.

Moi ? Point du tout. Je hais le fils à Sellias(g).

Epops.

Quelle plus agréable ville cherchez vous ?

Bon.

J'en voudrais une où les plus grandes des affaires fussent celles-ci. Par exemple, je serais à ma porte le matin, un ami viendrait me dire : Au nom de Jupiter Olympien, je t'invite toi et tes enfants à venir chez moi, après le bain, pour y assister à un repas de noces ; n'y manque pas, je t'en prie, autrement

Ἐυελπίδηςὅτι πρῶτα μὲν ἦσθʼ ἄνθρωπος ὥσπερ νὼ ποτέ,κἀργύριον ὠφείλησας ὥσπερ νὼ ποτέ,κοὐκ ἀποδιδοὺς ἔχαιρες ὥσπερ νὼ ποτέ·εἶτʼ αὖθις ὀρνίθων μεταλλάξας φύσινκαὶ γῆν ἐπέπτου καὶ θάλατταν ἐν κύκλῳ,καὶ πάνθʼ ὅσαπερ ἄνθρωπος ὅσα τʼ ὄρνις φρονεῖς·ταῦτ οὖν ἱκέται νὼ πρὸς σὲ δεῦρʼ ἀφίγμεθα,εἴ τινα πόλιν φράσειας ἡμῖν εὔερονὥσπερ σισύραν ἐγκατακλινῆναι μαλθακήν.Ἔποψἔμειτα μείζω τῶν Κραναῶν ζητεῖς πόλιν;Ἐυελπίδηςμείζω μὲν οὐδέν, προσφορωτέραν δὲ νῷν.Ἔποψἀριστοκρατεῖσθαι δῆλος εἶ ζητῶν.Ἐυελπίδηςἐγώ;ἥκιστα· καὶ γὰρ τὸν Σκελίου βδελύττομαι.Ἔποψποίαν τινʼ οὖν ἥδιστʼ ἂν οἰκοῖτʼ ἂν πόλιν;Ἐυελπίδηςὅπου τὰ μέγιστα πράγματʼ εἴη τοιάδε·ἐπὶ τὴν θύραν μου πρῴ τις ἐλθὼν τῶν φίλωνλέγοι ταδί· ‘πρὸς τοῦ Διὸς τοὐλυμπίουὅπως παρέσει μοι καὶ σὺ καὶ τὰ παιδίαλουσάμενα πρῴ· μέλλω γὰρ ἑστιᾶν γάμους·καὶ μηδαμῶς ἄλλως ποιήσῃς· εἰ δὲ μή,
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(h) Il partait deux galères fameuses d’Athènes, ou y arrivaient en de certain temps. La première était appelé la Salaminienne, qui portait les accusés pour être jugés par les Amphyctions ; l’autre était la Paralienne qui était chargée pour les sacrifices.

?

X

?

f°37

ne viens point me chercher quand mesaffaires iront mal.

Epops.

Par Jupiter ! Tu souhaites-là des choses bien difficiles. Et toi ?

Pisth.

Je souhaite quelque chose de pareil.

Epops.

Comme quoi encore ?

Pisth.

Je voudrais, par exemple, qu'on me fît ce reproche : vraiment, je te croyais des amis de ma maison ; et cependant ayant rencontré mon fils qui sortait de l'Académie bien propre, et bien lavé, tu ne l'as point baisé, tu ne lui as rien dit, tu ne l'as point conduit, tu ne lui as point mis la main sous la robe pour le caresser.

Epops.

Pauvre homme ! Quel chimérique dessein t'es-tu mis dans la tête ? Je vous dirai cependant que sur les bords de la mer Rouge il y a une Ville telle que vous la demandez.

Bon.

Ah ! Ne nous parle point de la mer. Nous y verrions aborder quelque jour la galère (h) de Salamine qui porte malheur aux accusés. N'as-tu point quelque Ville Grecque à nous indiquer ?

Epops.

Que n'allez vous vous établir en Elée à Lépréon ?

Bon.

Sans l'avoir vue ; Mélanthius poète galeux et lépreux m'en donne de l'horreur.

μή μοι τότε γʼ ἔλθῃς, ὅταν ἐγὼ πράττω κακῶς.’Ἔποψνὴ Δία ταλαιπώρων γε πραγμάτων ἐρᾷς.τί δαὶ σύ;Πισθέταιροςτοιούτων ἐρῶ κἀγώ.Ἔποψτίνων;Πισθέταιροςὅπου ξυναντῶν μοι ταδί τις μέμψεταιὥσπερ ἀδικηθεὶς παιδὸς ὡραίου πατήρ·‘καλῶς γέ μου τὸν υἱὸν ὦ Στιλβωνίδηεὑρὼν ἀπιόντʼ ἀπὸ γυμνασίου λελουμένονοὐκ ἔκυσας, οὐ προσεῖπας, οὐ προσηγάγου,οὐκ ὠρχιπέδισας, ὢν ἐμοὶ πατρικὸς φίλος.’Ἔποψὦ δειλακρίων σὺ τῶν κακῶν οἵων ἐρᾷς.ἀτὰρ ἔστι γʼ ὁποίαν λέγετον εὐδαίμων πόλιςπαρὰ τὴν ἐρυθρὰν θάλατταν.Ἐυελπίδηςοἴμοι μηδαμῶςἡμῖν παρὰ τὴν θάλατταν, ἵνʼ ἀνακύψεταικλητῆρʼ ἄγουσʼ ἕωθεν ἡ Σαλαμινία.Ἑλληνικὴν δὲ πόλιν ἔχεις ἡμῖν φράσαι;Ἔποψτί οὐ τὸν Ἠλεῖον Λέπρεον οἰκίζετονἐλθόνθʼ;Ἐυελπίδηςὁτιὴ νὴ τοὺς θεοὺς ὅσʼ οὐκ ἰδὼνβδελύττομαι τὸν Λέπρεον ἀπὸ Μελανθίου.
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Epops.

Il y a encore Opunée dans la Locride où vous pourrez vous établir.

Bon.

Moi ? Je ne voudrais pas, pour un talent d'or, devenir borgne comme Opunée. Mais dis nous un peu ; qu'est-ce que la vie des oiseaux ? Tu dois le savoir à fond.

Epops.

La vie est assez douce. Premièrement nous n'avons pas besoin de bourse.

Bon.

C'est bien de l'embarras ôté.

Epops.

Nous nous repaissons dans les jardins de blanc de sésame, de fruit de myrte, de pavot, d'herbes odoriférantes.

Bon.

Vous êtes toujours dans les délices, comme de nouveaux mariés.

Pisth.

O ! qu'il se présente à mon esprit une chose qui rendrait les oiseaux puissants, s'ils me voulaient croire !

Epops.

Qu'est-ce que tu nous voudrais persuader ?

Pisth.

Ce que je voudrais persuader ! Premièrement, je voudrais que vous ne fussiez point réduits à voler çà et là, le bec ouvert ; cela est niais et donne lieu à vous mépriser. Car qu'on vous voit passer là-bas, quelqu'un demandera : quel oiseau est-ce ? Aussitôt un mauvais plaisant tel que

Ἔποψἀλλʼ εἰσὶν ἕτεροι τῆς Λοκρίδος Ὀπούντιοι,ἵνα χρὴ κατοικεῖν.Ἐυελπίδηςἀλλʼ ἔγωγʼ Ὀπούντιοςοὐκ ἂν γενοίμην ἐπὶ ταλάντῳ χρυσίου.οὗτος δὲ δὴ τίς ἔσθʼ ὁ μετʼ ὀρνίθων βίος;σὺ γὰρ οἶσθʼ ἀκριβῶς.Ἔποψοὐκ ἄχαρις ἐς τὴν τριβήν·οὗ πρῶτα μὲν δεῖ ζῆν ἄνευ βαλλαντίου.Ἐυελπίδηςπολλήν γʼ ἀφεῖλες τοῦ βίου κιβδηλίαν.Ἔποψνεμόμεσθα δʼ ἐν κήποις τὰ λευκὰ σήσαμακαὶ μύρτα καὶ μήκωνα καὶ σισύμβρια.Ἐυελπίδηςὑμεῖς μὲν ἆρα ζῆτε νυμφίων βίον.Πισθέταιροςφεῦ φεῦ·ἦ μέγʼ ἐνορῶ βούλευμʼ ἐν ὀρνίθων γένει,καὶ δύναμιν ἣ γένοιτʼ ἄν, εἰ πίθοισθέ μοι.Ἔποψτί σοι πιθώμεσθʼ;Πισθέταιροςὅ τι πίθησθε; πρῶτα μὲνμὴ περιπέτεσθε πανταχῇ κεχηνότες·ὡς τοῦτʼ ἄτιμον τοὔργον ἐστίν. αὐτίκαἐκεῖ παρʼ ἡμῖν τοὺς πετομένους ἢν ἔρῃ,τίς ὄρνις οὗτος; ὁ Τελέας ἐρεῖ ταδί·
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446

(i) En grec : Pole.

f°38

Téléas, répondra : c'est un sot animal, inconstant et sans arrêt, qui vole à l'aventure, et qui ne peut demeurer longtemps en un même lieu.

Epops.

Par Bacchus ! Il a raison. Mais que ferions nous donc ?

Pisth.

Il faut habiter tous une même ville.

Epops.

Et quelle ville est-ce que des oiseaux pourront habiter ?

Pisth.

Peut-on dire des pauvretés pareilles ? Regarde là-bas.

Epops.

Eh bien, je regarde.

Pisth.

Regarde en haut.

Epops.

Je regarde.

Pisth.

Tourne le cou de tous cotés.

Epops.

Pardi, j'en serai bien mieux, quand je me serai démis le cou ?

Pisth.

Qu'as-tu vu ?

Epops.

J'ai vu les nues et le ciel.

Pisth.

Eh ! bien, n'est-ce pas là le tour des oiseaux ? (i)

Epops.

Quel tour veux-tu dire ?

‘ἅνθρωπος ὄρνις ἀστάθμητος πετόμενος,ἀτέκμαρτος, οὐδὲν οὐδέποτʼ ἐν ταὐτῷ μένων.’Ἔποψνὴ τὸν Διόνυσον εὖ γε μωμᾷ ταυταγί.τί ἂν οὖν ποιοῖμεν;Πισθέταιροςοἰκίσατε μίαν πόλιν.Ἔποψποίαν δʼ ἂν οἰκίσαιμεν ὄρνιθες πόλιν;Πισθέταιροςἄληθες; ὦ σκαιότατον εἰρηκὼς ἔπος,βλέψον κάτω.Ἔποψκαὶ δὴ βλέπω.Πισθέταιροςβλέπε νῦν ἄνω.Ἔποψβλέπω.Πισθέταιροςπερίαγε τὸν τράχηλον.Ἔποψνὴ Δίαἀπολαύσομαί τί γʼ, εἰ διαστραφήσομαι.Πισθέταιροςεἶδές τι;Ἔποψτὰς νεφέλας γε καὶ τὸν οὐρανόν.Πισθέταιροςοὐχ οὗτος οὖν δήπου ʼστὶν ὀρνίθων πόλος;Ἔποψπόλος; τίνα τρόπον;
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447

(k) Nicias prit Mèle par famine.

Pisth.

On l'appelle tour, cet espace vaste, parce qu'il tourne tout autour de la terre, si nous nous avisons donc d'y bâtir une ville et d'y élever des fortifications ; du tour nous en ferons un tour et une ville, qui vous soumettra les mortels, comme si ce n'était que des moucherons, et vous donnera de mettre parmi les dieux une famine pareille à celle de Mèle.(k)

Epops.

Comment cela ?

Pisth.

C'est que l'air est entre la terre et le ciel. Or comme parmi nous, quand nous voulons aller sacrifier à Delphes, il faut acheter passage des Béotiens ; de même, si les Dieux ne vous paient tribut pour laisser passer par votre ville la fumée des sacrifices, ils ne sauront plus de quelle odeur est la graisse des victimes.

Epops.

Ah ! Je proteste par la terre, par les lacets, par les pièges, par les filets, que je n’ai jamais rien entendu de plus drôle. Je consens d'habiter avec toi cette ville pourvu que les autres oiseaux le trouvent bon.

Pisth.

Qui est-ce qui leur fera savoir notre dessein ?

Epops.

Ce sera toi-même. Ils étaient grossiers et barbares avant que je ne fusse parmi eux. Mais dans le long séjour que j'y ai fait, je leur ai appris la langue.

Πισθέταιροςὥσπερ ἂν εἴποι τις τόπος.ὅτι δὲ πολεῖται τοῦτο καὶ διέρχεταιἅπαντα διὰ τούτου, καλεῖται νῦν πόλος.ἢν δʼ οἰκίσητε τοῦτο καὶ φάρξηθʼ ἅπαξ,ἐκ τοῦ πόλου τούτου κεκλήσεται πόλις.ὥστʼ ἄρξετʼ ἀνθρώπων μὲν ὥσπερ παρνόπων,τοὺς δʼ αὖ θεοὺς ἀπολεῖτε λιμῷ Μηλίῳ.Ἔποψπῶς;Πισθέταιροςἐν μέσῳ δήπουθεν ἀήρ ἐστι γῆς.εἶθʼ ὥσπερ ἡμεῖς, ἢν ἰέναι βουλώμεθαΠυθώδε, Βοιωτοὺς δίοδον αἰτούμεθα,οὕτως, ὅταν θύσωσιν ἄνθρωποι θεοῖς,ἢν μὴ φόρον φέρωσιν οἱ ὑμῖν οἱ θεοί,διὰ τῆς πόλεως τῆς ἀλλοτρίας καὶ τοῦ χάουςτῶν μηρίων τὴν κνῖσαν οὐ διαφρήσετε.Ἔποψἰοὺ ἰού·μὰ γῆν μὰ παγίδας μὰ νεφέλας μὰ δίκτυα,μὴ ʼγὼ νόημα κομψότερον ἤκουσά πω·ὥστʼ ἂν κατοικίζοιμι μετὰ σοῦ τὴν πόλιν,εἰ ξυνδοκοίη τοῖσιν ἄλλοις ὀρνέοις.Πισθέταιροςτίς ἂν οὖν τὸ πρᾶγμʼ αὐτοῖς διηγήσαιτο;Ἔποψσύ.ἐγὼ γὰρ αὐτοὺς βαρβάρους ὄντας πρὸ τοῦἐδίδαξα τὴν φωνήν, ξυνὼν πολὺν χρόνον.
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448

f°39Pisth.

Comment feras tu pour les rassembler ?

Epops.

Cela est aisé. Je m'en irai sur cette touffe de bois, et je ferai chanter ma Philomèle, pour pour les appeler. Aussitôt qu'ils l'entendront vous les verrez tous accourir.

Pisth.

O ! le plus aimable des oiseaux ! Je te prie ne diffère pas de te percher sur ces arbres, et d'exciter ta Philomèle à chanter.

Epops, chante.

Sus, sus, camarade ! C'est assez dormi. Fais résonner les couplets touchants de ces hymnes sacrés dont ta bouche divine célèbre la triste mémoire de notre malheureux Itys ; ces tendres chansons que ton humide gosier fait répéter aux échos de dessus l'if ombrageux. L'harmonie en est portée jusqu'au trone de Jupiter; et le blond Phébus, aussitôt qu'il l'entend, répond à tes élégies par les accords de sa lyre d'ivoire, au son de laquelle tous les Dieux se mettent à danser, et leurs voix immortelles s'accordent ensemble à répéter tes tristes plaintes.



On entend le son d'une flûte.

Bon.

O ! roi Jupiter, quel agréable chantd'oiseau d'oiseau ! Tout le bois est emmiellé.

Pisth.

Holà donc.

Bon.

Que veux-tu ?

Πισθέταιροςπῶς δῆτʼ ἂν αὐτοὺς ξυγκαλέσειας;Ἔποψῥᾳδίως.δευρὶ γὰρ ἐσβὰς αὐτίκα μάλʼ ἐς τὴν λόχμην,ἔπειτʼ ἀνεγείρας τὴν ἐμὴν ἀηδόνα,καλοῦμεν αὐτούς· οἱ δὲ νῷν τοῦ φθέγματοςἐάνπερ ἐπακούσωσι θεύσονται δρόμῳ.Πισθέταιροςὦ φίλτατʼ ὀρνίθων σὺ μή νυν ἕσταθι·ἀλλʼ ἀντιβολῶ σʼ ἄγʼ ὡς τάχιστʼ ἐς τὴν λόχμηνἔσβαινε κἀνέγειρε τὴν ἀηδόνα.Ἔποψἄγε σύννομέ μοι παῦσαι μὲν ὕπνου,λῦσον δὲ νόμους ἱερῶν ὕμνων,οὓς διὰ θείου στόματος θρηνεῖςτὸν ἐμὸν καὶ σὸν πολύδακρυν Ἴτυν·ἐλελιζομένης δʼ ἱεροῖς μέλεσινγένυος ξουθῆςκαθαρὰ χωρεῖ διὰ φυλλοκόμουμίλακος ἠχὼ πρὸς Διὸς ἕδρας,ἵνʼ ὁ χρυσοκόμας Φοῖβος ἀκούωντοῖς σοῖς ἐλέγοις ἀντιψάλλωνἐλεφαντόδετον φόρμιγγα θεῶνἵστησι χορούς· διὰ δʼ ἀθανάτωνστομάτων χωρεῖ ξύμφωνος ὁμοῦθεία μακάρων ὀλολυγή.ʽἁὐλεἶΠισθέταιροςὦ Ζεῦ βασιλεῦ τοῦ φθέγματος τοὐρνιθίου·οἶον κατεμελίτωσε τὴν λόχμην ὃλην.Ἐυελπίδηςοὗτος.
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449

Pisth.

Tais-toi.

Bon.

D'où vient ?

Pisth.

C'est que la Huppe va se remettre à chanter.

Epops.

Epopoi, popoi, popoi, io, io, ïo, ito, ito, et tôt, et tôt, et tôt quelqu’un de mes compagnons emplumés ! Et vous tous qui habitez les fertiles campagnes, toutes les espèces de volatiles qui vivez de grain ! Vous tous qui chantez mélodieusement et qui vous plaisez à fredonner parmi les guérets : tio, tio, tio, tio ; tio, tio, tio, tio ! Vous qui dans les jardins habitez le lierre feuillu ! Vous qui fréquentez les montagnes ! Vous qui vivez des fruits des oliviers, et des arbousiers ! Volez, accourrez tous à ma voix. Trioto, trioto, trioto, to brix. Et vous qui dans les humides vallons dévorez les moucherons piquants, vous aussi qui habitez les lieux rafraichis de la rosée et les aimables plaines de Marathon et vous beau francolin, dont le plumage est admiré de tout le monde ! Et vous qui fréquentez les flots de la mer avec les Alicions. Venez prendre part aux nouveautés que je veux vous apprendre. Nous rassemblons toutes les espèces d'oiseaux, pour donner audience à un nouvel ambassadeur qui veut nous proposer une entreprise extraordinaire. Venez donc, assemblez vous ; et tôt, et tôt,

Πισθέταιροςτί ἔστιν; οὐ σιωπήσει;Ἐυελπίδηςτί δαί;Πισθέταιροςοὕποψ μελῳδεῖν αὖ παρασκευάζεται. Ἔποψἐποποῖ ποποποποποποποῖ,ἰὼ ἰὼ ἰτὼ ἰτὼ ἰτὼ ἰτὼ,ἴτω τις ὧδε τῶν ἐμῶν ὁμοπτέρων·ὅσοι τʼ εὐσπόρους ἀγροίκων γύαςνέμεσθε, φῦλα μυρία κριθοτράγωνσπερμολόγων τε γένηταχὺ πετόμενα, μαλθακὴν ἱέντα γῆρυν·ὅσα τʼ ἐν ἄλοκι θαμὰβῶλον ἀμφιτιττυβίζεθʼ ὧδε λεπτὸνἡδομένᾳ φωνᾷ·τιὸ τιὸ τιὸ τιὸ τιὸ τιὸ τιὸ τιό.ὅσα θʼ ὑμῶν κατὰ κήπους ἐπὶ κισσοῦκλάδεσι νομὸν ἔχει,τά τε κατʼ ὄρεα τά τε κοτινοτράγα τά τε κομαροφάγα,ἀνύσατε πετόμενα πρὸς ἐμὰν αὐδάν·τριοτὸ τριοτὸ τοτοβρίξ·οἵ θʼ ἑλείας παρʼ αὐλῶνας ὀξυστόμουςἐμπίδας κάπτεθʼ, ὅσα τʼ εὐδρόσους γῆς τόπουςἔχετε λειμῶνά τʼ ἐρόεντα Μαραθῶνος, ὄρνιςπτερυγοποίκιλός τʼ ἀτταγᾶς ἀτταγᾶς.ὧν τʼ ἐπὶ πόντιον οἶδμα θαλάσσηςφῦλα μετʼ ἀλκυόνεσσι ποτῆται,δεῦρʼ ἴτε πευσόμενοι τὰ νεώτερα,πάντα γὰρ ἐνθάδε φῦλʼ ἀθροΐζομενοἰωνῶν ταναοδείρων.ἥκει γὰρ τις δριμὺς πρέσβυςκαινὸς γνώμηνκαινῶν τʼ ἔργων ἐγχειρητής.ἀλλʼ ἴτʼ ἐς λόγους ἅπαντα,δεῦρο δεῦρο δεῦρο δεῦρο.
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450

(k) C'est pour appeler le chat huant.

f°40

et tôt, toro, toro, toro, toro, torotinx. Kiccabeau (k), Kiccabeau, toro, toro, toro, tolilinx.

Pisth.

Vois-tu quelqu'oiseau ?

Bon.

Par Apollon, je ne vois rien, quoique je regarde le ciel bien fixement et la gueule béante. Mais je pense que la Huppe s'est enfermée dans le bois, pour imiter le Loriot, que l'on vend couvert de peur de la jaunisse.

Epops.

Torotinx, torotinx.

Pisth.

Camarade ! Voilà enfin un oiseau qui nous vient !

Bon.

Je le vois aussi. Mais quel oiseau est-ce là ? Serait-ce un paon ?

Pisth.

Celui-ci nous le dira. Quel oiseau est-ce qui se présente ?

Epops.

Ce n'est aucun de ces oiseaux que vous avez accoutumé de voir chez vous ; c'est un oiseau de marais.

Pisth.

Peste ! Il est beau et bien rouge.

Epops.

En effet, on l'appelle, Phénicoptère, l'oiseau rouge.

Pisth.

Ho ! L'homme !

Χορὸςτοροτοροτοροτοροτίξ.κικκαβαῦ κικκαβαῦ.τοροτοροτοροτορολιλιλίξ. Πισθέταιροςὁρᾷς τινʼ ὄρνιν;Ἐυελπίδηςμὰ τὸν Ἀπόλλω ʼγὼ μὲν οὔ·καίτοι κέχηνά γʼ ἐς τὸν οὐρανὸν βλέπων.Πισθέταιροςἄλλως ἄρʼ οὕποψ, ὡς ἔοικʼ, ἐς τὴν λόχμηνἐσβὰς ἐπῷζε χαραδριὸν μιμούμενος. Ὄρνις Τιςτοροτὶξ τοροτίξ.Πισθέταιροςὦγάθʼ ἀλλʼ εἶς οὑτοσὶ καὶ δή τις ὄρνις ἔρχεται.Ἐυελπίδηςνὴ Δίʼ ὄρνις δῆτα. τίς ποτʼ ἐστίν; οὐ δήπου ταὧς;Πισθέταιροςοὗτος αὐτὸς νῷν φράσει· τίς ἐστιν ὄρνις οὑτοσί;Ἔποψοὗτος οὐ τῶν ἠθάδων τῶνδʼ ὧν ὁρᾶθʼ ὑμεῖς ἀεί,ἀλλὰ λιμναῖος.Ἐυελπίδηςβαβαὶ καλός γε καὶ φοινικιοῦς.Ἔποψεἰκότως γε· καὶ γὰρ ὄνομʼ αὐτῷ ʼστὶ φοινικόπτερος.Ἐυελπίδηςοὗτος ὦ σέ τοι.
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451

Bon.

Qu'as-tu à crier ?

Pisth.

Voilà un autre oiseau.

Bon.

Pardi, je le vois aussi bien que toi ; c’est un oiseau de passage, qui a les couleurs changeantes.

Pisth.

Qui est ce sot animal d'oiseau montagnard ?

Epops.

C'est un mède.

Pisth.

Un mède ! O ! grand Hercule ! Et comment un mède a-t-il pu venir sans chameau ?

Bon.

Et qui est cet autrautre oiseau qui a une Huppe ?

Pisth.

Qu'est-ce que cela veut dire ? Y a-t-il eu d'autres types de Huppe que toi ?

Epops.

Je suis la Huppe d'Eschyle ; et c’est la Huppe de Philoclèsdans sa tétralogie de Pandion ; en sorte que je suis le grand-père de celui-ci, comme qui dirait : Hipponique fils de Callias, et Callias fils d'Hipponique.

Pisth.

Nous l'appellerons donc Callias, celui là. Comme les plumes tombent !

Epops.

Il est pourtant brave homme ; mais les dénonciateurs le plument, et les femelles lui arrachent jusqu'au duvet.

Πισθέταιροςτί βωστρεῖς;Ἐυελπίδηςἕτερος ὄρνις οὑτοσί.Πισθέταιροςνὴ Δίʼ ἕτερος δῆτα χοὖτος ἔξεδρον χρόαν ἔχων.τίς ποτʼ ἔσθʼ ὁ μουσόμαντις ἄτοπος ὄρνις ὀρειβάτης;Ἔποψὄνομα τούτῳ Μῆδός ἐστο.ΠισθέταιροςΜῆδος; ὦναξ Ἡράκλεις·εἶτα πῶς ἄνευ καμήλου Μῆδος ὤν εἰσέπτετο;Ἐυελπίδηςἕτερος αὖ λόφον κατειληφώς τις ὄρνις οὑτοσί.Πισθέταιροςτί τὸ τέρας τουτί ποτʼ ἐστίν; οὐ σὺ μόνος ἄρʼ ἦσθʼ ἔποψ,ἀλλὰ χοὖτος ἕτερος;Ἔποψοὑτοσὶ μέν ἐστι Φιλοκλέουςἐξ ἔποπος, ἐγὼ δὲ τούτου πάππος, ὥσπερ εἰ λέγοιςἹππόνικος Καλλίου κἀξ Ἱππονίκου Καλλίας.ΠισθέταιροςΚαλλίας ἄρʼ οὗτος οὕρνις ἐστίν· ὡς πτερορρυεῖ.Ἐυελπίδηςἅτε γὰρ ὢν γενναῖος ὑπό τε συκοφαντῶν τίλλεται,αἵ τε θήλειαι προσεκτίλλουσιν αὐτοῦ τὰ πτερά.
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452

(l) Le stade était de 135 pas et l’hippodrome avait deux stades et s’appelait diaule, soit à cause de cela soit à cause que la course armée s’y faisait à l’aller et revenir. La course appelée dolique était de sept tours. Il y avait outre cela d’autres exercices : la course simple, appelée stade ; la course armée simple appelée oplite ; la lutte simple, la lutte armée ou pancras ; le palet ; et le saut.

Noms d'oiseaux.

f°41Pisth.

O ! Neptune ! Qui est cet oiseau peint ?

Epops.

C'est un mange à-terre, un gourmand.

Pisth.

Y en a-t-il d'autres que Cléonyme ? Mais puisque c'et c'est un autre Cléonyme, d'où vient qu'il n'ait pas perdu son aigrette ?

Bon.

Je voudrais bien savoir ce que veulent dire ces huppes et ces aigrettes qu'ont tous ces oiseaux ; se sont-ils équipés de cette sorte pour courir le double (l) stade et s'y donner en spectacle ?

Epops.

Non ; mais c'est qu'ils font comme ceux de la Carie qui se plaisent sur les éminences pour plus grande sûreté.

Pisth.

O ! Neptune ! Vois-tu quelle armée d'oiseaux ?

Bon.

O ! grand Apollon ! Quelle nuée ! Ils volent en si grand nombre, qu'ils nous ôtent la vue de leur marche.

Pisth.

Je reconnais la perdrix ; que voilà, et le francolin aussi.

Bon.

Et voilà le Pénélops ; ensuite la fameuse Alcyone. Mais qui est-ce qui la suit ?

Pisth.

Qui c'est ? Ne vois-tu pas que c'est Céryle ?

Πισθέταιροςὦ Πόσειδον ἕτερος αὖ τις βαπτὸς ὄρνις οὑτοσί.τίς ὀνομάξεταί ποθʼ οὗτος;Ἔποψοὑτοσὶ κατωφαγᾶς.Πισθέταιροςἔστι γὰρ κατωφαγᾶς τις ἄλλος ἢ Κλεώνυμος;Ἐυελπίδηςπῶς ἂν οὖν Κλεώνυμός γʼ ὢν οὐκ ἀπέβαλε τὸν λόφον;Πισθέταιροςἀλλὰ μέντοι τίς ποθʼ ἡ λόφωσις ἡ τῶν ὀρνέων;ἦ ʼπὶ τὸν δίαυλον ἦλθον;Ἔποψὥσπερ οἱ Κᾶρες μὲν οὖνἐπὶ λόφων οἰκοῦσιν ὦγάθʼ ἀσφαλείας οὔνεκα.Πισθέταιροςὦ Πόσειδον οὐχ ὁρᾷς ὅσον συνείλεκται κακὸνὀρνέων;Ἐυελπίδηςὦναξ Ἄπολλον τοῦ νέφους. ἰοὺ ἰού,οὐδʼ ἰδεῖν ἔτʼ ἔσθʼ ὑπʼ αὐτῶν πετομένων τὴν εἴσοδον.Ἔποψοὑτοσὶ πέρδιξ, ἐκεινοσί γε νὴ Δίʼ ἀτταγᾶς,οὑτοσὶ δὲ πηνέλοψ, ἐκεινηὶ δέ γʼ ἀλκυών.Πισθέταιροςτίς γάρ ἐσθʼ οὕπισθεν αὐτῆς;Ἔποψὅστις ἐστί; κειρύλος.
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453

(m) Comme cet oiseau était consacré à Minerve, il y en avait si grande quantité à Athènes, qu'on disait en proverbe : apporter des hiboux à Athènes. Comme qui aurait dit : porter de l'eau à la mer.

Bon.

Est-ce que Ceryle est un oiseau ? Tu veux dire Céyix.

Pisth.

Et voilà le hibou.

Bon.

Bon ! Tu n'y penses pas. Est-ce qu'on apporte des (m) hiboux à Athènes ? Tiens vois-tu la pie, la tourterelle, l'alouette, la grue, le bizet, le pigeon, l'épervier, le coucou, le pied rouge, la tête rouge, le flambant, le butor, le plongeon, la caille, le corbeau, le milan, le pivert ?

Pisth.

O ! Dieux ! que d'oiseaux ! Dieux ! que des merles ! Comme ils piaillent ! Comme ils crient en courant çà et là ! Je pense qu'ils nous menacent ! Hélas ! Comme ils ont tous le bec ouvert ! Ils te regardent et moi aussi.

Epops.

Il semble que tu as raison.

Le chœur. Epops. Pisthétaire. Bonespoir.Le chœur.

Popo, popo, popo, popopoi. Où est celui qui m'appelle ? En quel lieu le trouverai-je ?

Epops.

Le voilà lui-même. C'est moi, mes amis, je ne me cache point de vous.

Le ch.

Quoi, quoi, quoi, quoi, quoi donc ? De quoi

Πισθέταιροςκειρύλος γάρ ἐστιν ὄρνις;Ἔποψοὐ γάρ ἐστι Σποργίλος;χαὐτηί γε γλαῦξ.Ἐυελπίδηςτί φῄς; τίς γλαῦκʼ Ἀθήναζʼ ἤγαγεν;Ἔποψκίττα τρυγὼν κορυδὸς ἐλεᾶς ὑποθυμὶς περιστερὰνέρτος ἱέραξ φάττα κόκκυξ ἐρυθρόπους κεβλήπυριςπορφυρὶς κερχνῂς κολυμβὶς ἀμπελὶς φήην δρύοψ.Πισθέταιροςἰοὺ ἰοὺ τῶν ὀρνέων, ἰοὺ ἰοὺ τῶν κοψίχων·οἶα πιππίζουσι καὶ τρέχουσι διακεκραγότες.ἆρʼ ἀπειλοῦσίν γε νῷν; οἴμοι, κεχήνασίν γέ τοικαὶ βλέπουσιν ἐς σὲ κἀμέ. Ἐυελπίδηςτοῦτο μὲν κἀμοὶ δοκεῖ.Χορόςποποποποποποποποποποῖ ποῦ μʼ ἄρʼ ὃςἐκάλεσε; τίνα τόπον ἄρα ποτὲ νέμεται;Ἔποψοὑτοσὶ πάλαι πάρειμι κοὐκ ἀποστατῶ φίλων.Χορόςτί τί τί τί τί τί τί τί· τίνα λόγον ἄρα ποτὲ
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454

f°42

est-il question ?

Epops.

Il est question d'une affaire commune, sure, juste, agréable, utile. Il est venu deux hommes subtils en discours me trouver.

Le ch.

Où ? Qui ? Comment ? Que dis-tu ?

Epops.

Je dis qu'il est venu de chez les hommes deux vieillards nous proposer une affaire extraordinaire.

Le ch.

O ! la grande faute que tu as faite de les recevoir ! Que dis-tu là ?

Epops.

Ne crains rien.

Le ch.

Ah ! Qu'as tu fait ?

Epops.

J'ai reçu deux hommes qui ont envie de vivre avec nous.

Le ch.

Et où sont-ils ?

Epops.

Ils sont chez moi, comme je suis chez vous.

Le ch.

Voyez, voyez ; nous sommes trahis ; on nous fait injure. Notre ami, qui paissait dans les mêmes plaines que nous, a violé les lois anciennes et faussé le serment des oiseaux ; il nous a fait venir frauduleusement pour nous livrer à cette maudite espèce

πρὸς ἐμὲ φίλον ἔχων;Ἔποψκοινὸν ἀσφαλῆ δίκαιον ἡδὺν ὠφελήσιμον.ἄνδρε γὰρ λεπτὼ λογιστὰ δεῦρʼ ἀφῖχθον ὡς ἐμέ.Χορόςποῦ; πᾷ; πῶς φῄς;Ἔποψφήμʼ ἀπʼ ἀνθρώπων ἀφῖχθαι δεῦρο πρεσβύτα δύο·ἥκετον δʼ ἔχοντε πρέμνον πράγματος πελωρίου.Χορόςὦ μέγιστον ἐξαμαρτὼν ἐξ ὅτου ʼτράφην ἐγώ,πῶς λέγεις;Ἔποψμήπω φοβηθῇς τὸν λόγον.Χορόςτί μʼ ἠργάσω;Ἔποψἄνδρʼ ἐδεξάμην ἐραστὰ τῆσδε τῆς ξυνουσίας.Χορόςκαὶ δέδρακας τοῦτο τοὔργον;Ἔποψκαὶ δεδρακώς γʼ ἥδομαι.Χορόςκἀστὸν ἤδη που παρʼ ἡμῖν;Ἔποψεἰ παρʼ ὑμῖν εἴμʼ ἐγώ.Χορόςἔα ἔα,προδεδόμεθʼ ἀνόσιά τʼ ἐπάθομεν·ὃς γὰρ φίλος ἦν ὁμότροφά θʼ ἡμῖνἐνέμετο πεδία παρʼ ἡμῖν,παρέβη μὲν θεσμοὺς ἀρχαίους,παρέβη δʼ ὅρκους ὀρνίθων·ἐς δὲ δόλον ἐκάλεσε, παρέβαλέ τʼ ἐμὲ παρὰ
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455

X

d'animaux qui nous font une guerre continuelle. Nous leur parlerons tantôt. Mais pour ce qui est de ces vieillards, il faut qu'ils nous soient livrés tout à l'heure, afin que nous les mettions en pièces.

Pisth.

Nous voilà donc perdus.

Bon.

C'est toi seul qui es la cause de tout ceci. Pourquoi m'amenais-tu ?

Pisth.

Pour me suivre.

Bon.

Hélas ! C'était pour pleurer mes malheurs !

Pisth.

Tu te moques.

Bon.

Comment donc ?

Pisth.

Dis-moi, pleureras-tu quand on t'aura arraché les yeux ?

Le ch.

Sus, sus, allons, fondons sur ces ennemis de notre espèce, joignons nos ailes, enfermons les ; il faut qu'ils périssent tous deux et qu'ils nous servent de pâture. Il n'y a ni montagne ombragée, ni nuage céleste, ni mer blanche d'écume qui puisse cacher leur fuite et les dérober à notre vengeance. Hâtons nous de les assaillir à grands coups de bec. Où est le mestre de camps ? qu'il fasse avancer l'aile droite droite.

γένος ἀνόσιον, ὅπερ ἐξότʼ ἐγένετʼ ἐπʼ ἐμοὶπολέμιον ἐτράφη. Χορόςἀλλὰ πρὸς τοῦτον μὲν ἡμῖν ἐστιν ὕστερος λόγος·τὼ δὲ πρεσβύτα δοκεῖ μοι τώδε δοῦναι τὴν δίκηνδιαφορηθῆναί θʼ ὑφʼ ἡμῶν.Πισθέταιροςὡς ἀπωλόμεσθʼ ἄρα.
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456

f°43Bon.

Ne voilà-t-il pas ? Hélas ! Où fuirai-je, malheureux que je suis ?

Pisth.

Holà ! Demeureras tu ?

Bon.

Veux-tu donc que je me laisse mettre en pièces ?

Pisth.

Et crois-tu pouvoir prendre la fuite ?

Bon.

Hélas ! Je ne vois pas que cela soit possible.

Pisth.

J'ai à te dire qu'il faut que nous demeurions, pour combattre courageusement. Armons nous de marmites.

Bon.

Et de quoi nous serviront les marmites ?

Pisth.

Premièrement ne craignons point les hiboux : nous sommes Athéniens, leurs ongles ne nous offenseront point la tête. Pour ce qui est des autres, arme-toi de cette broche, et la tiens ferme.

Bon.

Et les yeux ?

Pisth.

Mets au devant un saladier, ou un plat.

Bon.

Ah ! Que tu as d'esprit ! C'est bien imaginé. Tu surpasses Nicias en invention de machines.

Le ch.

Avancez, baissez le bec, ne tardez point, tirez, arrachez, frappez, écorchez, donnez sur la

Ἐυελπίδηςαἴτιος μέντοι σὺ νῷν εἶ τῶν κακῶν τούτων μόνος.ἐπὶ τί γάρ μʼ ἐκεῖθεν ἦγες;Πισθέταιροςἵνʼ ἀκολουθοίης ἐμοί.Ἐυελπίδηςἵνα μὲν οὖν κλάοιμι μεγάλα.Πισθέταιροςτοῦτο μὲν ληρεῖς ἔχωνκάρτα· πῶς κλαύσει γάρ, ἢν ἅπαξ γε τὠφθαλμὼ ʼκκοπῇς;Χορόςἰὼ ἰώ,ἔπαγʼ ἔπιθʼ ἐπίφερε πολέμιονὁρμὰν φονίαν, πτέρυγά τε παντᾷἐπίβαλε περί τε κύκλωσαι·ὡς δεῖ τώδʼ οἰμώζειν ἄμφωκαὶ δοῦναι ῥύγχει φορβάν.οὔτε γὰρ ὄρος σκιερὸν οὔτε νέφος αἰθέριονοὔτε πολιὸν πέλαγος ἔστιν ὅ τι δέξεταιτώδʼ ἀποφυγόντε με. Χορόςἀλλὰ μὴ μέλλωμεν ἤδη τώδε τίλλειν καὶ δάκνειν.ποῦ ʼσθʼ ὁ ταξίαρχος; ἐπαγέτω τὸ δεξιὸν κέρας.Ἐυελπίδηςτοῦτʼ ἐκεῖνο· ποῖφύγω δύστηνος;Πισθέταιροςοὗτος οὐ μενεῖς;Ἐυελπίδηςἵνʼ ὑπὸ τούτων διαφορηθῶ;Πισθέταιροςπῶς γὰρ ἂν τούτους δοκεῖςἐκφυγεῖν;Ἐυελπίδηςοὐκ οἶδʼ ὅπως ἄν.Πισθέταιροςἀλλʼ ἐγώ τοί σοι λέγω,ὅτι μένοντε δεῖ μάχεσθαι λαμβάνειν τε τῶν χυτρῶν.Ἐυελπίδηςτί δὲ χύτρα νώ γʼ ὠφελήσει;Πισθέταιροςγλαῦξ μὲν οὐ πρόσεισι νῷν.Ἐυελπίδηςτοῖς δὲ γαμψώνυξι τοισδί;Πισθέταιροςτὸν ὀβελίσκον ἁρπάσαςεἶτα κατάπηξον πρὸ σαυτοῦ.Ἐυελπίδηςτοῖσι δʼ ὀφθαλμοῖσι τί;Πισθέταιροςὀξύβαφον ἐντευθενὶ προσδοῦ λαβὼν ἢ τρύβλιον.Ἐυελπίδηςὦ σοφώτατʼ, εὖ γʼ ἀνηῦρες αὐτὸ καὶ στρατηγικῶς·ὑπερακοντίζεις σύ γʼ ἤδη Νικίαν ταῖς μηχαναῖς.Χορόςἐλελελεῦ χώρει κάθες τὸ ῥύγχος· οὐ μέλλειν ἐχρῆν.ἕλκε τίλλε παῖε δεῖρε, κόπτε πρώτην τὴν χύτραν.
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457

première marmite.

Epops.

Dites moi, les plus méchants animaux du monde ! Prétendez vous donc faire périr sans cause deux hommes qui ne vous ont rien fait, et qui sont parents de ma femme ?

Le ch.

Avons nous plus de raison de les épargner que si c'étaient des loups ? Et pouvons nous punir de plus grands ennemis que cela ?

Epops.

Quand ils seraient nos ennemis de nature, ils sont nos amis de volonté. Ils ne sont venus ici que pour nous enseigner une chose très utile.

Le ch.

Comment pourraient-ils nous apprendre quelque chose d'utile, eux qui ont toujours fait la guerre à nos pères ?

Epops.

Les gens sages savent apprendre des choses de leurs ennemis même. La défiance est la source de la sûreté, vous n'apprenez rien d'un ami ; mais l'ennemi vous ouvre l'esprit malgré vous. N'est-ce pas des ennemis que les villes ont appris à élever de hautes murailles, et à fabriquer de grands vaisseaux ? Et c'est cela qui sauve les enfants, les maisons, les biens.

Le ch.

Il parait qu'il ne serait pas hors de propos d'entendre ces hommes. Car en effet on peut apprendre quelque chose de bien de ses propres ennemis.

Ἔποψεἰπέ μοι τί μέλλετʼ ὦ πάντων κάκιστα θηρίωνἀπολέσαι παθόντες οὐδὲν ἄνδρε καὶ διασπάσαιτῆς ἐμῆς γυναικὸς ὄντε ξυγγενεῖ καὶ φυλέτα;Χορόςφεισόμεσθα γάρ τι τῶνδε μᾶλλον ἡμεῖς ἢ λύκων;ἢ τίνας τεισαίμεθʼ ἄλλους τῶνδʼ ἂν ἐχθίους ἔτι;Ἔποψεἰ δὲ τὴν φύσιν μὲν ἐχθροὶ τὸν δὲ νοῦν εἰσιν φίλοι,καὶ διδάξοντές τι δεῦρʼ ἥκουσιν ὑμᾶς χρήσιμον;Χορόςπῶς δʼ ἂν οἵδʼ ἡμᾶς τι χρήσιμον διδάξειάν ποτεἢ φράσειαν, ὄντες ἐχθροὶ τοῖσι πάπποις τοῖς ἐμοῖς;Ἔποψἀλλʼ ἀπʼ ἐχθρῶν δῆτα πολλὰ μανθάνουσιν οἱ σοφοί.ἡ γὰρ εὐλάβεια σῴζει πάντα. παρὰ μὲν οὖν φίλουοὐ μάθοις ἂν τοῦθʼ, ὁ δʼ ἐχθρὸς εὐθὺς ἐξηνάγκασεν.αὐτίχʼ αἱ πόλεις παρʼ ἀνδρῶν γʼ ἔμαθον ἐχθρῶν κοὐ φίλωνἐκπονεῖν θʼ ὑψηλὰ τείχη ναῦς τε κεκτῆσθαι μακράς·τὸ δὲ μάθημα τοῦτο σῴζει παῖδας οἶκον χρήματα.Χορόςἔστι μὲν λόγων ἀκοῦσαι πρῶτον, ὡς ἡμῖν δοκεῖ,χρήσιμον· μάθοι γὰρ ἄν τις κἀπὸ τῶν ἐχθρῶν σοφόν.
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458

(n) Ornes : ville du Péloponèse

f°44Pisth.

Il me semble que leur colère commence à se calmer. Tu peux maintenant te reposer sur tes armes.

Epops.

Ce que vous dites est raisonnable ; et il est juste que vous me sachiez gré de ce que j'ai fait.

Pisth.

Tout se dispose à la paix, tu n'as qu'à mettre bas la marmite et le plat, le javelot et la broche ; appuie tout cela sur la marmite ; et par une démarche hardie faisons voir que nous n'avons point de peur ; aussi bien nous est-il impossible de fuir.

Bon.

Fort bien ; mais si nous mourons, où serons-nous enterrés ?

Pisth.

Le Céramique nous recevra dans son sein. Et afin que nos obsèques se fassent aux dépens du public, nous dirons aux généraux que nous sommes morts à la ville aux oiseaux (n), en combattant contre les ennemis.

Le ch.

Reprenez vos rangs ; calmez votre fureur martiale ; mais tenez-vous cependant toujours sur vos gardes. Interrogeons ces étrangers, et sachons d'où ils viennent et ce qu'ils ont à communiquer. Holà, leur hôte ! C'est toi que j'appelle.

Πισθέταιροςοἵδε τῆς ὀργῆς χαλᾶν εἴξασιν. ἄναγʼ ἐπὶ σκέλος.Ἔποψκαὶ δίκαιόν γʼ ἐστὶ κἀμοὶ δεῖ νέμειν ὑμᾶς χάριν.Χορόςἀλλὰ μὴν οὐδʼ ἄλλο σοί πω πρᾶγμʼ ἐνηντιώμεθα.Πισθέταιροςμᾶλλον εἰρήνην ἄγουσι νὴ Δίʼ, ὥστε τὴν χύτραντώ τε τρυβλίω καθίει·καὶ τὸ δόρυ χρή, τὸν ὀβελίσκον,περιπατεῖν ἔχοντας ἡμᾶςτῶν ὅπλων ἐντός, παρʼ αὐτὴντὴν χύτραν ἄκραν ὁρῶνταςἐγγύς· ὡς οὐ φευκτέον νῷν.Ἐυελπίδηςἐτεὸν ἢν δʼ ἄρʼ ἀποθάνωμεν,κατορυχθησόμεσθα ποῦ γῆς;Πισθέταιροςὁ Κεραμεικὸς δέξεται νώ.δημοσίᾳ γὰρ ἵνα ταφῶμεν,φήσομεν πρὸς τοὺς στρατηγοὺςμαχομένω τοῖς πολεμίοισινἀποθανεῖν ἐν Ὀρνεαῖς. Χορόςἄναγʼ ἐς τάξιν πάλιν ἐς ταὐτόν,καὶ τὸν θυμὸν κατάθου κύψαςπαρὰ τὴν ὀργὴν ὥσπερ ὁπλίτης·κἀναπυθώμεθα τούσδε τίνες ποτὲκαὶ πόθεν ἔμολον† ἐπὶ τίνα τʼ ἐπίνοιαν. †ἰὼ ἔποψ σέ τοι καλῶ.
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459

Epops.

Que veux-tu savoir de moi ?

Le ch.

Qui sont ces gens, et d'où sont-ils ?

Epops.

Ce sont des étrangers qui viennent de la sage Grèce.

Le ch.

Par quel hasard se sont ils acheminés vers les oiseaux ?

Epops.

Nul autre dessein ne les anime, que l’envie de passer leurs jours avec toi.

Le ch.

Que dis-tu là ? Mais que disent-ils eux-mêmes ?

Epops.

Des choses incroyables.

Le ch.

Sachons donc quels avantages nous retirerons de leur séjour parmi nous. Car à moins de cela, il faut les traiter en ennemis, s’ils ne nous peuvent servir comme amis.

Epops.

Celui-ci nous propose un bonheur qui passe toute croyance ; et c'est que tout ce que nous voyons, à droite, à gauche, dessus, dessous, tout cela sera à nous.

Le ch.

Il faut qu'il soit fou.

Epops.

Au contraire ; on ne peut mieux raisonner qu'il raisonne.

Ἔποψκαλεῖς δὲ τοῦ κλύειν θέλων;Χορόςτίνες ποθʼ οἵδε καὶ πόθεν;Ἔποψξείνω σοφῆς ἀφʼ Ἑλλάδος.Χορόςτύχη δὲ ποία κομίζειποτʼ αὐτὼ πρὸς ὄρνιθαςἐλθεῖν;Ἔποψἔρωςβίου διαίτης τε καὶσοῦ ξυνοικεῖν τέ σοικαὶ ξυνεῖναι τὸ πᾶν.Χορόςτί φῄς;λέγουσι δὴ τίνας λόγους;Ἔποψἄπιστα καὶ πέρα κλύειν.Χορόςὁρᾷ τι κέρδος ἐνθάδʼ ἄξιονμονῆς, ὅτῳ πέποιθʼἐμοὶ ξυνὼνκρατεῖν ἂν ἢ τὸν ἐχθρὸν ἢφίλοισιν ὠφελεῖν ἔχειν;Ἔποψλέγει μέγαν τινʼ ὄλβον οὔτελεκτὸν οὔτε πιστόν· ὡςσὰ γὰρ τὰ πάντα ταῦτα καὶτὸ τῇδε καὶ τὸ κεῖσε καὶτὸ δεῦρο προσβιβᾷ λέγων.Χορόςπότερα μαινόμενος;Ἔποψἄφατον ὡς φρόνιμος.
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460

(o) Il était petit et mal fait, et sa femme grande et qui le faisait cocu, et ne s'embarrassait pas d'être prise sur le fait.

X

f°45Le ch.

Il a donc de l'esprit ?

Epops.

Comment, de l'esprit ? C'est un vrai renard tout pétri de finesse et de malice.

Le ch.

Dis-lui que je veux l'entendre. Et vite, et vite. Je vole, je ne me possède pas d'impatience.

Epops.

Maintenant, vous deux, prenez vos armes, et les pendez au croc à la cuisine, pour les consacrer à la bonne fortune. Et toi apprends-nous ce que tu m'as promis de dire à ces oiseaux, quand je les aurai rassemblés.

Pisth.

Par Apollon, je m'en donnerais bien de garde, à moins que nous ne fassions auparavant le marché que le petit singe (o)Panetius le ferrandinier fit avec sa diablesse de femme, de ne me point mordre, de ne jouer ni du bec, ni des griffes, de ne me point venir farfouiller.

Epops.

Ne crains rien.

Pisth.

J'entends les yeux.

Le ch.

Je te le promets.

Pisth.

Il en faut jurer.

Le ch.

Je jure par tous les juges et les spectateurs, que je souhaite qui me soient favorables

Χορόςἔνι σοφόν τι φρενί;Ἔποψπυκνότατον κίναδος,σόφισμα κύρμα τρῖμμα παιπάλημʼ ὅλον.Χορόςλέγειν λέγειν κέλευέ μοι.κλύων γὰρ ὧν σύ μοι λέγειςλόγων ἀνεπτέρωμαι.Ἔποψἄγε δὴ σὺ καὶ σὺ τὴν πανοπλίαν μὲν πάλινταύτην λαβόντε κρεμάσατον τύχἀγαθῇἐς τὸν ἰπνὸν εἴσω πλησίον τοὐπιστάτου·σὺ δὲ τούσδʼ ἐφʼ οἷσπερ τοῖς λόγοις συνέλεξʼ ἐγὼφράσον, δίδαξον.Πισθέταιροςμὰ τὸν Ἀπόλλω ʼγὼ μὲν οὔ,ἢν μὴ διάθωνταί γʼ οἵδε διαθήκην ἐμοὶἥνπερ ὁ πίθηκος τῇ γυναικὶ διέθετο,ὁ μαχαιροποιός, μήτε δάκνειν τούτους ἐμὲμήτʼ ὀρχίπεδʼ ἕλκειν μήτʼ ὀρύττειν —Χορόςοὔτι πουτόν —; οὐδαμῶς.Πισθέταιροςοὔκ, ἀλλὰ τὠφθαλμὼ λέγω.Χορόςδιατίθεμαι ʼγώ.Πισθέταιροςκατόμοσόν νυν ταῦτά μοι.Χορόςὄμνυμʼ ἐπὶ τούτοις, πᾶσι νικᾶν τοῖς κριταῖςκαὶ τοῖς θεαταῖς πᾶσιν.
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461

(q) On a déjà vu ci-dessus dans les femmes à la fête de Cérès que ceux qui voulaient haranguer, prenaient des couronnes. On en prenait aussi pour se mettre à table, etc.

X

d'un consentement unanime.

Pisth.

Je l'espère.

Le ch.

Et si je ne tiens pas ma parole, je veux ne remporter la victoire qu'au jugement d’un seul de toute cette grande assemblée.

Pisth.

Écoutez, peuples. Il faut d'abord que tous ceux qui sont armés emportent leurs armes au logis. Après cela nous verrons ce que nous écrirons sur nos tablettes.

Le ch.

Il faut avouer que l'homme est un méchant animal plein de malice. Mais parle cependant, tu ne laisseras pas de dire quelque chose de bon, car tu pourrais bien voir que je ne vois pas, et découvrir ce qui est caché à mon peu d'esprit. Expose donc au public ce que tu as dans l'ame, et rends commun ce que tu nous apportes de bon. Parle hardiment, et assure-toi que nous garderons fidèlement la trève.

Pisth.

Je meurs d'envie de parler, parler et j'ai là-dedans un discours tout à partir. Garçon ! Apporte moi une (q) couronne, et qu'on me donne à laver.

Le ch.

Est-il donc question de souper !

Pisth.

Non, parbleu ; mais je me dispose à vous débiter un grand et large discours qui

Πισθέταιροςἔσται ταυταγί.Χορόςεἰ δὲ παραβαίην, ἑνὶ κριτῇ νικᾶν μόνον.Κῆρυξἀκούετε λεῴ· τοὺς ὁπλίτας νυνμενὶἀνελομένους θὤπλʼ ἀπιέναι πάλιν οἴκαδε,σκοπεῖν δʼ ὅ τι ἂν προγράφωμεν ἐν τοῖς πινακίοις.Χορόςδολερὸν μὲν ἀεὶ κατὰ πάντα δὴ τρόπονπέφυκεν ἄνθρωπος· σὺ δʼ ὅμως λέγε μοι.τάχα γὰρ τύχοις ἂνχρηστὸν ἐξειπὼν ὅ τι μοι παρορᾷς, ἢδύναμίν τινα μείζωπαραλειπομένην ὑπʼ ἐμῆς φρενὸς ἀξυνέτου·σὺ δὲ τοῦθʼ οὑρᾷς λέγʼ ἐς κοινόν.ὃ γὰρ ἂν σὺ τύχῃς μοιἀγαθὸν πορίσας, τοῦτο κοινὸν ἔσται.Χορόςἀλλʼ ἐφʼ ὅτῳπερ πράγματι τὴν σὴν ἥκεις γνώμην ἀναπείσας,λέγε θαρρήσας· ὡς τὰς σπονδὰς οὐ μὴ πρότεροι παραβῶμεν.Πισθέταιροςκαὶ μὴν ὀργῶ νὴ τὸν Δία καὶ προπεφύραται λόγος εἷς μοι,
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462

était ?

f°46

vous chatouillera l'âme. En effet, vous me faites compassion. Vous étiez autrefois des rois.

Le ch.

Nous des rois ? Et de qui ?

Pisth.

De qui ? De tout, de moi, de lui. Vous êtes plus anciens que Jupiter, plus vieux que Saturne, que les Titans, que la Terre même.

Le ch.

Plus vieux que la Terre ?

Pisth.

Oui, par Apollon.

Le ch.

Pardi, je n'avais jamais entendu parler de cela.

Pisth.

C'est que tu es un ignorant, un innocent, qui n'a point lu Esope. Il dit que l'alouette fut faite la première avant la Terre. Après cela son père mourut de maladie, et comme il n'y avait point de terre où lui donner sépulture, quoiqu'il y eût déjà cinq jours qu'il fut trépassé , la pauvre alouette, ne sachant où le mettre, elle l'ensevelit dans sa tête, et c'est d'où vient la huppe qu'elle y a. Si vous êtes donc plus anciens que la Terre et les Dieux ; n'est-il pas évident que vous êtes les rois de l'univers ?

Bon.

Par Apollon ! Tu mérites après cela d'avoir un bec crochu.

ὃν διαμάττειν οὐ κωλύει· φέρε παῖ στέφανον· καταχεῖσθαικατὰ χειρὸς ὕδωρ φερέτω ταχύ τις.Ἐυελπίδηςδειπνήσειν μέλλομεν; ἢ τί;Πισθέταιροςμὰ Δίʼ ἀλλὰ λέγειν ζητῶ τι πάλαι μέγα καὶ λαρινὸν ἔπος τι,ὅ το τὴν τούτων θραύσει ψυχήν· οὕτως ὑμῶν ὑπεραλγῶ,οἵτινες ὄντες πρότερον βασιλῆς —Χορόςἡμεῖς βασιλῆς; τίνος;Πισθέταιροςὑμεῖςπάντων ὁπόσʼ ἔστιν, ἐμοῦ πρῶτον, τουδί, καὶ τοῦ Διὸς αὐτοῦ,ἀρχαιότεροι πρότεροί τε Κρόνου καὶ Τιτάνων ἐγένεσθε,καὶ γῆς.Χορόςκαὶ γῆς;Πισθέταιροςνὴ τὸν Ἀπόλλω.Χορόςτουτὶ μὰ Δίʼ οὐκ ἐπεπύσμην.Πισθέταιροςἀμαθὴς γὰρ ἔφυς κοὐ πολυπράγμων, οὐδʼ Αἴσωπον πεπάτηκας,ὃς ἔφασκε λέγων κορυδὸν πάντων πρώτην ὄρνιθα γενέσθαι,προτέραν τῆς γῆς, κἄπειτα νόσῳ τὸν πατέρʼ αὐτῆς ἀποθνῄσκειν·γῆν δʼ οὐκ εἶναι, τὸν δὲ προκεῖσθαι πεμπταῖον· τὴν δʼ ἀποροῦσανὑπʼ ἀμηχανίας τὸν πατέρʼ αὑτῆς ἐν τῇ κεφαλῇ κατορύξαι.Ἐυελπίδηςὁ πατὴρ ἄρα τῆς κορυδοῦ νυνὶ κεῖται τεθνεὼς Κεφαλῆσιν.Πισθέταιροςοὔκουν δῆτʼ εἰ πρότεροι μὲν γῆς πρότεροι δὲ θεῶν ἐγένοντο,ὡς πρεσβυτάτων αὐτῶν ὄντῶν ὀρθῶς ἐσθʼ ἡ βασιλεία;Ἐυελπίδηςνὴ τὸν Ἀπόλλω· πάνυ τοίνυν χρὴ ῥύγχος βόσκειν σε τὸ λοιπόν·
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463

(r) Le Roi seul parmi les Perses portait la thiaretiare droite. Les autres la portaient penchée.

(s) Ce festin du 10e jour se faisait pour nommer l'en l'enfant.

Epops.

Je ne pense pas cependant que Jupiter veuille abandonner son sceptre au pic-vert.

Pisth.

Or pour vous prouver que ce n'étaient pas d'abord les Dieux qui régnaient sur les hommes mais les oiseaux ; je commencerai par le coq et je vous ferai voir comme il a été notre roi. Premièrement il a régné sur les Perses, sur Darius et sur Mégabyse. Car n'est-il pas vrai qu'on l’appelle oiseau de Perse. Et d’où vient cela si ce n’est qu’il n’a régné sur les Perses ?

Epops.

C'est donc pour cela qu'il marche encore comme le grand roi ; et de tous les oiseaux il est le seul qui porte la thiaretiare(r) droite.

Pisth.

De là vient encore pour montrer quelle était alors sa puissance et sa grandeur, que maintenant même au moment où il fait entendre sa voix le matin, tout le monde se lève pour travailler, forgerons, potiers, cordonniers baigneurs, boulangers, tourneurs, armuriers, luthiers et quoiqu'il ne soit pas encore jour, vous les voyez courir de tous cotés à leur besogne.

Bon.

Demandez moi ce qui en est. Ce diantre d’animal est cause que j'ai une fois perdu ma casaque qui était de bonne laine de Phrygie. On m’avait invité au festin du (s) dixième jour de la naissance d'un enfant. Je m'amusai à boire dans la

οὐκ ἀποδώσει ταχέως ὁ Ζεὺς τὸ σκῆπτρον τῷ δρυκολάπτῃ.Πισθέταιροςὡς δʼ οὐχὶ θεοὶ τοίνυν ἦρχον τῶν ἀνθρώπων τὸ παλαιόν,ἀλλʼ ὄρνιθες, κἀβασίλευον, πόλλʼ ἐστὶ τεκμήρια τούτων.αὐτίκα δʼ ὑμῖν πρῶτʼ ἐπιδείξω τὸν ἀλεκτρυόνʼ, ὡς ἐτυράννειἦρχέ τε Περσῶν πρῶτον πάντων Δαρείου καὶ Μεγαβάζου,ὥστε καλεῖται Περσικὸς ὄρνις ἀπὸ τῆς ἀρχῆς ἔτʼ ἐκείνης.Ἐυελπίδηςδιὰ ταῦτʼ ἄρʼ ἔχων καὶ νῦν ὥσπερ βασιλεὺς ὁ μέγας διαβάσκειἐπὶ τῆς κεφαλῆς τὴν κυρβασίαν τῶν ὀρνίθων μόνος ὀρθήν.Πισθέταιροςοὕτω δʼ ἴσχυσέ τε καὶ μέγας ἦν τότε καὶ πολύς, ὥστʼ ἔτι καὶ νῦνὑπὸ τῆς ῥώμης τῆς τότʼ ἐκείνης, ὁπόταν μόνον ὄρθριον ᾄσῃ,ἀναπηδῶσιν πάντες ἐπʼ ἔργον χαλκῆς κεραμῆς σκυλοδέψαισκυτῆς βαλανῆς ἀλφιταμοιβοὶ τορνευτολυρασπιδοπηγοί·οἱ δὲ βαδίζουσʼ ὑποδησάμενοι νύκτωρ.Ἐυελπίδηςἐμὲ τοῦτό γʼ ἐρώτα.χλαῖναν γὰρ ἀπώλεσʼ ὁ μοχθηρὸς Φρυγίων ἐρίων διὰ τοῦτον.ἐς δεκάτην γάρ ποτε παιδαρίου κληθεὶς ὑπέπινον ἐν ἄστει,
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(t) Cette coutume n'était que parmi les pauvres qui se réjouissaient de voir l'hiver passé, qui est toujours fort rude pour eux.

f°47

ville, et je m'endormis avant que les autres eussent achevé de souper. Le coq chanta, et comme je crus qu'il serait bientôt jour ; je pris le chemin de mon village. À peine étais-je hors des murs, que je fis rencontre d'un filou qui me fit tomber d'un grand coup de massue. J'allais crier, mais le drôle était déjà bien loin avec ma casaque.

Pisth.

Et le milan n'a-t-il pas autrefois régné sur tous les Grecs ?

Epops.

Sur tous les Grecs ?

Pisth.

Sans doute ; et c'est lui qui a établi la coutume de (t) se rouler de joie, quand on voit le milan au retour du printemps.

Bon.

Par Bacchus ! Je me roulais une fois, à l'aspect du milan ; et comme j'étais à la renverse, j'avalai par mégarde l'obole que j'avais dans la bouche, et je rapportai mon sac vide de provisions.

Pisth.

Le coucou a aussi régné dans l'Egypte et dans toute la Phénicie ; et la preuve de cela est, qu'aussitôt qu'il dit : coucou ; vous voyez tous les Phéniciens courir dans les champs et scier les blés.

Epops.

C'est donc d'où vient le proverbe : coucou, aux champs, circoncis !

κἄρτι καθηῦδον, καὶ πρὶν δειπνεῖν τοὺς ἄλλους οὗτος ἄρʼ ᾖσεν·κἀγὼ νομίσας ὄρθρον ἐχώρουν Ἀλιμουντάδε, κἄρτι προκύπτωἔξω τείχους καὶ λωποδύτης παίει ῥοπάλῳ με τὸ νῶτον·κἀγὼ πίπτω μέλλω τε βοᾶν, ὁ δʼ ἀπέβλισε θοἰμάτιόν μου.Πισθέταιροςἰκτῖνος δʼ οὖν τῶν Ἑλλήνων ἦρχεν τότε κἀβασίλευεν.Χορόςτῶν Ἑλλήνων;Πισθέταιροςκαὶ κατέδειξέν γʼ οὗτος πρῶτος βασιλεύωνπροκυλινδεῖσθαι τοῖς ἰκτίνοις.Ἐυελπίδηςνὴ τὸν Διόνυσον, ἐγὼ γοῦνἐκυλινδούμην ἰκτῖνον ἰδών· κᾆθʼ ὕπτιος ὢν ἀναχάσκωνὀβολὸν κατεβρόχθισα· κᾆτα κενὸν τὸν θύλακον οἴκαδʼ ἀφεῖλκον.ΠισθέταιροςΑἰγύπτου δʼ αὖ καὶ Φοινίκης πάσης κόκκυξ βασιλεὺς ἦν·χὠπόθʼ ὁ κόκκυξ εἴποι κόκκυ, τότʼ ἂν οἱ Φοίνικες ἅπαντεςτοὺς πυροὺς ἂν καὶ τὰς κριθὰς ἐν τοῖς πεδίοις ἐθέριζον.Ἐυελπίδηςτοῦτʼ ἄρʼ ἐκεῖνʼ ἦν τοὔπος ἀληθῶς· κόκκυψωλοὶ πεδίονδε.
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(u) Ce fut lui qui conduisit la colonie des Athéniens à Sybarès.

Pisth.

Une autre preuve convaincante du régne des oiseaux, c'est que tous les rois des villes grecques comme Agamemnon et Menelaus, portaient des oiseaux sur leurs sceptres, pour témoigner que les rois ne recevaient point d'honneurs dont il ne fallut que les oiseaux eussent leur part.

Bon.

Voilà ce que je ne savais pas. Aussi je m’étonnais pourquoi dans toutes les tragédies, Priam paraît avec un oiseau sur son sceptre, qui, planté là-dessus, regarde, comme le capitaine Lysicrate si on ne lui fera point quelque présent.

Pisth.

Ce qu'il y a de plus étonnant, c'est que Jupiter même, qui règne à présent, a un aigle sur sa tête, tout roi qu'il est, sa fille une chouette et Apollon, comme valet de Jupiter, a un épervier, moindre qu'un aigle.

Bon.

Par Cérès, tu dis vrai ! Mais d'où vient qu’ils ont ces oiseaux ?

Pisth.

Ne vois-tu pas que c'est afin que lorsqu’on leur fait des sacrifices, et qu'on leur met en main les intestins selon la coutume, les oiseaux goûtent avant eux ? Il a été un temps qu'aucun mortel ne jurait par les Dieux ; mais tous juraient par les oiseaux. Et nous voyons encore le devin Lampon(u), qui ne jure que par le canard quand quelqu'un l’a trompé. Voilà quels étaient autrefois vos honneurs. Mais à présent vous êtes au-dessous

Πισθέταιροςἦρχον δʼ οὕτω σφόδρα τὴν ἀρχήν, ὥστʼ εἴ τις καὶ βασιλεύοιἐν ταῖς πόλεσιν τῶν Ἑλλήνων Ἀγαμέμνων ἢ Μενέλαος,ἐπὶ τῶν σκήπτρων ἐκάθητʼ ὄρνις μετέχων ὅ τι δωροδοκοίη.Ἐυελπίδηςτουτὶ τοίνυν οὐκ ᾔδη ʼγώ· καὶ δῆτά μʼ ἐλάμβανε θαῦμα,ὁπότʼ ἐξέλθοι Πρίαμός τις ἔχων ὄρνιν ἐν τοῖσι τραγῳδοῖς,ὁ δʼ ἄρʼ εἱστήκει τὸν Λυσικράτη τηρῶν ὅ τι δωροδοκοίη.Πισθέταιροςὃ δὲ δεινότατόν γʼ ἐστὶν ἁπάντων, ὁ Ζεὺς γὰρ ὁ νῦν βασιλεύωναἰετὸν ὄρνιν ἕστηκεν ἔχων ἐπὶ τῆς κεφαλῆς βασιλεὺς ὤν,ἡ δʼ αὖ θυγάτηρ γλαῦχʼ, ὁ δʼ Ἀπόλλων ὥσπερ θεράπων ἱέρακα.Ἐυελπίδηςνὴ τὴν Δήμητρʼ εὖ ταῦτα λέγεις. τίνος οὕνεκα ταῦτʼ ἄρʼ ἔχουσιν;Πισθέταιροςἵνʼ ὅταν θύων τις ἔπειτʼ αὐτοῖς ἐς τὴν χεῖρʼ, ὡς νόμος ἐστίν,τὰ σπλάγχνα διδῷ, τοῦ Διὸς αὐτοὶ πρότεροι τὰ σπλάγχνα λάβωσιν.ὤμνυ τʼ οὐδεὶς τότʼ ἂν ἀνθρώπων θεόν, ἀλλʼ ὄρνιθας ἅπαντες·Λάμπων δʼ ὄμνυσʼ ἔτι καὶ νυνὶ τὸν χῆνʼ, ὅταν ἐξαπατᾷ τι.οὕτως ὑμᾶς πάντες πρότερον μεγάλους ἁγίους τʼ ἐνόμιζον,
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f°48

des plus vils esclaves. On vous traite comme des enragés ; on vous tire des flèches et des pierres jusques dans les temples ; les visiteurs vous tendent des pièges, des filets, des pantières, des tirasses, des nuées, des piquets. Quand on vous a pris, on vous vend à tas. Ceux qui vous achètent vous manient le ventre et la poitrine pour voir si vous êtes gras. Ils ne se contentent pas de vous embrocher et de vous faire rôtir, ils rapent encore sur vous du fromage ; ils y répandent de l'huile, du vinaigre, de la moutarde, de la sauce toute chaude ; enfin c'est une cruauté, une boucherie...

Le ch.

Ah ! Quel triste discours nous fais-tu là ? Les larmes m'en viennent aux yeux, quand je fais réflexion sur le malheur de nos pères qui ont laissé perdre les honneurs de leurs ancêtres. Heureuse rencontre, qui nous donne en toi un homme capable de les rétablir ! Je te confie mes enfants ; je me livre moi-même à ta conduite. Mais que faut-il faire ? Apprends le nous. Je ne daigne plus vivre si je ne recouvre mon ancienne royauté.

Pisth.

Je vous dirai qu'il faut faire une ville où nous rassemblerons tous les oiseaux ; et puis tout cet air qui nous environne, il faut l'enclorre [sic] de bons murs bâtis de briques, comme ceux de Babylone.

Epops.

Oh ! Mes amis ! Que cela sera magnifique !

Πισθέταιροςνῦν δʼ ἀνδράποδʼ ἠλιθίους Μανᾶς·ὥσπερ δʼ ἤδη τοὺς μαινομένουςβάλλουσʼ ὑμᾶς, κἀν τοῖς ἱεροῖςπᾶς τις ἐφʼ ὑμῖν ὀρνιθευτὴςἵστησι βρόχους παγίδας ῥάβδουςἕρκη νεφέλας δίκτυα πηκτάς·εἶτα λαβόντες πωλοῦσʼ ἁθρόους·οἱ δʼ ὠνοῦνται βλιμάζοντες·κοὐδʼ οὖν, εἴπερ ταῦτα δοκεῖ δρᾶν,ὀπτησάμενοι παρέθενθʼ ὑμᾶς,ἀλλʼ ἐπικνῶσιν τυρὸν ἔλαιονσίλφιον ὄξος καὶ τρίψαντεςκατάχυσμʼ ἕτερον γλυκὺ καὶ λιπαρόν,κἄπειτα κατεσκέδασαν θερμὸντοῦτο καθʼ ὑμῶναὐτῶν ὥσπερ κενεβρείων.Χορόςπολὺ δὴ πολὺ δὴ χαλεπωτάτους λόγουςἤνεγκας ἄνθρωφʼ. ὡς ἐδάκρυσά γʼ ἐμῶνπατέρων κάκην, οἳτάσδε τὰς τιμὰς προγόνων παραδόντωνἐπʼ ἐμοῦ κατέλυσαν.σὺ δέ μοι κατὰ δαίμονα καί τινα συντυχίανἀγαθὴν ἥκεις ἐμοὶ σωτήρ.ἀναθεὶς γὰρ ἐγώ σοιτὰ νεοττία κἀμαυτὸν οἰκήσω.Χορόςἀλλʼ ὅ τι χρὴ δρᾶν, σὺ δίδασκε παρών· ὡς ζῆν οὐκ ἄξιον ἡμῖν,εἰ μὴ κομιούμεθα παντὶ τρόπῳ τὴν ἡμετέραν βασιλείαν.Πισθέταιροςκαὶ δὴ τοίνυν πρῶτα διδάσκω μίαν ὀρνίθων πόλιν εἶναι,κἄπειτα τὸν ἀέρα πάντα κύκλῳ καὶ πᾶν τουτὶ τὸ μεταξὺπεριτειχίζειν μεγάλαις πλίνθοις ὀπταῖς ὥσπερ Βαβυλῶνα.Ἔποψὦ Κεβριόνη καὶ Πορφυρίων ὡς σμερδαλέον τὸ πόλισμα.
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(x) Fille de Cercyon violée par un fils de Neptune, Hippothoon.

(y) Il y a au Grec : à la Phaleride. C'est un oiseau de marais que le poète oppose à Vénus, à cause du jeu de mots entre phalle et phaleris.

(z) En grec ορχιλος oiseau ennemi du hibou. Le poète joue sur le nom, et l'on tâche d'imiter son idée en substituant un autre oiseau.

Pisth.

Quand cet édifice sera élevé, il faudra redemander notre royaume à Jupiter, et s’il ne veut pas le rendre de bonne grace, il faudra lui déclarer la guerre, et faire savoir à tous les Dieux qu'ils n'aient plus à passer par les contrées que nous occupons ; comme ils faisaient autrefois pour aller débaucher les Alcmènes, les Alopes(x), les Sémélés ; et si on les y attrape, on leur mettra un cachet sur ce que vous savez, pour les empêcher de mal faire. D'un autre côté, l'on enverra un hérault vers les hommes pour leur dire que ce sont désormais les oiseaux qui règnent et que c'est à eux qu'il faut sacrifier par préférence ; après cela on pensera aux dieux. Il faut donc avertir les hommes de rendre aux oiseaux, à proportion, les mêmes honneurs qu'ils voudront rendre aux Dieux. Par exemple s'ils veulent sacrifier à Vénus, qu'ils sacrifient[?] auparavant des grains (y) aux colombes, s’ils veulent sacrifier un porc à Neptune, qu'ils commencent par faire une offrande au canard. S'ils veulent offrir un bœuf à Hercule, que ce soit après avoir sacrifié des pains d’épices au cormoran oiseau vorace. Enfin s'ils ont dessein d'immoler un bélier au roi Jupiter, qu'ils se souviennent d'offrir quelque insecte garni de testicules au royal oiseau nommé : (z) Hoche-queue.

Bon.

L'insecte sacrifié me fait mourir de rire. Qu’il tonne maintenant, ce grand Jupiter, je m’en moque.

Πισθέταιροςκἄπειτʼ ἢν τοῦτʼ ἐπανεστήκῃ, τὴν ἀρχὴν τὸν Δίʼ ἀπαιτεῖν·κἂν μὲν μὴ φῇ μηδʼ ἐθελήσῃ μηδʼ εὐθὺς γνωσιμαχήσῃ,ἱερὸν πόλεμον πρωὐδᾶν αὐτῷ, καὶ τοῖσι θεοῖσιν ἀπειπεῖνδιὰ τῆς χώρας τῆς ὑμετέρας ἐστυκόσι μὴ διαφοιτᾶν,ὥσπερ πρότερον μοιχεύσοντες τὰς Ἀλκμήνας κατέβαινονκαὶ τὰς Ἀλόπας καὶ τὰς Σεμέλας· ἤνπερ δʼ ἐπίωσʼ, ἐπιβάλλεινσφραγῖδʼ αὐτοῖς ἐπὶ τὴν ψωλήν, ἵνα μὴ βινῶσʼ ἔτʼ ἐκείνας.τοῖς δʼ ἀνθρώποις ὄρνιν ἕτερον πέμψαι κήρυκα κελεύω,ὡς ὀρνίθων βασιλευόντων θύειν ὄρνισι τὸ λοιπόν,κἄπειτα θεοῖς ὕστερον αὖθις· προσνείμασθαι δὲ πρεπόντωςτοῖσι θεοῖσιν τῶν ὀρνίθων ὃς ἂν ἁρμόττῃ καθʼ ἕκαστον·ἢν Ἀφροδίτῃ θύῃ, πυροὺς ὄρνιθι φαληρίδι θύειν·ἢν δὲ Ποσειδῶνί τις οἶν θύῃ, νήττῃ πυροὺς καθαγίζειν·ἢν δʼ Ἡρακλέει θύῃ τι, λάρῳ ναστοὺς θύειν μελιτοῦντας·κἂν Διὶ θύῃ βασιλεῖ κριόν, βασιλεύς ἐστʼ ὀρχίλος ὄρνις,ᾧ προτέρῳ δεῖ τοῦ Διὸς αὐτοῦ σέρφον ἐνόρχην σφαγιάζειν.Ἐυελπίδηςἥσθην σέρφῳ σφαγιαζομένῳ. βροντάτω νῦν ὁ μέγας Ζάν.
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468

f°49Epops.

Et comment les hommes nous prendront ils pour des Dieux, nous qui volons et avons des ailes ?

Pisth.

Tu te moques. Eh ! Pardi, Mercure ne vole-t-il pas, tout Dieu qu'il est, et n'a-t-il pas des ailes ? Tant d'autres ! La victoire, par exemple, qui a des ailes d'or, et Iris qu'Homère compare à une colombe.

Epops.

Mais si Jupiter en colère nous lance son foudre ailé ?

Pisth.

Bagatelle. Et si les hommes ne nous reconnaissent pas et s'en tiennent toujours à leurs Dieux de l'Olympe ; il faudra qu'une nuée d'oiseaux fonde sur leurs champs et dévore tous leurs grains. Après cela, que Cérès leur en fournisse d'autres si elle veut.

Epops.

Bon ! C'est bien ce qui l'embarrasse ! La bonne dame dira qu'elle n'a pas le temps. Après cela les corbeaux n'auront qu'à tirer les yeux aux bœufs d'attelage, et aux brebis, pour faire voir à ces marauds d'hommes si nous sommes à respecter. Apollon guérira peut-être le mal que nous aurons fait ; car il se mêle de médecine, et est aux gages des hommes.

Bon.

Attendez un peu que j'aie vendu un couple

Χορόςκαὶ πῶς ἡμᾶς νομιοῦσι θεοὺς ἄνθρωποι κοὐχὶ κολοιούς,οἳ πετόμεσθα πτέρυγάς τʼ ἔχομεν;Πισθέταιροςληρεῖς· καὶ νὴ Δίʼ ὅ γʼ Ἑρμῆςπέτεται θεὸς ὢν πτέρυγάς τε φορεῖ, κἄλλοι γε θεοὶ πάνυ πολλοί.αὐτίκα Νίκη πέτεται πτερύγοιν χρυσαῖν καὶ νὴ Δίʼ Ἔρως γε·Ἥρην δέ γʼ Ὅμηρος ἔφασκʼ ἰκέλην εἶναι τρήρωνι πελείῃ.Ἐυελπίδηςὁ Ζεὺς δʼ ἡμῖν οὐ βροντήσας πέμψει πτερόεντα κεραυνόν;Πισθέταιροςἢν δʼ οὖν ὑμᾶς μὲν ὑπʼ ἀγνοίας εἶναι νομίσωσι τὸ μηδέν,τούτους δὲ θεοὺς τοὺς ἐν Ὀλύμπῳ τότε χρὴ στρούθων νέφος ἀρθὲνκαὶ σπερμολόγων ἐκ τῶν ἀγρῶν τὸ σπέρμʼ αὐτῶν ἀνακάψαι·κἄπειτʼ αὐτοῖς ἡ Δημήτηρ πυροὺς πεινῶσι μετρείτω.Ἐυελπίδηςοὐκ ἐθελήσει μὰ Δίʼ, ἀλλʼ ὄψει προφάσεις αὐτὴν παρέχουσαν.Πισθέταιροςοἱ δʼ αὖ κόρακες τῶν ζευγαρίων, οἷσιν τὴν γῆν καταροῦσιν,καὶ τῶν προβάτων τοὺς ὀφθαλμοὺς ἐκκοψάντων ἐπὶ πείρᾳ·εἶθʼ ὅ γʼ Ἀπόλλων ἰατρός γʼ ὢν ἰάσθω· μισθοφορεῖ δέ.Ἐυελπίδηςμὴ πρίν γʼ ἂν ἐγὼ τὼ βοιδαρίω τὠμὼ πρώτιστʼ ἀποδῶμαι.
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de bœufs que j'ai là-bas.

Pisth.

Au lieu que s'ils vous reconnaissent pour dieux si vous leur tenez lieu de Saturne, de Neptune, de la Terre ; vous les comblerez de toutes sortes de biens.

Le ch.

Dis moi un seul de ces biens que nous leur ferons.

Pisth.

Premièrement les sauterelles et les tiques ne désoleront point leurs vignes en fleurs, car nous leur donnerons la chasse avec un détachement de hibous et d'autres oiseaux de nuit. Les pucerons et les vers ne rongeront point les figues ; nous détruirons ces insectes pernicieux avec une brigade de Grives.

Epops.

Mais comment leur donnerons-nous des richesses ? C'est là le hic; ils en sont fort friands.

Pisth.

Quand ils chercheront des mines d'or, et d'argent, vous les leur enseignerez. Quand ils consulteront le devin sur les voyages de long cours et les plus lucratifs, vous instruirez le devin ; et par ce moyen il ne se perdra plus de vaisseaux.

Le ch.

Comment l'empêcher ?

Pisth.

Quand un marchand consultera l’oracle sur le sujet de son voyage, un oiseau lui dira : ne te mets point en mer ; il y aura du

Πισθέταιροςἢν δʼ ἡγῶνται σὲ θεὸν σὲ βίον σὲ δὲ γῆν σὲ Κρόνον σὲ Ποσειδῶ,ἀγάθʼ αὐτοῖσιν πάντα παρέσται.Ἔποψλέγε δή μοι τῶν ἀγαθῶν ἕν.Πισθέταιροςπρῶτα μὲν αὐτῶν τὰς οἰνάνθας οἱ πάρνοπες οὐ κατέδονται,ἀλλὰ γλαυκῶν λόχος εἷς αὐτοὺς καὶ κερχνῄδων ἐπιτρίψει.εἶθʼ οἱ κνῖπες καὶ ψῆνες ἀεὶ τὰς συκᾶς οὐ κατέδονται,ἀλλʼ ἀναλέξει πάντας καθαρῶς αὐτοὺς ἀγέλη μία κιχλῶν.Ἔποψπλουτεῖν δὲ πόθεν δώσομεν αὐτοῖς; καὶ γὰρ τούτου σφόδρʼ ἐρῶσιν.Πισθέταιροςτὰ μέταλλʼ αὐτοῖς μαντευομένοις οὗτοι δώσουσι τὰ χρηστά,τάς τʼ ἐμπορίας τὰς κερδαλέας πρὸς τὸν μάντιν κατεροῦσιν,ὥστʼ ἀπολεῖται τῶν ναυκλήρων οὐδείς.Ἔποψπῶς οὐκ ἀπολεῖται;Πισθέταιροςπροερεῖ τις ἀεὶ τῶν ὀρνίθων μαντευομένῳ περὶ τοῦ πλοῦ·νυνὶ μὴ πλεῖ, χειμὼν ἔσται·
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f°50

gros temps ; mets toi en mer, il y a présentement du profit à faire.

Bon.

Si cela est, j'achèterai une barque, et je me jetterai dans le trafic. Je ne demeurerai pas ici.

Pisth.

Vous leur montrerez les trésors que les anciens ont cachés ; car vous devez savoir où ils sont. Et la preuve, la voici : quand quelqu'un a caché un trésor ne dit-il pas : personne ne sait où je l'ai mis, si ce n'est quelque oiseau ?

Bon.

J'achêterai un oiseau et un pic ; et j'enlèverai les trésors.

Epops.

Et la santé ? Comment la donner aux mortels ? Puisque c'est un présent des Dieux.

Pisth.

S'ils sont heureux dans leurs entreprises, n'auront-ils pas la santé de reste ? Sache qu'un homme qui fait mal ses affaires, ne se porte jamais bien.

Le ch.

Et la longue vie, que l'on croit un don de ces messieurs de l'Olympe, comment la leur donnerons-nous ? Faudra-t-il voir les hommes mourir dès l'enfance ?

Pisth.

Pardi ! Vous voilà bien embarrassés ! Vous avez tant d'années à leur donner ! Des trentaines, s'il le faut.

νυνὶ πλεῖ, κέρδος ἐπέσται.Ἐυελπίδηςγαῦλον κτῶμαι καὶ ναυκληρῶ, κοὐκ ἂν μείναιμι παρʼ ὑμῖν.Πισθέταιροςτοὺς θησαυρούς τʼ αὐτοῖς δείξουσʼ οὓς οἱ πρότεροι κατέθεντοτῶν ἀργυρίων· οὗτοι γὰρ ἴσασι· λέγουσι δέ τοι τάδε πάντες,οὐδεὶς οἶδεν τὸν θησαυρὸν τὸν ἐμὸν πλὴν εἴ τις ἄρʼ ὄρνις.Ἐυελπίδηςπωλῶ γαῦλον, κτῶμαι σμινύην, καὶ τὰς ὑδρίας ἀνορύττω.Ἔποψπῶς δʼ ὑγιείαν δώσουσʼ αὐτοῖς, οὖσαν παρὰ τοῖσι θεοῖσιν;Πισθέταιροςἢν εὖ πράττωσʼ, οὐχ ὑγιεία μεγάλη τοῦτʼ ἐστί; σάφʼ ἴσθι,ὡς ἄνθρωπός γε κακῶς πράττων ἀτεχνῶς οὐδεὶς ὑγιαίνει.Ἔποψπῶς δʼ ἐς γῆράς ποτʼ ἀφίξονται; καὶ γὰρ τοῦτʼ ἔστʼ ἐν Ὀλύμπῳ·ἢ παιδάριʼ ὄντʼ ἀποθνῄσκειν δεῖ;Πισθέταιροςμὰ Δίʼ ἀλλὰ τριακόσιʼ αὐτοῖςἔτι προσθήσουσʼ ὄρνιθες ἔτη.
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Le ch.

Et où les prendre ?

Pisth.

Où ? Chez vous-même. Ne savez-vous pas que la corneille criarde vit cinq âges d'homme ?

Bon.

Parbleu, ceux-ci sont plus dignes de régner que Jupiter.

Pisth.

Je le crois, vraiment. Premièrement il ne sera point besoin de leur bâtir des temples de pierre à porte d'or. Ils se contenteront d'habiter de simples buissons ; et au pis-aller il suffira d'établir les plus considérables dans des oliviers, qui leur serviront de temples. Il ne faudra plus faire le voyage de Delphes, ni d'Hammon, pour y sacrifier. On s’arrêtera sous le premier olivier, sous le premier sauvageon d'olivier qui se rencontrera ; et présentant une petite quantité de grain nous ferons notre prière à ces nouveaux dieux et notre dévotion de peu de dépense attirera sur nous toute sorte de bonheur.

Le ch.

Aimable vieillard, que je chéris maintenant, autant que je te haïssais ! Tu m'as tellement persuadé, que je ne puis m'écarter de tes sentiments. Tu m'as élevé par tes discours ; je me sens rempli de hardiesse, prêt à menacer, à jurer ; et si tu continues à seconder mes desseins, sans fraude, je m'assure que les dieux ne jouiront pas longtemps de mon sceptre nous vous nous chargerons de l'exécution de tout ce qui

Ἔποψπαρὰ τοῦ;Πισθέταιροςπαρʼ ὅτου; παρʼ ἑαυτῶν.οὐκ οἶσθʼ ὅτι πέντʼ ἀνδρῶν γενεὰς ζώει λακέρυζα κορώνη;Ἐυελπίδηςαἰβοῖ πολλῷ κρείττους οὗτοι τοῦ Διὸς ἡμῖν βασιλεύειν.Πισθέταιροςοὐ γὰρ πολλῷ;πρῶτον μέν γʼ οὐχὶ νεὼς ἡμᾶςοἰκοδομεῖν δεῖ λιθίνους αὐτοῖς,οὐδὲ θυρῶσαι χρυσαῖσι θύραις,ἀλλʼ ὑπὸ θάμνοις καὶ πρινιδίοιςοἰκήσουσιν. τοῖς δʼ αὖ σεμνοῖςτῶν ὀρνίθων δένδρον ἐλάαςὁ νεὼς ἔσται· κοὐκ ἐς Δελφοὺςοὐδʼ εἰς Ἄμμωνʼ ἐλθόντες ἐκεῖθύσομεν, ἀλλʼ ἐν ταῖσιν κομάροιςκαὶ τοῖς κοτίνοις στάντες ἔχοντεςκριθὰς πυροὺς εὐξόμεθʼ αὐτοῖςἀνατείνοντες τὼ χεῖρʼ ἀγαθῶνδιδόναι τι μέρος· καὶ ταῦθʼ ἡμῖνπαραχρῆμʼ ἔσταιπυροὺς ὀλίγους προβαλοῦσιν.Χορόςὦ φίλτατʼ ἐμοὶ πολὺ πρεσβυτῶν ἐξ ἐχθίστου μεταπίπτων,οὐκ ἔστιν ὅπως ἂν ἐγώ ποθʼ ἑκὼν τῆς σῆς γνώμης ἔτʼ ἀφείμην.Χορόςἐπαυχήσας δὲ τοῖσι σοῖς λόγοιςἐπηπείλησα καὶ κατώμοσα,ἢν σὺ παρʼ ἐμὲ θέμενοςὁμόφρονας λόγους δικαίουςἀδόλους ὁσίουςἐπὶ θεοὺς ἴῃς, ἐμοὶΧορόςφρονῶν ξυνῳδά, μὴ πολὺν χρόνονθεοὺς ἔτι σκῆπτρα τἀμὰ τρίψειν.
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f°51

ne demande que les forces du corps. Pour ce qui est du dessein et du conseil, nous nous en reposons sur toi.

Epops.

Il ne faut point ici lanterner ; il faut au plus tôt mettre la main à l’œuvre. Mais auparavant donnez-vous la peine d'entrer dans ma petite maison, et dites moi comment vous vous appelez.

Pisth.

Je m'appelle Pisthétaire.

Epops.

Et celui-là ?

Bon.

Bonespoir de Trie.

Epops.

Salut à tous deux.

Bon.

Grand merci.

Epops.

Entrez donc, s'il vous plaît.

Pisth.

Allons, conduis nous.

Epops.

Marche.

Pisth.

À propos, il se présente une petite difficulté.

Epops.

Qu'est-ce ?

Pisth.

Dis nous un peu, comment lui et moi vivrons nous avec des oiseaux, nous qui ne volons point ?

Χορόςἀλλʼ ὅσα μὲν δεῖ ῥώμῃ πράττειν, ἐπὶ ταῦτα τεταξόμεθʼ ἡμεῖς·ὅσα δὲ γνώμῃ δεῖ βουλεύειν, ἐπὶ σοὶ τάδε πάντʼ ἀνάκειται.Ἔποψκαὶ μὴν μὰ τὸν Δίʼ οὐχὶ νυστάζειν ἔτιὥρα ʼστὶν ἡμῖν οὐδὲ μελλονικιᾶν,ἀλλʼ ὡς τάχιστα δεῖ τι δρᾶν· πρῶτον δέ γεεἰσέλθετʼ ἐς νεοττιάν γε τὴν ἐμὴνκαὶ τἀμὰ κάρφη καὶ τὰ παρόντα φρύγανα,καὶ τοὔνομʼ ἡμῖν φράσατον.Πισθέταιροςἀλλὰ ῥᾴδιον.ἐμοὶ μὲν ὄνομα Πισθέταιρος, τῳδεδὶΕὐελπίδης Κριῶθεν.Ἔποψἀλλὰ χαίρετονἄμφω.Πισθέταιροςδεχόμεθα.Ἔποψδεῦρο τοίνυν εἴσιτον.Πισθέταιροςἴωμεν· εἰσηγοῦ σὺ λαβὼν ἡμᾶς.Ἔποψἴθι.Πισθέταιροςἀτὰρ τὸ δεῖνα, δεῦρʼ ἐπανάκρουσαι πάλιν.φέρʼ ἴδω, φράσον νῷν, πῶς ἐγώ τε χοὐτοσὶξυνεσόμεθʼ ὑμῖν πετομένοις οὐ πετομένω;
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Epops.

À merveille.

Pisth.

Je me souviens d'une fable d'Esope qui nous apprend la mauvaise société qu’il y eut une fois entre un renard et un aigle.

Epops.

Ne crains rien. Nous avons une petite racine dont vous n'aurez pas plutôt mangé, qu’il vous viendra des ailes à tous deux.

Pisth.

Entrons donc. Holà Xanthias ; Hau Ménodo prenez les hardes.

Le ch.

Ecoute.

Epops.

Que me veux-tu ?

Le ch.

Mène ces gens-là chez toi ; et donne leur à dîner, mais laisse nous cette petite chanteuse afin que nous nous réjouissions avec elle.

Pisth.

O ! Pardi ne leur refuse pas cette faveur, fais descendre de ces joncs ce petit oiseau si joli, afin que nous le voyions aussi bien qu'eux.

Epops.

Il faut le faire, puisque vous le voulez. Descends ma chère Procné, fais-toi voir à ces Messieurs.

Pisth.

O ! vénérable Jupiter ! Le joli oiseau que voilà ! qu'il est douillet ! Qu'il est blanc !

Ἔποψκαλῶς.Πισθέταιροςὅρα νυν, ὡς ἐν Αἰσώπου λόγοιςἐστὶν λεγόμενον δή τι, τὴν ἀλώπεχʼ, ὡςφλαύρως ἐκοινώνησεν αἰετῷ ποτέ.Ἔποψμηδὲν φοβηθῇς· ἔστι γάρ τι ῥιζίον,ὃ διατραγόντʼ ἔσεσθον ἐπτερωμένω.Πισθέταιροςοὕτω μὲν εἰσίωμεν. ἄγε δὴ Ξανθίακαὶ Μανόδωρε λαμβάνετε τὰ στρώματα.Χορόςοὗτος σὲ καλῶ, σὲ λέγω.Ἔποψτί καλεῖς;Χορόςτούτους μὲν ἄγων μετὰ σαυτοῦἀρίστισον εὖ· τὴν δʼ ἡδυμελῆ ξύμφωνον ἀηδόνα Μούσαιςκατάλειφʼ ἡμῖν δεῦρʼ ἐκβιβάσας, ἵνα παίσωμεν μετʼ ἐκείνης.Πισθέταιροςὦ τοῦτο μεντοι νὴ Δίʼ αὐτοῖσιν πιθοῦ·ἐκβίβασον ἐκ τοῦ βουτόμου τοὐρνίθιον.Ἐυελπίδηςἐκβίβασον αὐτοῦ πρὸς θεῶν αὐτήν, ἵνακαὶ νὼ θεασώμεσθα τὴν ἀηδόνα.Ἔποψἀλλʼ εἰ δοκεῖ σφῷν, ταῦτα χρὴ δρᾶν. ἡ Πρόκνηἔκβαινε καὶ σαυτὴν ἐπιδείκνυ τοῖς ξένοις.Πισθέταιροςὦ Ζεῦ πολυτίμηθʼ ὡς καλὸν τοὐρνίθιον,ὡς δʼ ἁπαλόν, ὡς δὲ λευκόν.
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f°52Bon.

Quel plaisir il y aurait à lui faire ouvrir les jambes ! O ! qu'elle a d'or sur elle ! Vous la prendriez pour une fille de bon lieu.

Pisth.

Pour moi, je crois que je la baiserais volontiers.

Epops.

Mais ne vois-tu pas, pauvre homme ! Que son bec ce sont deux broches pointues ?

Pisth.

Quand on veut humer un œuf, on casse la coque ; de même pour baiser les minois, je saurai bien ôter le dessus de ce masque pointu.

Epops.

Allons.

Pisth.

À la bonne heure. Mène nous.

Le chœur.

Chère amie, que je préfère à tous les autres oiseaux mes camarades ! Agréable musicienne ! Te voilà donc venue ! Tu te laisses voir à moi, et ne refuses pas de me faire entendre les doux accents de ta voix ! O ! toi, qui sais gazouiller avec tant d'agrément, prends ta belle voix de printemps, et nous mets en train de chanter nos anapestes.



Aux Spectateurs.

Hommes qui vivez dans les ténèbres et qui ressemblez à des feuilles légères ! Êtres faibles pétris de boue ! Ombres vaines ! Animaux

Ἐυελπίδηςἆρά γʼ οἶσθʼ ὅτιἐγὼ διαμηρίζοιμʼ ἂν αὐτὴν ἡδέως;Πισθέταιροςὅσον δʼ ἔχει τὸν χρυσόν, ὥσπερ παρθένος.Ἐυελπίδηςἐγὼ μὲν αὐτὴν κἂν φιλῆσαί μοι δοκῶ.Πισθέταιροςἀλλʼ ὦ κακόδαιμον ῥύγχος ὀβελίσκοιν ἔχει.Ἐυελπίδηςἀλλʼ ὥσπερ ᾠὸν νὴ Δίʼ ἀπολέψαντα χρὴἀπὸ τῆς κεφαλῆς τὸ λέμμα κᾆθʼ οὕτω φιλεῖν.Ἔποψἴωμεν.Πισθέταιροςἡγοῦ δὴ σὺ νῷν τύχἀγαθῇ.Χορόςὦ φίλη, ὦ ξουθή,ὦ φίλτατον ὀρνέωνπάντων, ξύννομε τῶν ἐμῶνὕμνων, ξύντροφʼ ἀηδοῖ,ἦλθες ἦλθες ὤφθης,ἡδὺν φθόγγον ἐμοὶ φέρουσʼ.ἀλλʼ ὦ καλλιβόαν κρέκουσʼαὐλὸν φθέγμασιν ἠρινοῖς,ἄρχου τῶν ἀναπαίστων. Χορόςἄγε δὴ φύσιν ἄνδρες ἀμαυρόβιοι, φύλλων γενεᾷ προσόμοιοι,ὀλιγοδρανέες, πλάσματα πηλοῦ, σκιοειδέα φῦλʼ ἀμενηνά,
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sans plumes, dont la vie n'est que d'un jour ! Malheureux mortels ! dont les jours passent comme un songe ! Prêtez nous attention, à nous autres immortels, qui ne vieillissons point et qui ne savons ce que c'est que corruption, afin qu'instruits par nous de toutes choses, de la nature des oiseaux du ciel, de la naissance des Dieux, de l'origine des fleuves, de l’enfer, et du caho chaos, vous puissiez envoyer promener Prodiquecus et toute sa philosophie. Il n'y avait d'abord que le chaos et la nuit, le noir enfer, et le large Tartare. Il n’y avait ni terre, ni air, ni ciel. La nuit aux ailes noires produisit un œuf, sans le secours d'aucun mâle, et le déposa dans le sein immense du vaste enfer, d'où sortit à son terme le charmant amour, qui parut avec des ailes d'or, et se remuait avec la même vitesse que les tourbillons que forme le vent. De ses embrassements nocturnes avec le chaos ailé sur les bords du large Tartare, sortit notre race, qui fut la première qui parut au jour. Car avant nous et avant que l'amour ait mélé toutes choses, il n'y avait aucun être vivant. Mais de ce mélange de toutes choses furent formés le ciel, l'océan, la terre, et l'heureuse race des Dieux immortels. C’est ainsi que nous sommes plus anciens que tous les Dieux. Une preuve manifeste que nous descendons de l'amour, c'est que nous volons comme lui, et passons la vie avec les amours. Ajoutez à cela que ce n'est que par notre moyen que plusieurs amants viennent à bout de ces

ἀπτῆνες ἐφημέριοι ταλαοὶ βροτοὶ ἀνέρες εἰκελόνειροι,προσέχετε τὸν νοῦν τοῖς ἀθανάτοις ἡμῖν τοῖς αἰὲν ἐοῦσιν,τοῖς αἰθερίοις τοῖσιν ἀγήρῳς τοῖς ἄφθιτα μηδομένοισιν,ἵνʼ ἀκούσαντες πάντα παρʼ ἡμῶν ὀρθῶς περὶ τῶν μετεώρων.φύσιν οἰωνῶν γένεσίν τε θεῶν ποταμῶν τʼ Ἐρέβους τε Χάους τεεἰδότες ὀρθῶς, Προδίκῳ παρʼ ἐμοῦ κλάειν εἴπητε τὸ λοιπόν.Χάος ἦν καὶ Νὺξ Ἔρεβός τε μέλαν πρῶτον καὶ Τάρταρος εὐρύς,γῆ δʼ οὐδʼ ἀὴρ οὐδʼ οὐρανὸς ἦν· Ἐρέβους δʼ ἐν ἀπείροσι κόλποιςτίκτει πρώτιστον ὑπηνέμιον Νὺξ ἡ μελανόπτερος ᾠόν,ἐξ οὖ περιτελλομέναις ὥραις ἔβλαστεν Ἔρως ὁ ποθεινός,στίλβων νῶτον πτερύγοιν χρυσαῖν, εἰκὼς ἀνεμώκεσι δίναις.οὗτος δὲ Χάει πτερόεντι μιγεὶς νυχίῳ κατὰ Τάρταρον εὐρὺνἐνεόττευσεν γένος ἡμέτερον, καὶ πρῶτον ἀνήγαγεν ἐς φῶς.πρότερον δʼ οὐκ ἦν γένος ἀθανάτων, πρὶν Ἔρως ξυνέμειξεν ἅπαντα·ξυμμιγνυμένων δʼ ἑτέρων ἑτέροις γένετʼ οὐρανὸς ὠκεανός τεκαὶ γῆ πάντων τε θεῶν μακάρων γένος ἄφθιτον. ὦδε μέν ἐσμενπολὺ πρεσβύτατοι πάντων μακάρων. ἡμεῖς δʼ ὡς ἐσμὲν Ἔρωτοςπολλοῖς δῆλον· πετόμεσθά τε γὰρ καὶ τοῖσιν ἐρῶσι σύνεσμεν·πολλοὺς δὲ καλοὺς ἀπομωμοκότας παῖδας πρὸς τέρμασιν ὥρας
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f°53

beaux garçons rebelles qui se font trop prier. Il n'y à qu'à donner à l'un une caille, un faisan à l'autre, un halebran à celui-ci, un coq à celui-là ; crac l'affaire est faite. Avec cela, quels biens ne faisons nous pas aux mortels ? C'est nous qui leur marquons les saisons, le printemps, l'hiver, l'automne. Nous leur marquons le temps de semer, quand la grue en criant prend le chemin de la Libye. Alors elle avertit aussi le pilote de prendre le gouvenail gouvernail au croc ; et Oreste qui fait l'insensé, de dépouiller les passants, pour ne pas mourir de froid. Après cela, le milan, par son retour, annonce une meilleure saison. Alors il est temps de tondre les moutons. L'hirondelle, d'un autre coté, vous avertit quand il faut acheter des habits chauds et faire vos provisions. En un mot nous vous tenons lieu, d'Hammon, de Delphes, de Dodone, d'Apollon. Vous consultez d'abord les oiseaux ; puis vous entreprenez tout hardiment. Et quand il s'agit de trafic, d'acquets, de mariage, tout ce qui vous sert à juger favorablement de l'avenir, ne l'appelez vous pas : oiseau de bon augure ? La renommée n'est-elle pas un oiseau ? L'éternuement, la première chose que vous rencontrez, un mot lâché au hasard, un valet qui survient à propos ; un âne qui tombe et qui se relève ; tout cela, sous le nom d'augure, reçoit de vous la qualité d'oiseau. Il est donc constant que nous vous tenons lieu d'Apollon devin. Et si vous estimez

διὰ τὴν ἰσχὺν τὴν ἡμετέραν διεμήρισαν ἄνδρες ἐρασταί,ὁ μὲν ὄρτυγα δοὺς ὁ δὲ πορφυρίωνʼ ὁ δὲ χῆνʼ ὁ δὲ Περσικὸν ὄρνιν.Χορόςπάντα δὲ θνητοῖς ἐστὶν ἀφʼ ἡμῶν τῶν ὀρνίθων τὰ μέγιστα.πρῶτα μὲν ὥρας φαίνομεν ἡμεῖς ἦρος χειμῶνος ὀπώρας·σπείρειν μέν, ὅταν γέρανος κρώζουσʼ ἐς τὴν Λιβύην μεταχωρῇ.καὶ πηδάλιον τότε ναυκλήρῳ φράζει κρεμάσαντι καθεύδειν,εἶτα δʼ Ὀρέστῃ χλαῖναν ὑφαίνειν, ἵνα μὴ ῥιγῶν ἀποδύῃ.ἰκτῖνος δʼ αὖ μετὰ ταῦτα φανεὶς ἑτέραν ὥραν ἀποφαίνει,ἡνίκα πεκτεῖν ὥρα προβάτων πόκον ἠρινόν· εἶτα χελιδών,ὅτε χρὴ χλαῖναν πωλεῖν ἤδη καὶ ληδάριόν τι πρίασθαι.ἐσμὲν δʼ ὑμῖν Ἄμμων Δελφοὶ Δωδώνη Φοῖβος Ἀπόλλων.ἐλθόντες γὰρ πρῶτον ἐπʼ ὄρνις οὕτω πρὸς ἅπαντα τρέπεσθε,πρός τʼ ἐμπορίαν, καὶ πρὸς βιότου κτῆσιν, καὶ πρὸς γάμον ἀνδρός.ὄρνιν τε νομίζετε πάνθʼ ὅσαπερ περὶ μαντείας διακρίνει·φήμη γʼ ὑμῖν ὄρνις ἐστί, πταρμόν τʼ ὄρνιθα καλεῖτε,ξύμβολον ὄρνιν, φωνὴν ὄρνιν, θεράποντʼ ὄρνιν, ὄνον ὄρνιν.ἆρʼ οὐ φανερῶς ἡμεῖς ὑμῖν ἐσμὲν μαντεῖος Ἀπόλλων;
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(a) Il y a eu quatre Phryniques. Le poète fils de Polyphrademon, et dont la musique était douce, le 2e fils de Chrocle, et acteur. Le 3e auteur comique plagiaire. Le 4e capitaine dont il est parlé dans les Grenouilles.

donc que nous vous soyons des Dieux, vous aurez à votre gré le secours de nos muses divinatrices. Vous jouirez à votre souhait des vents, des saisons, de l'hiver, de l'été ; d'une douce température ; nous ne nous retirerons point par gloire au dessus des nues, comme Jupiter ; nous demeurerons avec vous, et nous donnerons à vous, vos enfants, et les enfants de vos enfants, les richesses, la santé, le bonheur, la vie, la paix, la jeunesse, les ris, les danses, les jeux, le lait de poule ; enfin vous serez si riches que vous vous plaindrez que vous serez accablés de biens. Viens ici, Muse des bois, tio, tio, tio, tio, tinx, avec ton plumage de diverses couleurs, avec qui sur ces coteaux et ces montagnes, tio, tio, tio, tio, tinx, gonflant mon tendre gosier et perché sur les branches de fresne, tio tio tio tio, je chante à Pan des hymnes sacrés et des chansons champêtres à danser à la mère des Dieux. Toto, toto, toto, toto, totototo, tinx. Et c'est d’où Phrynique(a), à la façon d’une abeille, s'étant nourri de la douce ambroisie de nos chants modulés, rapporte aux mortels ses agréables chansons, tio, tio, tio, tinx.

Aux Spectateurs.

Messieurs ! Si quelqu'un veut passer agréablement la vie, il n'a qu'à venir vivre avec nous. Tout ce que les lois vous font passer là-bas pour honteux, passe pour bon et honnête parmi nous autres oiseaux. La loi vous dit là bas qu'il est bien vilain de battre son père ; mais

Χορόςἢν οὖν ἡμᾶς νομίσητε θεούς,ἕξετε χρῆσθαι μάντεσι Μούσαιςαὔραις ὥραις χειμῶνι θέρειμετρίῳ πνίγει· κοὐκ ἀποδράντεςκαθεδούμεθʼ ἄνω σεμνυνόμενοιπαρὰ ταῖς νεφέλαις ὥσπερ χὠ Ζεύς·ἀλλὰ παρόντες δώσομεν ὑμῖναὐτοῖς, παισίν, παίδων παισίν,πλουθυγιείανεὐδαιμονίαν βίον εἰρήνηννεότητα γέλωτα χοροὺς θαλίαςγάλα τʼ ὀρνίθων. ὥστε παρέσταικοπιᾶν ὑμῖν ὑπὸ τῶν ἀγαθῶν·οὕτω πλουτήσετε πάντες.ΧορόςΜοῦσα λοχμαία,τιὸ τιὸ τιὸ τιὸ τιὸ τιὸ τιοτίγξ,ποικίλη, μεθʼ ἧς ἐγὼνάπαισι καὶ κορυφαῖς ἐν ὀρείαις,τιὸ τιὸ τιὸ τιοτίγξ,ἱζόμενος μελίας ἐπὶ φυλλοκόμου,τιὸ τιὸ τιὸ τιοτίγξ,διʼ ἐμῆς γένυος ξουθῆς μελέωνΠανὶ νόμους ἱεροὺς ἀναφαίνωσεμνά τε μητρὶ χορεύματʼ ὀρείᾳ,τοτοτοτοτοτοτοτοτοτίγξ,ἔνθεν ὡστερεὶ μέλιτταΦρύνιχος ἀμβροσίων μελέων ἀπεβόσκετο καρπὸν ἀεὶφέρων γλυκεῖαν ᾠδάν.τιὸ τιὸ τιὸ τιοτίγξ.Χορόςεἰ μετʼ ὀρνίθων τις ὑμῶν ὦ θεαταὶ βούλεταιδιαπλέκειν ζῶν ἡδέως τὸ λοιπόν, ὡς ἡμᾶς ἴτω.ὅσα γάρ ἐστιν ἐνθάδʼ αἰσχρὰ τῷ νόμῳ κρατούμενα,ταῦτα πάντʼ ἐστὶν παρʼ ἡμῖν τοῖσιν ὄρνισιν καλά.εἰ γὰρ ἐνθάδʼ ἐστὶν αἰσχρὸν τὸν πατέρα τύπτειν νόμῳ,
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/esclave

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X

(b) Cette pièce est la plus longue de toutes celles d'Aristophane.

f°54

parmi nous il est beau d'entendre un fils qui court sur son père, et le bat, lui dire : donne de l'éperon, si tu veux combattre contre moi. Un valet fuyard et marqué en plusieurs endroits, est estimé beau parmi nous ; c'est un francolin, dont les diverses couleurs font plaisir à voir. Un étranger inconnu, tel que pourrait être Spinthar, c'est un oiseau de passage, comme PhilemPhilémon, un esclave de Carie, tel qu'ExecissideExecéstide, trouvera parmi nous des parents de son pays. Si le fils de Pisias, en imitant son père, veut livrer les portes à des gens de rien, il tient cela du naturel de la perdrix, qui apprend de sa mère à se motter dans le guéret.

Venez Cygnes, tio tio tio tio tio tinx ; melez vos cris au bruit de vos ailes, pour célébrer Apollon, tio tio tio tio tinx. Sur les bords de l'Hebre, tio, tio tio tio, à travers un nuage céleste, a retenti la voix d'une multitude infinie de toutes sortes d'animaux, et l'air tranquille a calmé les flots, toto, toto, totototo, tototinx. Tout l'Olympe a retenti ; les Dieux ont été saisis d'étonnement ; et les Grâces de l'Olympe ont fait avec les muses un concert mélodieux, tio, tio, tiotinx.

Aux Spectateurs.

Il faut convenir qu'il n'est rien de plus agréable, ni de plus commode, que d'avoir des ailes. En effet, messieurs, si quelqu'un d'entre vous se trouvait tourmenté de la faim, à cause de la longueur de ces spectacles, (b) et

τοῦτʼ ἐκεῖ καλὸν παρʼ ἡμῖν ἐστιν, ἤν τις τῷ πατρὶπροσδραμὼν εἴπῃ πατάξας, αἶρε πλῆκτρον, εἰ μαχεῖ.εἰ δὲ τυγχάνει τις ὑμῶν δραπέτης ἐστιγμένος,ἀτταγᾶς οὗτος παρʼ ἡμῖν ποικίλος κεκλήσεται.εἰ δὲ τυγχάνει τις ὢν Φρὺξ μηδὲν ἦττον Σπινθάρου,φρυγίλος ὄρνις ἐνθάδʼ ἔσται, τοῦ Φιλήμονος γένους.εἰ δὲ δοῦλός ἐστι καὶ Κὰρ ὥσπερ Ἐξηκεστίδης,φυσάτω πάππους παρʼ ἡμῖν, καὶ φανοῦνται φράτερες.εἰ δʼ ὁ Πεισίου προδοῦναι τοῖς ἀτίμοις τὰς πύλαςβούλεται, πέρδιξ γενέσθω, τοῦ πατρὸς νεοττίον·ὡς παρʼ ἡμῖν οὐδὲν αἰσχρόν ἐστιν ἐκπερδικίσαι.Χορόςτοιάδε κύκνοι,τιὸ τιὸ τιὰ τιὸ τιὸ τιοτίγξ,συμμιγῆ βοὴν ὁμοῦπτεροῖς κρέκοντες ἴακχον Ἀπόλλω,τιὸ τιὸ τιὸ τιοτίγξ,ὄχθῳ ἐφεζόμενοι παρʼ Ἕβρον ποταμόν,τιὸ τιὸ τιὸ τιοτίγξ,διὰ δʼ αἰθέριον νέφος ἦλθε βοά·πτῆξε δὲ φῦλά τε ποικίλα θηρῶν,κύματά τʼ ἔσβεσε νήνεμος αἴθρη,τοτοτοτοτοτοτοτοτοτίγξ·πᾶς δʼ ἐπεκτύπησʼ Ὄλυμπος·εἷλε δὲ θάμβος ἄνακτας· Ὀλυμπιάδες δὲ μέλος ΧάριτεςΜοῦσαί τʼ ἐπωλόλυξαν.τιὸ τιὸ τιὸ τιοτίγξ.Χορόςοὐδέν ἐστʼ ἄμεινον οὐδʼ ἥδιον ἢ φῦσαι πτερά.αὐτίχʼ ὑμῶν τῶν θεατῶν εἴ τις ἧν ὑπόπτερος,εἶτα πεινῶν τοῖς χοροῖσι τῶν τραγῳδῶν ἤχθετο,
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(c) Preuve que cette pièce fut représentée le matin.

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/※

qu'il eût des ailes ; il volerait vite au logis et (c) y dînerait ; après quoi il reviendrait ici bien pansé, si quelque Patroclide d'entre vous, avait envie de pisser du gros, il ne lâcherait pas le paquet dans ses chausses ; il s'envolerait quelque part et se rafraichirait, et puis revolerait en sa place. S'il y a quelqu'un qui soit dans les bonnes graces de la femme de son voisin ; quand il verra son mari sur les bancs du Sénat, il prendra son vol auprès de la femme, et après lui avoir donné un quart d'heure de ses soins viendrait en volant reprendre sa place. Avouez donc que c'est la plus belle chose du monde que d'avoir des ailes. Eh ! Ne voyez-vous pas ce Diitrèphes, qui n'en ayant que de douelles de barique s'est élevé premièrement à la dignité de Phylarque, et puis à celle de Mestre de camps de la cavalerie ? Enfin lui qui n'était rien est devenu grand, et nous le voyons aujourd'hui un bel oiseau blond, qu'on peut appeler coq-cheval.

Pisthétaire. Bonespoir. Epops.Pisthétaire.

Par ma foi, je n'ai jamais rien vu de plus ridicule.

Bon.

De quoi ris-tu ?

Pisth.

Je ris de ces nouveaux oiseaux. Sais-tu à quoi tu ressembles ? Tu ressembles dans la perfection à une cannepetière.

Bon.

Et toi à un merle tondu.

ἐκπτόμενος ἂν οὗτος ἠρίστησεν ἐλθὼν οἴκαδε,κᾆτʼ ἂν ἐμπλησθεὶς ἐφʼ ἡμᾶς αὖθις αὖ κατέπτετο.εἴ τε Πατροκλείδης τις ὑμῶν τυγχάνει χεζητιῶν,οὐκ ἂν ἐξίδισεν ἐς θοἰμάτιον, ἀλλʼ ἀνέπτετο,κἀποπαρδὼν κἀναπνεύσας αὖθις αὖ κατέπτετο·εἴ τε μοιχεύων τις ὑμῶν ἐστιν ὅστις τυγχάνει,κᾆθʼ ὁρᾷ τὸν ἄνδρα τῆς γυναικὸς ἐν βουλευτικῷ,οὗτος ἂν πάλιν παρʼ ὑμῶν πτερυγίσας ἀνέπτετο,εἶτα βινήσας ἐκεῖθεν αὖθις αὖ κατέπτετο.ἆρʼ ὑπόπτερον γενέσθαι παντός ἐστιν ἄξιον;ὡς Διειτρέφης γε πυτιναῖα μόνον ἔχων πτερὰᾑρέθη φύλαρχος, εἶθʼ ἵππαρχος, εἶτʼ ἐξ οὐδενὸςμεγάλα πράττει κἀστὶ νυνὶ ξουθὸς ἱππαλεκτρυών.Πισθέταιροςταυτὶ τοιαυτί· μὰ Δίʼ ἐγὼ μὲν πρᾶγμά πωγελοιότερον οὐκ εἶδον οὐδεπώποτε.Ἐυελπίδηςἐπὶ τῷ γελᾷς;Πισθέταιροςἐπὶ τοῖσι σοῖς ὠκυπτέροις.οἶσθʼ ᾧ μάλιστʼ ἔοικας ἐπτερωμένος;εἰς εὐτέλειαν χηνὶ συγγεγραμμένῳ.Ἐυελπίδηςσὺ δὲ κοψίχῳ γε σκάφιον ἀποτετιλμένῳ.
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(d) Ville des nuées et des coucous.

/nom ?

f°55Pisth.

Nous pouvons nous appliquer à ce qu'Eschylefait dire à l'aigle frappée [sic] d'une flèche : ce ne sont point les autres qui nous le font, ce sont nos propres plumes.

Epops.

Voyons maintenant ce qu'il y a à faire.

Pisth.

Il faut commencer par donner à la ville un nom grand et célèbre. Après cela nous sacrifierons aux Dieux.

Epops.

J'en suis d'avis.

Pisth.

Considérons un peu quel nom nous donnerons à notre ville. Voulez-vous que nous empruntions de Lacédémone le grand nom de Sparte ?

Epops.

Eh ! Quoi ! Par Hercule ! Je donnerais à ma ville un lien équivoque qui signifie un lien de jonc ; moi qui n'ai pas seulement une natte pour me coucher !

Pisth.

Quel nom lui donnerons-nous donc ?

Epops.

Il en faut prendre ici un parmi les nues et dans le voisinage.

Pisth.

Voulez-vous un nom long d'une aune ? Nous l'appellerons (d) : Nephelococcygie.

Epops.

Ah ! Tu as trouvé par hasard un grand et digne nom. Oui. Elle s'appellera Nephelococcygie ;

Πισθέταιροςταυτὶ μὲν ᾐκάσμεσθα κατὰ τὸν Αἰσχύλον·τάδʼ οὐχ ὑπʼ ἄλλων ἀλλὰ τοῖς αὑτῶν πτεροῖς.Ἔποψἄγε δὴ τί χρὴ δρᾶν;Πισθέταιροςπρῶτον ὄνομα τῇ πόλειθέσθαι τι μέγα καὶ κλεινόν, εἶτα τοῖς θεοῖςθῦσαι μετὰ τοῦτο.Ἐυελπίδηςταῦτα κἀμοὶ συνδοκεῖ.Ἔποψφέρʼ ἴδω, τί δʼ ἡμῖν τοὔνομʼ ἔσται τῇ πόλει;Ἐυελπίδηςβούλεσθε τὸ μέγα τοῦτο τοὐκ ΛακεδαίμονοςΣπάρτην ὄνομα καλῶμεν αὐτήν;ΠισθέταιροςἩράκλεις·Σπάρτην γὰρ ἂν θείμην ἐγὼ τἠμῇ πόλει;οὐδʼ ἂν χαμεύνῃ πάνυ γε κειρίαν γʼ ἔχων.Ἐυελπίδηςτί δῆτʼ ὄνομʼ αὐτῇ θησόμεσθʼ;Ἔποψἐντευθενὶἐκ τῶν νεφελῶν καὶ τῶν μετεώρων χωρίωνχαῦνόν τι πάνυ.Πισθέταιροςβούλει Νεφελοκοκκυγίαν;Ἔποψἰοὺ ἰού·καλόν γʼ ἀτεχνῶς σὺ καὶ μέγʼ ηὗρες τοὔνομα.Ἐυελπίδηςἆρʼ ἐστὶν αὑτηγὶ Νεφελοκοκκυγία,
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X

(e) Fils de Sellus.

(f) Le coq.

ville propre à resserrer les biens imaginaires du pauvre, mais fanfaron Théagène, et ceux (e) d’Eschine aussi riche que l'autre.

Pisth.

Il vaut bien mieux qu'ils soient déposés ici qu'à Phlègre, dans ce canton de Thrace, où les Dieux défirent les enfants géants de la Terre.

Epops.

O ! la belle ville ! Mais qui prendrons-nous pour Dieu tutélaire ? À qui broderons nous un voile ?

Pisth.

Nous pourrions prendre Minerve.

Epops.

Et quel ordre espérer dans une ville, où l’on verrait une déesse pucelle armée de pied en cap et Clisthène manier la navette ?

Pisth.

À qui donnerons-nous donc la protection de la citadelle.

Epops.

Nous avons parmi nous l'oiseau (f) de Perse qu'on appelle fils de Mars.

Pisth.

O ! beau fils de Mars !

Epops.

C'est un Dieu très propre à se percher sur les pierres.

Pisth.

Marche donc à l'air, et fournis à ceux qui bâtissent, du moëlon, du mortier, du ciment. Dépouille-toi ; porte l'oiseau et le baquet ; descends de l'échelle, mets des sentinelles, couvre le feu ;

ἵνα καὶ τὰ Θεογένους τὰ πολλὰ χρήματατά τʼ Αἰσχίνου γʼ ἅπαντα;Πισθέταιροςκαὶ λῷστον μὲν οὖντὸ Φλέγρας πεδίον, ἵνʼ οἱ θεοὶ τοὺς γηγενεῖςἀλαζονευόμενοι καθυπερηκόντισαν.Ἔποψλιπαρὸν τὸ χρῆμα τῆς πόλεως. τίς δαὶ θεὸςπολιοῦχος ἔσται; τῷ ξανοῦμεν τὸν πέπλον;Ἐυελπίδηςτί δʼ οὐκ Ἀθηναίαν ἐῶμεν Πολιάδα;Πισθέταιροςκαὶ πῶς ἂν ἔτι γένοιτʼ ἂν εὔτακτος πόλις,ὅπου θεὸς γυνὴ γεγονυῖα πανοπλίανἕστηκʼ ἔχουσα, Κλεισθένης δὲ κερκίδα;Ἐυελπίδηςτίς δαὶ καθέξει τῆς πόλεως τὸ Πελαργικόν;Ἔποψὄρνις ἀφʼ ἡμῶν τοῦ γένους τοῦ Περσικοῦ,ὅσπερ λέγεται δεινότατος εἶναι πανταχοῦἌρεως νεοττός.Ἐυελπίδηςὦ νεοττὲ δέσποτα·ὡς δʼ ὁ θεὸς ἐπιτήδειος οἰκεῖν ἐπὶ πετρῶν.Πισθέταιροςἄγε νυν σὺ μὲν βάδιζε πρὸς τὸν ἀέρακαὶ τοῖσι τειχίζουσι παραδιακόνει,χάλικας παραφόρει, πηλὸν ἀποδὺς ὄργασον,λεκάνην ἀνένεγκε, κατάπεσʼ ἀπὸ τῆς κλίμακος,φύλακας κατάστησαι, τὸ πῦρ ἔγκρυπτʼ ἀεί,
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f°56

fais la ronde avec la sonnette ; dors là, envoie deux héraults, l'un aux Dieux là haut, et l'autre aux hommes là-bas ; et que l'on vienne me rendre réponse.

Epops.

Fort bien ; et toi, demeure ici.

Pisth.

Et toi, sais-tu où je veux t'envoyer ? Je ne veux rien faire sans toi. Va t'en me quérir un prêtre, afin que je sacrifie à ces nouveaux Dieux. Holà, garçon ! Prends ce panier et cette aiguière.

Le chœur.

Je donne mon consentement à toutes ces choses ; je les approuve, je les loue. Chantons les louanges des Dieux, et les honorons. Immolons une victime prise dans un innocent troupeau. Elevons nos voix, et faisons des concerts comme aux sacrifices de la Pythie, et que le symphoniste Chaïris nous accompagne.

Pisthétaire. Epops. Un prêtre.Pisth.

Cesse de souffler. Par Hercule, qui est ce là ? Pardi, j'ai bien vu des choses, et des plus étranges ; mais je n'avais pas encore vu un corbeau emmuselé pour jouer de la flûte.

Epops.

Monsieur prêtre ! C'est à toi maintenant à sacrifier aux Dieux nouveaux.

κωδωνοφορῶν περίτρεχε καὶ κάθευδʼ ἐκεῖ·κήρυκα δὲ πέμψον τὸν μὲν ἐς θεοὺς ἄνω,ἕτερον δʼ ἄνωθεν ἆυ παρʼ ἀνθρώπους κάτω,κἀκεῖθεν αὖθις παρʼ ἐμέ.Ἐυελπίδηςσὺ δέ γʼ αὐτοῦ μένωνοἴμωζε παρʼ ἔμʼ.Πισθέταιροςἴθʼ ὦγάθʼ οἷ πέμπω σʼ ἐγώ.οὐδὲν γὰρ ἄνευ σοῦ τῶνδʼ ἃ λέγω πεπράξεται.ἐγὼ δʼ ἵνα θύσω τοῖσι καινοῖσιν θεοῖς,τὸν ἱερέα πέμψοντα τὴν πομπὴν καλῶ.παῖ παῖ, τὸ κανοῦν αἴρεσθε καὶ τὴν χέρνιβα.Ἱερεύςὁμορροθῶ, συνθέλω,συμπαραινέσας ἔχωπροσόδια μεγάλα σεμνὰ προσιέναι θεοῖσιν,ἅμα δὲ προσέτι χάριτος ἕνεκα προβάτιόν τι θύειν.ἴτω ἴτω δὲ Πυθιὰς βοὰ θεῷ,συνᾳδέτω δὲ Χαῖρις ᾠδάν.Πισθέταιροςπαῦσαι σὺ φυσῶν. Ἡράκλεις τουτὶ τί ἦν;τουτὶ μὰ Δίʼ ἐγὼ πολλὰ δὴ καὶ δείνʼ ἰδὼνοὔπω κόρακʼ εἶδον ἐμπεφορβειωμένον.ἱερεῦ σὸν ἔργον, θῦε τοῖς καινοῖς θεοῖς.
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(g) On lui avait donné ce nom, d'un certain Colénus qui lui avait bâti un temple.

(h) En grec : Phrygite, oiseau inconnu.

(i) Il y avait communion de prières entre Athènes et ceux de Chio.

Le prêtre.

Je le ferai. Tout est prêt ? Où est celui qui porte le panier ? Adressez donc vos vœux à la Vesta des oiseaux ; au milan gardien de Vesta ; aux oiseaux Olympiens, et Olympe, tous, et toutes. Je te salue, roi Cigognien, oiseau de Neptune ! Honneur au cygne Pythien et Délien. Respect à Latone la caille ; respect à Diane, non plus Colénitide (g) mais fauconnitide ; à Bacchus(h) épervier, ; à la grande autruche mère des Dieux et des hommes ; Reine Cybèle ! Grande Autruche ! Mère de Cléocrite ! donne aux Néphélococcygiens salut et santé, à eux et à ceux de (i)Chio.

Pisth.

Cela me fait rire, d'entendre toujours ajouter dans les prières publiques : et à ceux de Chio.

Le prê.

Aux héros et aux oiseaux, et aux enfants des héros, au flambant [sic], au pélican, à la bécasse, à la bécassine, au tiercelet, au paon, à la grive, à la tourterelle, au pinçon, au cochevis, au héron, au goëland, à la tête noire, à la mésange.

Pisth.

Au diantre... c'est assez. N'en appelle pas davantage. À quel sacrifice les invites-tu ? Feras-tu venir les aigles et les vautours à ce festin qui ne suffirait pas à un milan seul ? Va-t'en, avec toutes tes couronnes et ton équipage. Je sacrifierai bien sans toi.

Le prê.

J'avais encore d'autres invocations religieuses

Ἱερεύςδράσω τάδʼ. ἀλλὰ ποῦ ʼστιν ὁ τὸ κανοῦν ἔχων;εὔχεσθε τῇ Ἑστίᾳ τῇ ὀρνιθείῳ καὶ τῷ ἰκτίνῳ τῷ ἑστιούχῳ καὶ ὄρνισιν Ὀλυμπίοις καὶ Ὀλυμπίῃσι πᾶσι καὶ πάσῃσιν —Πισθέταιροςὦ Σουνιέρακε χαῖρʼ ἄναξ Πελαργικέ.Ἱερεύςκαὶ κύκνῳ Πυθίῳ καὶ Δηλίῳ καὶ Λητοῖ Ὀρτυγομήτρᾳ καὶ Ἀρτέμιδι Ἀκαλανθίδι —Πισθέταιροςοὐκέτι Κολαινὶς ἀλλʼ Ἀκαλανθὶς Ἄρτεμις.Ἱερεύςκαὶ φρυγίλῳ Σαβαζίῳ καὶ στρούθῳ μεγάλῃ μητρὶ θεῶν καὶ ἀνθρώπων —Πισθέταιροςδέσποινα Κυβέλη, στροῦθε, μῆτερ Κλεοκρίτου.Ἱερεύςδιδόναι Νεφελοκοκκυγιεῦσιν ὑγιείαν καὶ σωτηρίαν αὐτοῖσι καὶ Χίοισι —ΠισθέταιροςΧίοισιν ἥσθην πανταχοῦ προσκειμένοις.Ἱερεύςκαὶ ἥρωσιν ὄρνισι καὶ ἡρώων παισί, πορφυρίωνι καὶ πελεκᾶντι καὶ πελεκίνῳ καὶ φλέξιδι καὶ τέτρακι καὶ ταὧνι καὶ ἐλεᾷ καὶ βασκᾷ καὶ ἐλασᾷ καὶ ἐρωδιῷ καὶ καταρράκτῃ καὶ μελαγκορύφῳ καὶ αἰγιθάλλῳ —Πισθέταιροςπαῦʼ ἐς κόρακας, παῦσαι καλῶν. ἰοὺ ἰού,ἐπὶ ποῖον ὦ κακόδαιμον ἱερεῖον καλεῖςἁλιαιέτους καὶ γῦπας; οὐχ ὁρᾷς ὅτιἰκτῖνος εἷς ἂν τοῦτό γʼ οἴχοιθʼ ἁρπάσας;ἄπελθʼ ἀφʼ ἡμῶν καὶ σὺ καὶ τὰ στέμματα·ἐγὼ γὰρ αὐτὸς τουτογὶ θύσω μόνος.Ἱερεύςεἶτʼ αὖθις αὖ τἄρα σοι
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(k) Les esclaves étaient rasés.

f°57

à faire, pour appeler les bienheureux à laver les mains, si vous aviez eu de quoi pour tous ; mais je ne vois ici que du poil et des cornes. Cela est bien maigre.

Pisth.

Offrons nos prières et nos sacrifices aux Dieux ailés.

Un poète. Pisthétaire.Le poète.

O ! Muse ! Dans les chants nouveaux, appelle heureuse la ville de Nephelococcygie.

Pisth.

Qu'est ce que ceci ? D'où es tu, qui es tu ?

Le poète.

Je suis un fidèle et zélé serviteur des Muses, qui fait résonner des chants emmiellés.

Pisth.

Si tu es serviteur ; d'où vient que tu as une grande (k) chevelure ?

Le poète.

Je ne suis point esclave ; mais je suis maître poète. Cependant tout maître que je suis, je me fais honneur d'être serviteur très humble des Muses.

Pisth.

Très humble et très déguenillé ! Mais à quel dessein t'es-tu fourré ici, monsieur le poète ?

Le poète.

J'ai fait des vers sur cette magnifique ville de Néphélococcygie, de belles stances, et des odes virginales, et d'autres pièces, à l'imitation de Simonide.

δεῖ με δεύτερον μέλοςχέρνιβι θεοσεβὲς ὅσιον ἐπιβοᾶν, καλεῖν δὲμάκαρας, ἕνα τινὰ μόνον, εἴπερ ἱκανὸν ἕξετʼ ὄψον.τὰ γὰρ παρόντα θύματʼ οὐδὲν ἄλλο πλὴνγένειόν ἐστι καὶ κέρατα.Πισθέταιροςθύοντες εὐξώμεσθα τοῖς πτερίνοις θεοῖς.ΠοιητήςΝεφελοκοκκυγίαν τὰν εὐδαίμονακλῇσον ὦ Μοῦσα τεαῖς ἐν ὓμνων ἀοιδαῖς.Πισθέταιροςτουτὶ τὸ πρᾶγμα ποδαπόν; εἰπέ μοι τίς εἶ;Ποιητήςἐγὼ μελιγλώσσων ἐπέων ἱεὶς ἀοιδὰνΜουσάων θεράπων ὀτρηρός,κατὰ τὸν Ὅμηρον.Πισθέταιροςἔπειτα δῆτα δοῦλος ὢν κόμην ἔχεις;Ποιητήςοὔκ, ἀλλὰ πάντες ἐσμὲν οἱ διδάσκαλοιΜουσάων θεράποντες ὀτρηροί,κατὰ τὸν Ὅμηρον.Πισθέταιροςοὐκ ἐτὸς ὀτρηρὸν καὶ τὸ ληδάριον ἔχεις.ἀτὰρ ὦ ποιητὰ κατὰ τί δεῦρʼ ἀνεφθάρης;Ποιητήςμέλη πεποίηκʼ ἐς τὰς Νεφελοκοκκυγίαςτὰς ὑμετέρας κύκλιά τε πολλὰ καὶ καλὰκαὶ παρθένεια καὶ κατὰ τὰ Σιμωνίδου.
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485

(l) Ἱερῶν, sacrées.

X

Pisth.

Depuis quand as-tu fait tout cela ?

Le poète.

Il y a longtemps que je célèbre cette ville.

Pisth.

Eh ! Je fais actuellement le sacrifice du dixième jour, pour l'imposition de son nom ; car c’est un enfant qui ne vient que d'être nommé tout à l'heure.

Le poète.

Je l'avais déjà su par les nouvelles, que les muses font courir plus vite que les chevaux les plus légers. O ! toi ! Fondateur d'Œtna ! Vénérable Hiéron, dont le nom nous rappelle l'idée des choses les plus (l) sacrées ! Donne nous ce qu'il te plaira, à moi et à toi.

Pisth.

Nous n'aurons point de patience, si nous ne lui donnons quelque chose. Holà, toi qui as, outre ta robe, un bon surtout de peau. Dépouille-toi, et donne ton surtout à ce savant homme. Prends ce surtout, car il me semble que tu dois avoir froid.

Le poète.

La Muse amie ne reçoit pas ce présent mal volontiers. En récompense, écoute ce morceau de poésie Pindarique, et le mets dans ta mémoire.

Pisth.

Nous ne pourrons nous défaire de cet importun.

Le poète.

Parmi les Schythes nomades on voit errer Straton, qui ne peut voler avec un simple

Πισθέταιροςταυτὶ σὺ πότʼ ἐποίησας; ἀπὸ ποίου χρόνου;Ποιητήςπάλαι πάλαι δὴ τήνδʼ ἐγὼ κλῄζω πόλιν.Πισθέταιροςοὐκ ἄρτι θύω τὴν δεκάτην ταύτης ἐγώ,καὶ τοὔνομʼ ὥσπερ παιδίῳ νῦν δὴ ʼθέμην;Ποιητήςἀλλά τις ὠκεῖα Μουσάων φάτιςοἷάπερ ἵππων ἀμαρυγά.σὺ δὲ πάτερ κτίστορ Αἴτνας,ζαθέων ἱερῶν ὁμώνυμε,δὸς ἐμὶν ὅ τι περτεᾷ κεφαλᾷ θέλῃςπρόφρων δόμεν ἐμὶν τείν.Πισθέταιροςτουτὶ παρέξει τὸ κακὸν ἡμῖν πράγματα,εἰ μή τι τούτῳ δόντες ἀποφευξούμεθα.οὗτος, σὺ μέντοι σπολάδα καὶ χιτῶνʼ ἔχεις,ἀπόδυθι καὶ δὸς τῷ ποιητῇ τῷ σοφῷ.ἔχε τὴν σπολάδα· πάντως δέ μοι ῥιγῶν δοκεῖς.Ποιητήςτόδε μὲν οὐκ ἀέκουσα φίλαΜοῦσα δῶρον δέχεται·τὺ δὲ τεᾷ φρενὶ μάθε Πινδάρειον ἔπος —Πισθέταιροςἅνθρωπος ἡμῶν οὐκ ἀπαλλαχθήσεται.Ποιητήςνομάδεσσι γὰρ ἐν Σκύθαιςἀλᾶται Στράτων,ὃς ὑφαντοδόνατον ἔσθος οὐ πέπαται·
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486

X

f°58

tissu. Le surtout est sans gloire, s'il n'est pas accompagné de la robe. À bon entendeur salut.

Pisth.

J'entends fort bien qu'il demande aussi une robe. Dépouille-toi ; il est juste d'assister ce pauvre poète. Va t'en avec cela.

Le poète.

Je me retire ; mais voici comment je célébrerai cette ville, quand je serai de retour ; o ! toi qui reposes sur un trône d'or, je suis venu dans une ville tremblante et gelée ; j'ai vu des campagnes couvertes de neige, mais fertiles. Hai, avant. Mais je me suis dérobé à la fureur de ce froid saisissant, avec le secours de cette bonne petite robe.

Pisth.

Pardi, je n'eusse pas cru que l'on fût si tôt informé de l'existence de cette ville. Avance, marche en rond, avec cette aiguière.

Un prêtre. Un compilateur d'oracles. Pisthétaire.Le prêtre.

Paix ! Silence.

Le com.

Ne frappe pas encore le bouc.

Pisth.

Qui es-tu ?

Le com.

Qui je suis ? Je suis un compilateur d'oracles.

ἀκλεὴς δʼ ἔβα σπολὰς ἄνευ χιτῶνος.ξύνες ὅ τοι λέγω.Πισθέταιροςξυνῆχʼ ὅτι βούλει τὸν χιτωνίσκον λαβεῖν.ἀπόδυθι· δεῖ γὰρ τὸν ποιητὴν ὠφελεῖν.ἄπελθε τουτονὶ λαβών.Ποιητήςἀπέρχομαι,κἀς τὴν πόλιν γʼ ἐλθὼν ποιήσω τοιαδί·‘κλῇσον ὦ χρυσόθρονε τὰν τρομερὰν κρυεράν·νιφόβολα πεδία πολύπορά τʼ ἤλυθον ἀλαλάν.’Πισθέταιροςνὴ τὸν Δίʼ ἀλλʼ ἤδη πέφευγας ταυταγὶτὰ κρυερὰ τονδὶ τὸν χιτωνίσκον λαβών.τουτὶ μὰ Δίʼ ἐγὼ τὸ κακὸν οὐδέποτʼ ἤλπισα,οὕτω ταχέως τοῦτον πεπύσθαι τὴν πόλιν.αὖθις σὺ περιχώρει λαβὼν τὴν χέρνιβα.εὐφημία ʼστω.Χρησμολόγοςμὴ κατάρξῃ τοῦ τράγου.Πισθέταιροςσὺ δʼ εἶ τίς;Χρησμολόγοςὅστις; χρησμολόγος.
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(l) Comme il y a eu trois Sibylles , la sœur d'Apollon, l'Erythrée, et la Sardienne ; il y a eu aussi 3 Bacis, le premier d'Eleone en Béotie, le 2eme Athénien, et le 3e d'Arcadie. C'était comme Nostradamus.

(m) C'est la terre ; car elle donne tout.

X

Pisth.

Va te promener.

Le com.

Malheureux ! Ne méprise point les choses Divines. Il y a un oracle de Bacis(l) qui parle expressément de Néphélococcygie.

Pisth.

Et d'où vient que tu ne l'as pas dit avant que j'eusse bâti cette ville ?

Le com.

Dieu m'en empêchait.

Pisth.

Est il permis d'entendre ces beaux oracles ?

Le com.

Mais quand les loups et les corneilles grises habiteront ensemble entre Corinthe et Sicyon.

Pisth.

Qu'ai-je affaire des Corinthiens ?

Le com.

C'est une façon de parler énigmatique par laquelle Bacis a voulu marquer l'air... On sacrifiera premièrement à Pandore(m) un bélier au poil blanc et le premier qui récitera ces vers, on lui donnera un manteau bien net et des souliers neufs.

Pisth.

Quoi ? L'oracle parle effectivement des souliers ?

Le com.

Tu n'as qu'à lire toi-même dans le livre. On lui donnera aussi une bouteille et on lui remplira la main de tripes.

Pisth.

Il est donc aussi marqué dans la prophétie

Πισθέταιροςοἴμωζέ νυν.Χρησμολόγοςὦ δαιμόνιε τὰ θεῖα μὴ φαύλως φέρε·ὡς ἔστι Βάκιδος χρησμὸς ἄντικρυς λέγωνἐς τὰς Νεφελοκοκκυγίας.Πισθέταιροςκὔπειτα πῶςταῦτʼ οὐκ ἐχρησμολόγεις σὺ πρὶν ἐμὲ τὴν πόλιντήνδʼ οἰκίσαι;Χρησμολόγοςτὸ θεῖον ἐνεπόδιζέ με.Πισθέταιροςἀλλʼ οὐδὲν οἷόν ἐστʼ ἀκοῦσαι τῶν ἐπῶν.Χρησμολόγοςἀλλʼ ὅταν οἰκήσωσι λύκοι πολιαί τε κορῶναιἐν ταὐτῷ τὸ μεταξὺ Κορίνθου καὶ Σικυῶνος, —Πισθέταιροςτί οὖν προσήκει δῆτʼ ἐμοὶ Κορινθίων;Χρησμολόγοςᾐνίξαθʼ ὁ Βάκις τοῦτο πρὸς τὸν ἀέρα.πρῶτον Πανδώρᾳ θῦσαι λευκότριχα κριόν·ὃς δέ κʼ ἐμῶν ἐπέων ἔλθῃ πρώτιστα προφήτης,τῷ δόμεν ἱμάτιον καθαρὸν καὶ καινὰ πέδιλα —Πισθέταιροςἔνεστι καὶ τὰ πέδιλα;Χρησμολόγοςλαβὲ τὸ βιβλίον.καὶ φιάλην δοῦναι, καὶ σπλάγχνων χεῖρʼ ἐπιπλῆσαι.
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f°59

qu'il faut donner des tripes ?

Le com.

Vois dans le livre... Jeune homme que les Dieux favorisent ! Si tu fais ce que je t'ordonne, tu deviendras un aigle qui vole dans les nues. Mais si tu ne donnes rien, tu ne seras ni tourterelle, ni aigle, ni pivert.

Pisth.

Quoi ? Tout cela est là dedans ?

Le com.

Lis plutôt toi-même.

Pisth.

Cela ne ressemble point à un autre oracle que j'ai copié moi-même, et qui m'a été donné de la propre bouche d'Apollon. Quand un importun se présentera sans être appelé, troublera les sacrifices, et demandera des tripes, il lui faudra graisser les aloyaux avec des étrivières.

Le com.

Tu ne dis rien qui vaille.

Pisth.

Lis toi-même... et qu'on ne l'épargne point, fût ce un aigle qui vole dans les nues, fût-ce Lampon lui-même, ou le grand Diopithe, ces deux fameux devins.

Le com.

Tout cela est là-dedans ?

Pisth.

Lis toi-même. Hors d'ici ; aux corbeaux.

Le com.

Ah ! Que je suis malheureux !

Πισθέταιροςκαὶ σπλάγχνα διδόνʼ ἔνεστι;Χρησμολόγοςλαβὲ τὸ βιβλίον.κἂν μὲν θέσπιε κοῦρε ποιῇς ταῦθʼ ὡς ἐπιτέλλω,αἰετὸς ἐν νεφέλῃσι γενήσεαι· αιʼ δέ κε μὴ δῷς,οὐκ ἔσει οὐ τρυγὼν οὐδʼ αἰετὸς οὐ δρυκολάπτης.Πισθέταιροςκαὶ ταῦτʼ ἔνεστʼ ἐνταῦθα;Χρησμολόγοςλαβὲ τὸ βιβλίον.Πισθέταιροςοὐδὲν ἄρʼ ὅμοιός ἐσθʼ ὁ χρησμὸς τουτῳί,ὃν ἐγὼ παρὰ τἀπόλλωνος ἐξεγραψάμην·αὐτὰρ ἐπὴν ἄκλητος ἰὼν ἄνθρωπος ἀλαζὼνλυπῇ θύοντας καὶ σπλαγχνεύειν ἐπιθυμῇ,δὴ τότε χρὴ τύπτειν αὐτὸν πλευρῶν τὸ μεταξὺ —Χρησμολόγοςοὐδὲν λέγειν οἶμαί σε.Πισθέταιροςλαβὲ τὸ βιβλίον.καὶ φείδου μηδὲν μηδʼ αἰετοῦ ἐν νεφέλῃσιν,μήτʼ ἢν Λάμπων ᾖ μήτʼ ἢν ὁ μέγας Διοπείθης.Χρησμολόγοςκαὶ ταῦτʼ ἔνεστʼ ἐνταῦθα;Πισθέταιροςλαβὲ τὸ βιβλίον.οὐκ εἶ θύραζʼ; ἐς κόρακας.Χρησμολόγοςοἴμοι δείλαιος.
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(n) Excellent astronome, inventeur d'un nouveau calcul pour les cours du soleil et de la lune.

(o) Lieu près d'Athènes. Cependant Methon était de Leuconie.

Pisth.

N'iras-tu pas au plus tôt porter tes oracles ailleurs ?

Un géomètre. Pisthétaire.Le géomètre.

Je viens vers vous...

Pisth.

Autre du dit jour. Que viens-tu faire ? Quel est ton dessein ? Quelle est ta pensée ? Où vas-tu, que te voilà si bien botté ?

Le géom.

Je veux vous toiser l'air, et le diviser en place[?].

Pisth.

Par tous les Dieux ! Qui es-tu ?

Le géom.

Qui je suis ? Je suis le fameuxMathonMethon(n)connu de toute la Grèce et de Colone(o).

Pisth.

Dis moi, qu'est ce que tout cela ?

Le géom.

Ce sont les tables logarithmiques de l’air. L'air est une espèce de four. Je mettrai en haut cette règle courbe, en appuyant ensuite le compas.... Entends-tu ?

Pisth.

Ma foi, je n'entends rien.

Le géom.

Je tournerai la règle et le compas de manière que je ferai un cercle carré, et au milieu du cercle une place, et de tous côtés des rues qui aboutiront au centre, comme les rayons des astres, qui sont moins ronds que ce centre,

Πισθέταιροςοὔκουν ἑτέρωσε χρησμολογήσεις ἐκτρέχων;Μέτωνἥκω παρʼ ὑμᾶς —Πισθέταιροςἕτερον αὖ τουτὶ κακόν.τί δʼ αὖ σὺ δράσων; τίς δʼ ἰδέα βουλεύματος;τίς ἡ ʼπίνοια, τίς ὁ κόθορνος τῆς ὁδοῦ;Μέτωνγεωμετρῆσαι βούλομαι τὸν ἀέραὑμῖν διελεῖν τε κατὰ γύας.Πισθέταιροςπρὸς τῶν θεῶνσὺ δʼ εἶ τίς ἀνδρῶν;Μέτωνὅστις εἴμʼ ἐγώ; Μέτων,ὃν οἶδεν Ἑλλὰς χὠ Κολωνός.Πισθέταιροςεἰπέ μοι,ταυτὶ δέ σοι τί ἔστι;Μέτωνκανόνες ἀέρος.αὐτίκα γὰρ ἀήρ ἐστι τὴν ἰδέαν ὅλοςκατὰ πνιγέα μάλιστα. προσθεὶς οὖν ἐγὼτὸν κανόνʼ, ἄνωθεν τουτονὶ τὸν καμπύλονἐνθεὶς διαβήτην — μανθάνεις;Πισθέταιροςοὐ μανθάνω.Μέτωνὀρθῷ μετρήσω κανόνι προστιθείς, ἵναὁ κύκλος γένηται σοι τετράγωνος κἀν μέσῳἀγορά, φέρουσαι δʼ ὦσιν εἰς αὐτὴν ὁδοὶὀρθαὶ πρὸς αὐτὸ τὸ μέσον, ὥσπερ δʼ ἀστέρος
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f°60

jettent leur lumière de tous côtés par des lignes droites.

Pisth.

C'est un autre Thalès. Methon !

Le géom.

Qu'y a-t-il ?

Pisth.

Sais tu que je te porte une affection singulière ? C'est pour cela que je te prie de te retirer au plus vite.

Le géom.

Qu'y a-t-il à craindre ici pour moi ?

Pisth.

C'est tout comme à Lacédémone ; on chasse les étrangers et les bouches inutiles ; on donne des coups ; il en pleut.

Le géom.

Y a-t-il ici quelque sédition ?

Pisth.

Non, par Jupiter !

Le géom.

D'où vient donc que l'on bat ici les gens ?

Pisth.

Il a été résolu d'un commun accord de donner la chasse à tous les hableurs.

Le géom.

Je me retirerai donc, parbleu.

Pisth.

Je ne sais si tu en auras le temps, avant que l'on tombe sur toi.

Le géom.

Hélas ! Que je suis malheureux !

Pisth.

Je te l'avais déjà dit. Retire toi, et toise ton chemin

αὐτοῦ κυκλοτεροῦς ὄντος ὀρθαὶ πανταχῇἀκτῖνες ἀπολάμπωσιν.Πισθέταιροςἅνθρωπος Θαλῆς.Μέτων —Μέτωντί ἔστιν;Πισθέταιροςοἶσθʼ ὁτιὴ φιλῶ σʼ ἐγώ,κἀμοὶ πιθόμενος ὑπαποκίνει τῆς ὁδοῦ.Μέτωντί δʼ ἐστὶ δεινόν;Πισθέταιροςὥσπερ ἐν Λακεδαίμονιξενηλατοῦνται καὶ κεκίνηνταί τινες·πληγαὶ συχναὶ κατʼ ἄστυ.Μέτωνμῶν στασιάζετε;Πισθέταιροςμὰ τὸν Δίʼ οὐ δῆτʼ.Μέτωνἀλλὰ πῶς;Πισθέταιροςὁμοθυμαδὸνσποδεῖν ἅπαντας τοὺς ἀλαζόνας δοκεῖ.Μέτωνὑπάγοιμί τἄρʼ ἄν.Πισθέταιροςνὴ Δίʼ ὡς οὐκ οἶδʼ ἂν εἰφθαίης ἄν· ἐπίκεινται γὰρ ἐγγὺς αὑταιί.Μέτωνοἴμοι κακοδαίμων.Πισθέταιροςοὐκ ἔλεγον ἐγὼ πάλαι;οὐκ ἀναμετρήσεις σαυτὸν ἀπιὼν ἀλλαχῇ;
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(p) Général persan.

autre part.



Un inspecteur. Pisthétaire.L'inspecteur.

Où sont ceux qui viennent au devant des gens ?

Pisth.

Qui est cette espèce de Sardanapale ?

L'insp.

Je suis un inspecteur, à qui le sort a donné la commission de venir à Néphélococcygie.

Pisth.

Un inspecteur ? Et qui est-ce qui t'envoie ?

L'insp.

C'est ce méchant petit morceau de papier.

Pisth.

Si l'on te donnait quelque présent, t'en irais-tu et nous laisserais-tu en repos ?

L'insp.

Par tous les Dieux ! J'ai bien affaire au logis. Il faut que je sollicite l'Assemblée pour un traité que j'ai fait avec (p)Pharnace.

Pisth.

Tiens, et va t'en. Voilà de quoi payer tes peines.

L'insp.

Qu'est-ce ?

Pisth.

Le frappe. C'est ce que tu sollicites pour ton traité avec Pharnace.

L'insp.

Quoi ? L'on me bat ? Messieurs ! Je vous prends à témoin qu'on maltraite un inspecteur.

Pisth.

Tu ne t'en iras pas ? Tu n'emporteras pas avec toi tout ton équipage de chicane ? Cela est-il

Ἐπίσκοποςποῦ πρόξενοι;Πισθέταιροςτίς ὁ Σαρδανάπαλλος οὑτοσί;Ἐπίσκοποςἐπίσκοπος ἥκω δεῦρο τῷ κυάμῳ λαχὼνἐς τὰς Νεφελοκοκκυγίας.Πισθέταιροςἐπίσκοπος;ἔπεμψε δὲ τίς σε δεῦρο;Ἐπίσκοποςφαῦλον βιβλίονΤελέου.Πισθέταιροςτί; βούλει δῆτα τὸν μισθὸν λαβὼνμὴ πράγματʼ ἔχειν ἀλλʼ ἀπιέναι;Ἐπίσκοποςνὴ τοὺς θεούς.ἐκκλησιάσαι δʼ οὖν ἐδεόμην οἴκοι μένων.ἔστιν γὰρ ἃ διʼ ἐμοῦ πέπρακται Φαρνάκῃ.Πισθέταιροςἄπιθι λαβών· ἔστιν δʼ ὁ μισθὸς οὑτοσί.Ἐπίσκοποςτουτὶ τί ἦν;Πισθέταιροςἐκκλησία περὶ Φαρνάκου.Ἐπίσκοποςμαρτύρομαι τυπτόμενος ὢν ἐπίσκοπος.Πισθέταιροςοὐκ ἀποσοβήσεις; οὐκ ἀποίσεις τὼ κάδω;
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X

(r) Les uns veulent que ce soit Mars ; d'autres Janvier, ou selon d'autres le 10e mois.

f°61

supportable ? Envoya-t-on jamais des inspecteurs dans une ville, avant qu'on y ait encore offert le premier sacrifie aux Dieux ?



Un greffier d'arrêts. Pisthétaire. L'inspecteur. Le prêtre.Le greffier.

Et si le Nephelococcygien fait quelque tort à l'habitant d'Athènes...

Pisth.

Oh ! Oh ! En voici d'un autre. Quel diantre de brinborion est-ce là ?

Le gref.

Je suis un greffier d'arrêts ; et je viens vous vendre des lois nouvelles.

Pisth.

Qu'est-ce ?

Le gref.

Les Néphélococcygiens se serviront désormais de ces poids et de ces mesures, et suivront les mêmes règlements que les Olophyxiens.

Pisth.

Et moi, je te ferai bientôt suivre ceux des Pleurardiens.

Le gref.

À l'inspecteur Qu'as-tu, toi ?

Pisth.

Tu ne t'en iras pas avec tes lois ? Je te ferai aujourd'hui une distribution d'incommodité.

L'insp.

J'assigne Pisthétaire à répondre en justice sur les mauvais traitements que j'en ai reçus, et cela dans le mois de MounoirguionMunychion(r).

οὐ δεινά; καὶ πέμπουσιν ἤδη ʼπισκόπουςἐς τὴν πόλιν, πρὶν καὶ τεθύσθαι τοῖς θεοῖς;Ψηφισματοπώληςἐὰν δʼ ὁ Νεφελοκοκκυγιεὺς τὸν Ἀθηναῖον ἀδικῇ —Πισθέταιροςτουτὶ τί ἔστιν αὖ κακὸν τὸ βιβλίον;Ψηφισματοπώληςψηφισματοπώλης εἰμὶ καὶ νόμους νέουςἥκω παρʼ ὑμᾶς δεῦρο πωλήσων.Πισθέταιροςτὸ τί;Ψηφισματοπώληςχρῆσθαι Νεφελοκοκκυγιᾶς τοῖσδε τοῖς μέτροισι καὶ σταθμοῖσι καὶ ψηφίσμασι καθάπερ Ὀλοφύξιοι.Πισθέταιροςσὺ δέ γʼ οἷσπερ ὡτοτύξιοι χρήσει τάχα.Ψηφισματοπώληςοὗτος τί πάσχεις;Πισθέταιροςοὐκ ἀποίσεις τοὺς νόμους;πικροὺς ἐγώ σοι τήμερον δείξω νόμους.Ἐπίσκοποςκαλοῦμαι Πισθέταιρον ὕβρεως ἐς τὸν Μουνιχιῶνα μῆνα.
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(s) au prêtre

/mandibules ? ※

Pisth.

Ah ! Ah ! Te voilà donc encore ?

Le gref.

Et si par hasard on chassait les Archontes, ou si l'on déclinait d'eux, j'afficherai l'arrêt à la colonne.

Pisth.

Et toi aussi, te voilà encore en ces lieux ?

L'insp.

Je te perdrai ; je t'en ferai coûter plus de dix mille dragmes.

Pisth.

Et moi je jetterai à l'air toutes tes boîtes de scrutin.

L'insp.

Souviens-toi d'un soir, que tu fis tes ordures au pied de la colonne.

Pisth.

Holà ! Qu'on le prenne, qu'on l'arrête. (s)[?] Eh toi, où vas-tu ? demeure.

Le prêtre.

Allons hors d'ici ; nous sacrifierons le bouc là dedans.



Le chœur.

Je puis me flatter que désormais tous les mortels m'offriront leurs sacrifices avec leurs ardentes prières, à moi qui vois tout et qui domine sur tout. J'observe toute la terre je sauve les fruits que la sève fait germer, par le soin que je prends d'exterminer toute la race des insectes nuisibles, dont les gencives meurtrières font mourir sur la terre tout ce qui sort du tendre

Πισθέταιροςἄληθες οὗτος; ἔτι γὰρ ἐνταῦθʼ ἦσθα σύ;Ψηφισματοπώληςἐὰν δέ τις ἐξελαύνῃ τοὺς ἄρχοντας καὶ μὴ δέχηται κατὰ τὴν στήλην —Πισθέταιροςοἴμοι κακοδαίμων, καὶ σὺ γὰρ ἐνταῦθʼ ἦσθʼ ἔτι;Ἐπίσκοποςἀπολῶ σε καὶ γράφω σε μυρίας δραχμάς.Πισθέταιροςἐγὼ δὲ σοῦ γε τὼ κάδω διασκεδῶ.Ψηφισματοπώληςμέμνησʼ ὅτε τῆς στήλης κατετίλας ἑσπέρας;Πισθέταιροςαἰβοῖ· λαβέτω τις αὐτόν. οὗτος οὐ μενεῖς;ἀπίωμεν ἡμεῖς ὡς τάχιστʼ ἐντευθενὶθύσοντες εἴσω τοῖς θεοῖσι τὸν τράγον.Χορόςἤδη ʼμοὶ τῷ παντόπτᾳκαὶ παντάρχᾳ θνητοὶ πάντεςθύσουσʼ εὐκταίαις εὐχαῖς.πᾶσαν μὲν γὰρ γᾶν ὀπτεύω,σῴζω δʼ εὐθαλεῖς καρποὺςκτείνων παμφύλων γέννανθηρῶν, ἂ πάντʼ ἐν γαίᾳἐκ κάλυκος αὐξανόμενον γένυσι παμφάγοις
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calice, et qui assiégeant les arbres, en rongent les productions. J'extermine de même tous les insectes qui désolent les parterres odoriférants, tous les reptiles, toute la vermine ; tout cela succombe sous les efforts de mon aile secourable. Nous publions dans ce jour célèbre, comme en publiant autrefois ; si quelqu'un peut tuer Diagoras de Mélèsce fameux athée, il aura un talent pour sa récompense ; il y a un talent pour tout homme qui pourra donner la mort à quelqu'un de ces vieux tyrans (qu'il y a déjà longtemps qu'ils ne sont plus au monde) ainsi nous faisons crier : quiconque pourra tuer Philocrate l'autruche, il aura un talent ; et quatre s'il peut le prendre vif. Et la raison, c'est que tendant aux moineaux et en prenant quantité, il en donne sept pour une obole ; il souffle les grives, pour les faire paraitre plus grasses, et le tout pour leur destruction. Il passe des plumes aux merles à travers les narines ; il prend les pigeons, les enferme dans des cages, et les lie dans un filet pour les faire servir d'appeau. Nous ordonnons donc à tous ceux qui nourrissent des oiseaux en cage ou en volière, qu'ils aient à les mettre au plus tôt en liberté ; sinon, les oiseaux vous prendront à votre tour, vous lieront, vous feront servir d'appeau pour prendre d'autres hommes. Heureuse condition, que celle des oiseaux ! L'hiver, ils n'ont point besoin de robe fourrée, et ne cherchent point à se réchauffer à la vapeur pénétrante du fourneau qui darde ses rayons de tous côtés. Nous reposons dans le

δένδρεσί τʼ ἐφημένα καρπὸν ἀποβόσκεται·κτείνω δʼ οἳ κήπους εὐώδειςφθείρουσιν λύμαις ἐχθίσταις,ἑρπετά τε καὶ δάκετα πάνθʼ ὅσαπερἔστιν ὑπʼ ἐμᾶς πτέρυγος ἐν φοναῖς ὄλλυται.Χορόςτῇδε μέντοι θἠμέρᾳ μάλιστʼ ἐπαναγορεύεται,ἢν ἀποκτείνῃ τις ὑμῶν Διαγόραν τὸν Μήλιον,λαμβάνειν τάλαντον, ἤν τε τῶν τυράννων τίς τινατῶν τεθνηκότων ἀποκτείνῃ, τάλαντον λαμβάνειν.βουλόμεσθʼ οὖν νυν ἀνειπεῖν ταὐτὰ χἠμεῖς ἐνθάδε.ἢν ἀποκτείνῃ τις ὑμῶν Φιλοκράτη τὸν Στρούθιον,λήψεται τάλαντον, ἢν δὲ ζῶντά γʼ ἀγάγῃ, τέτταρα,ὅτι συνείρων τοὺς σπίνους πωλεῖ καθʼ ἑπτὰ τοὐβολοῦ,εἶτα φυσῶν τὰς κίχλας δείκνυσι καὶ λυμαίνεται,τοῖς τε κοψίχοισιν ἐς τὰς ῥῖνας ἐγχεῖ τὰ πτερά,τὰς περιστεράς θʼ ὁμοίως ξυλλαβὼν εἵρξας ἔχει,κἀπαναγκάζει παλεύειν δεδεμένας ἐν δικτύῳ.ταῦτα βουλόμεσθʼ ἀνειπεῖν· κεἴ τις ὄρνιθας τρέφειεἱργμένους ὑμῶν ἐν αὐλῇ, φράζομεν μεθιέναι.ἢν δὲ μὴ πίθησθε, συλληφθέντες ὑπὸ τῶν ὀρνέωναὖθις ὑμεῖς αὖ παρʼ ἡμῖν δεδεμένοι παλεύσετε.Χορόςεὔδαιμον φῦλον πτηνῶνοἰωνῶν, οἳ χειμῶνος μὲνχλαίνας οὐκ ἀμπισχνοῦνται·οὐδʼ αὖ θερμὴ πνίγους ἡμᾶςἀκτὶς τηλαυγὴς θάλπει·ἀλλʼ ἀνθηρῶν λειμώνων
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/ le texte dit : Les oréades X

X

X

(t) Les anciennes didragmes avaient un bœuf pour marque. Depuis on les fit doubles, c'est à dire de 4 dragmes, et on y mit pour marque un hibou.

(u) Lieu dans l'Attique où il y avait des mines d'or.

sein des feuilles des campagnes fleuries, dans la saison que la cigale bruyante, pénétrée des rayons brûlants du midi, fait entendre sa voix. L'hiver, nous le passons dans les autres creux, où nous badinons avec les Divinités pisseuses des montagnes et au printemps, nous paissons les myrtes virginaux garnis de leurs blanches fleurs, et nous vivons du jardinage des Grâces.



Aux Spectateurs.

Nous dirons quelque chose aux juges, pour les porter à nous être favorables ; et, nous leur promettrons toutes sortes de biens, si leurs suffrages nous donnent la victoire. Ils peuvent s'assurer que leur jugement favorable sera mieux récompensé que celui de Paris. Premièrement (et c'est la chose dont chacun est ordinairement le plus touché) il ne lui manquera point de ces hiboux dont les belles doubles didragmes (t) de Laurion(u) sont marqués. Ils y feront leurs nids dans leurs sacs, y multiplieront, et le gain croîtra peu à peu. Après cela vos maisons seront comme des temples, car nous y ferons des ailes. Ceux qui seront nommés pour quelque emploi, et qui voudront faire leur main, nous leur donnerons pour les aider quelque oiseau de proie. Quand vous souperez nous vous enverrons des jabots. Mais si vous ne jugez pas en notre faveur, vous n'avez qu'à faire provisions de ces petites lunes qu’on met sur la tête des statues ; car celui qui n'en aura pas, peut s'assurer quelques

φύλλων τʼ ἐν κόλποις ναίω,ἡνίκʼ ἂν ὁ θεσπέσιος ὀξὺ μέλος ἀχέταςθάλπεσι μεσημβρινοῖς ἡλιομανὴς βοᾷ.χειμάζω δʼ ἐν κοίλοις ἄντροιςνύμφαοις οὐρείαις ξυμπαίζων·ἠρινά τε βοσκόμεθα παρθένιαλευκότροφα μύρτα Χαρίτων τε κηπεύματα.Χορόςτοῖς κριταῖς εἰπεῖν τι βουλόμεσθα τῆς νίκης πέρι,ὅσʼ ἀγάθʼ, ἢν κρίνωσιν ἡμᾶς, πᾶσιν αὐτοῖς δώσομεν,ὥστε κρείττω δῶρα πολλῷ τῶν Ἀλεξάνδρου λαβεῖν.πρῶτα μὲν γὰρ οὗ μάλιστα πᾶς κριτὴς ἐφίεται,γλαῦκες ὑμᾶς οὔποτʼ ἐπιλείψουσι Λαυρειωτικαί·ἀλλʼ ἐνοικήσουσιν ἔνδον, ἔν τε τοῖς βαλλαντίοιςἐννεοττεύσουσι κἀκλέψουσι μικρὰ κέρματα.εἶτα πρὸς τούτοισιν ὥσπερ ἐν ἱεροῖς οἰκήσετε·τὰς γὰρ ὑμῶν οἰκίας ἐρέψομεν πρὸς αἰετόν·κἂν λαχόντες ἀρχίδιον εἶθʼ ἁρπάσαι βούλησθέ τι,ὀξὺν ἱερακίσκον ἐς τὰς χεῖρας ὑμῖν δώσομεν.ἢν δέ που δειπνῆτε, πρηγορεῶνας ὑμῖν πέμψομεν.ἢν δὲ μὴ κρίνητε, χαλκεύεσθε μηνίσκους φορεῖνὥσπερ ἀνδριάντες· ὡς ὑμῶν ὃς ἂν μὴ μῆνʼ ἔχῃ,
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(x) Le cheval de Troie était de bois. Il y en avait un d'airain à la citadelle d'Athènes, de la grandeur de celui de bois.

f°63

beaux habits qu'il porte, que les oiseaux se vengeront de lui, en le conchiant.



Pisthétaire. Un messager.Pisth.

Oiseaux ! Le sacrifice a réussi au gré de nos souhaits. Tout va bien. Mais d'où vient que je ne reçois aucun message des murs, et que nous ne savons point ce qui s'y passe ? À la fin j'en vois un qui court avec la même rapidité que l'amoureuxAlphée.

Le messager.

Où est il ? Où est il ? Où est il ? Où trouverai-je l'archonte Pisthétaire ?

Pisth.

Le voici.

Le mess.

Le mur est achevé de bâtir.

Pisth.

C'est bien dit.

Le mess.

L'ouvrage est d'une beauté et d'une magnificence surprenantes. Il est si large que Proxenide et Théagène y feraient rouler de front deux chariots attelés de chevaux aussi grands que celui de Troie(x).

Pisth.

Est-il possible ?

Le mess.

Et la longueur (car je l'ai mesuré) est de cent arpents.

Pisth.

O ! Neptune ! Quelle longueur ! Qui sont

ὅταν ἔχητε χλανίδα λευκήν, τότε μάλισθʼ οὕτω δίκηνδώσεθʼ ἡμῖν, πᾶσι τοῖς ὄρνισι κατατιλώμενοι.Πισθέταιροςτὰ μὲν ἱέρʼ ἡμῖν ἐστιν ὦρνιθες καλά·ἀλλʼ ὡς ἀπὸ τοῦ τείχους πάρεστιν ἄγγελοςοὐδείς, ὅτου πευσόμεθα τἀκεῖ πράγματα.ἀλλʼ οὑτοσὶ τρέχει τις Ἀλφειὸν πνέων.Ἄγγελος Αποῦ ποῦ ʼστι, ποῦ ποῦ ποῦ ʼστι, ποῦ ποῦ ποῦ ʼστι ποῦ,ποῦ Πισθέταιρός ἐστιν ἅρχων;Πισθέταιροςοὑτοσί.Ἄγγελος Αἐξῳκοδόμηταί σοι τὸ τεῖχος.Πισθέταιροςεὖ λέγεις.Ἄγγελος Ακάλλιστον ἔργον καὶ μεγαλοπρεπέστατον·ὥστʼ ἂν ἐπάνω μὲν Προξενίδης ὁ Κομπασεὺςκαὶ Θεογένης ἐναντίω δύʼ ἅρματε,ἵππων ὑπόντων μέγεθος ὅσον ὁ δούριος,ὑπὸ τοῦ πλάτους ἂν παρελασαίτην.ΠισθέταιροςἩράκλεις.Ἄγγελος Ατὸ δὲ μῆκός ἐστι, καὶ γὰρ ἐμέτρησʼ αὔτʼ ἐγώ,ἑκατοντορόγυιον.Πισθέταιροςὦ Πόσειδον τοῦ μάκρους.
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/?

ceux qui l'ont bâti de cette sorte ?

Le mess.

Les oiseaux seuls. Il n'est venu ni cuiseur de briques d'Egypte, ni tailleur de pierre, ni architecte. Les oiseaux ont tout fait, et j’étais saisi d'admiration. Il est venu de Libye environ trente mille grues, dont chacune avait au bec une pierre fondamentale ; et ces pierres ont été taillées par des oiseaux à long bec. Dix mille cigognes ont porté les pierres d’assises ; et les oiseaux de rivière ont apporté l'eau.

Pisth.

Et le mortier, qui est ce qui l'a porté ?

Le mess.

Les oiseaux, vraiment.

Pisth.

Et comment faisait on le mortier ?

Le mess.

Par la plus jolie invention du monde, les oies après l'avoir démélé, se servaient de leurs pattes comme de truelles pour le jeter dans les baquets.

Pisth.

Ce n'est donc plus des mains, mais des pieds qu'il faut dire ; de quelle entreprise leur adresse ne viendra-t-elle pas à bout ?

Le mess.

Vous eussiez vu les cannes retroussées porter gaîment les pierres ; et les hirondelles garnies de leur bourrelet, voler après, comme des petits qui suivent leur mère, le bec tout plein de mortier.

Pisth.

Après cela, quel besoin de louer des journaliers ?

τίνες ᾠκοδόμησαν αὐτὸ τηλικουτονί;Ἄγγελος Αὄρνιθες, οὐδεὶς ἄλλος, οὐκ Αἰγύπτιοςπλινθοφόρος, οὐ λιθουργός, οὐ τέκτων παρῆν,ἀλλʼ αὐτόχειρες, ὥστε θαυμάζειν ἐμέ.ἐκ μέν γε Λιβύης ἧκον ὡς τρισμύριαιγέρανοι θεμελίους καταπεπωκυῖαι λίθους.τούτους δʼ ἐτύκιζον αἱ κρέκες τοῖς ῥύγχεσιν.ἕτεροι δʼ ἐπλινθοφόρουν πελαργοὶ μύριοι·ὕδωρ δʼ ἐφόρουν κάτωθεν ἐς τὸν ἀέραοἱ χαραδριοὶ καὶ τἄλλα ποτόμιʼ ὄρνεα.Πισθέταιροςἐπηλοφόρουν δʼ αὐτοῖσι τίνες;Ἄγγελος Αἐρωδιοὶλεκάναισι.Πισθέταιροςτὸν δὲ πηλὸν ἐνεβάλλοντο πῶς;Ἄγγελος Ατοῦτʼ ὦγάθʼ ἐξηύρητο καὶ σοφώτατα·οἱ χῆνες ὑποτύπτοντες ὥσπερ ταῖς ἄμαιςἐς τὰς λεκάνας ἐνέβαλλον αὐτοῖς τοῖν ποδοῖν.Πισθέταιροςτί δῆτα πόδες ἂν οὐκ ἂν ἐργασαίατο;Ἄγγελος Ακαὶ νὴ Δίʼ αἱ νῆτταί γε περιεζωσμέναιἐπλινθοφόρουν· ἄνω δὲ τὸν ὑπαγωγέαἐπέτοντʼ ἔχουσαι κατόπιν †ὥσπερ παιδίατὸν πηλὸν ἐν τοῖς στόμασιν† αἱ χελιδόνες.Πισθέταιροςτί δῆτα μισθωτοὺς ἂν ἔτι μισθοῖτό τις;
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(y) Jeu de mot sur πελεκύς qui signifie une hache.

f°64

Mais je voudrais bien savoir comment on est venu à bout de la charpente et de la menuiserie.

Le mess.

Ce sont encore les oiseaux qui ont fait tout cela. Les pélicans (y) avec leurs grands becs, au lieu de haches, de cognées et de doloires, ont charpenté les portes, et le bruit qu'ils faisaient ressemblait à celui que l'on entend sur le port, quand on y bâtit des vaisseaux. Enfin tout est fait ; les portes sont mises avec leurs barres qui les ferment ; les sentinelles sont placées de tous cotés ; on fait les rondes avec la sonnette, et les tours sont garnies de corps de garde et de fanaux. Je m'en vais me nettoyer. Le reste vous regarde.



Le chœur. Pisthétaire. Un autre messager.Le ch.

Que fais-tu là ? Tu admires sans doute avec quelle vitesse ce mur a été bâti.

Pisth.

Il est vrai, et j'ai raison de m'en étonner ; car cela a plus l'air de mensonge, que de vérité. Mais ne vois je pas accourir un de nos gardes avec précipitation ?

Le mess.

Hélas ! Hélas ! Hélas !

Pisth.

Qu'y a-t-il ?

Le mess.

Nous sommes perdus. Je ne sais quel Dieu qui vient de chez Jupiter, a trompé les geais qui étaient chargés de faire sentinelles

φέρʼ ἴδω, τί δαί; τὰ ξύλινα τοῦ τείχους τίνεςἀπηργάσαντʼ;Ἄγγελος Αὄρνιθες ἦσαν τέκτονεςσοφώτατοι πελεκᾶντες, οἳ τοῖς ῥύγχεσινἀπεπελέκησαν τὰς πύλας· ἦν δʼ ὁ κτύποςαὐτῶν πελεκώντων ὥσπερ ἐν ναυπηγίῳ.καὶ νῦν ἅπαντʼ ἐκεῖνα πεπύλωται πύλαιςκαὶ βεβαλάνωται καὶ φυλάττεται κύκλῳ,ἐφοδεύεται, κωδωνοφορεῖται, πανταχῇ,φυλακαὶ καθεστήκασι καὶ φρυκτωρίαιἐν τοῖσι πύργοις. ἀλλʼ ἐγὼ μὲν ἀποτρέχωνἀπονίψομαι· σὺ δʼ αὐτὸς ἤδη τἄλλα δρᾶ.Χορόςοὗτος τί ποιεῖς; ἆρα θαυμάζεις ὅτιοὕτω τὸ τεῖχος ἐκτετείχισται ταχύ;Πισθέταιροςνὴ τοὺς θεοὺς ἔγωγε· καὶ γὰρ ἄξιον·ἴσα γὰρ ἀληθῶς φαίνεταί μοι ψεύδεσιν.ἀλλʼ ὅδε φύλαξ γὰρ τῶν ἐκεῖθεν ἄγγελοςἐσθεῖ πρὸς ἡμᾶς δεῦρο πυρρίχην βλέπων.Ἄγγελος Βἰοὺ ἰού, ἰοὺ ἰού, ἰοὺ ἰού.Πισθέταιροςτί τὸ πρᾶγμα τουτί;Ἄγγελος Β.δεινότατα πεπόνθαμεν.τῶν γὰρ θεῶν τις ἄρτι τῶν παρὰ τοῦ Διὸςδιὰ τῶν πυλῶν εἰσέπτετʼ ἐς τὸν ἀέρα,
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le jour, et il a volé par les portes dans notre air.

Pisth.

Quiconque en a usé de la sorte, en a agi bien malhonnêtement, et son entreprise est digne de blâme. Mais quel Dieu est ce ?

Le mess.

Nous ne savons ; nous savons seulement qu'il a des ailes.

Le chœur.

Il fallait faire un détachement pour l'arrêter.

Le mess.

Aussi avons-nous détaché trente mille éperviers, archers à cheval, qui se sont avancés avec leurs ongles crochus, pour chercher ce téméraire, soutenus d'aigles, de vautours, d'émouchets et d'autres oiseaux de proie. L'air est agité par le mouvement de leurs ailes et l'impétuosité de leur vol. On cherche le dieu, et je pense qu'il n'est pas loin.

Le ch.

Que l'on s'arme de frondes et de javelots.

Le mess.

Avancez, ministre de notre vengeance ; lancez vos traits, qu'on me donne une fronde.

Le ch.

La guerre s'allume, une guerre incroyable entre moi et les Dieux. Que tous fassent bonne garde dans l'air rempli de nuages, fils du vaste Erèbe. Regarde de tous côtés, et qu'aucun Dieu ne puisse passer à insu. J'entends ici près le mouvement d'un tourbillon qu'excite le vol d'un Dieu qui s'élève.

λαθὼν κολοιοὺς φύλακας ἡμεροσκόπους.Πισθέταιροςὦ δεινὸν ἔργον καὶ σχέτλιον εἰργασμένος.τίς τῶν θεῶν;Ἄγγελος Β.οὐκ ἴσμεν· ὅτι δʼ εἶχε πτερά,τοῦτʼ ἴσμεν.Πισθέταιροςοὔκουν δῆτα περιπόλους ἐχρῆνπέμψαι κατʼ αὐτὸν εὐθύς;Ἄγγελος Β.ἀλλʼ ἐπέμψαμεντρισμυρίους ἱέρακας ἱπποτοξότας,χωρεῖ δὲ πᾶς τις ὄνυχας ἠγκυλωμένος,κερχνῂς τριόρχης γὺψ κύμινδις αἰετός·ῥύμῃ τε καὶ πτεροῖσι καὶ ῥοιζήμασιναἰθὴρ δονεῖται τοῦ θεοῦ ζητουμένου·κἄστʼ οὐ μακρὰν ἄπωθεν, ἀλλʼ ἐνταῦθά πουἤδη ʼστίν.Πισθέταιροςοὔκουν σφενδόνας δεῖ λαμβάνεινκαὶ τόξα; χώρει δεῦρο πᾶς ὑπηρέτης·τόξευε παῖε, σφενδόνην τίς μοι δότω.Χορόςπόλεμος αἴρεται, πόλεμος οὐ φατὸςπρὸς ἐμὲ καὶ θεούς. ἀλλὰ φύλαττε πᾶςἀέρα περινέφελον, ὃν ἔρεβος ἐτέκετο,μή σε λάθῃ θεῶν τις ταύτῃ περῶν·Χορός[illisible] ἄθρει δὲ πᾶς κύκλῳ σκοπῶν,ὡς ἐγγὺς ἤδη δαίμονος πεδαρσίουδίνης πτερωτὸς φθόγγος ἐξακούεται.
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X

X

f°65 Pisth.

Holà ! Toi ! Où voles tu ? Arrête ; demeure là. Qui es tu ? D'où es tu ? Parle.



Iris. Pisthétaire. Le chœur.Iris.

Je viens de la part des Dieux, habitants de l'Olympe.

Pisth.

Quel nom te donne-t-on ?

Iris.

Je m'appelle Iris la légère.

Pisth.

Qu'on la saisisse.

Iris.

On m'arrêtera ? moi ? Qu'est ce donc que ceci veut dire ?

Pisth.

Tu seras punie.

Iris.

Qu'est ce donc que tout ceci ?

Pisth.

Insolente ! Par quelle porte es-tu entrée ?

Iris.

Pardi, je ne connais point vos portes.

Pisth.

Entendez vous la dissimulée ? As tu parlé à la garde ? Les cigognes t'ont-elles donné le passe avant ?

Iris.

Je n'entends rien à tout cela.

Pisth.

Quoi ? Tu ne l'as point ?

Πισθέταιροςαὕτη σύ, ποῖ ποῖ ποῖ πέτει; μένʼ ἥσυχος,ἔχʼ ἀτρέμας· αὐτοῦ στῆθʼ· ἐπίσχες τοῦ δρόμου.τίς εἶ; ποδαπή; λέγειν ἐχρῆν ὁπόθεν πότʼ εἶ.Ἶριςπαρὰ τῶν θεῶν ἔγωγε τῶν Ὀλυμπίων.Πισθέταιροςὄνομα δέ σο. τί ἐστι; πλοῖον ἢ κυνῆ;ἾριςἾρις ταχεῖα.ΠισθέταιροςΠάραλος ἢ Σαλαμινία;Ἶριςτί δὲ τοῦτο;Πισθέταιροςταυτηνί τις οὐ συλλήψεταιἀναπτόμενος τρίορχος;Ἶριςἐμὲ συλλήψεται;τί ποτʼ ἐστὶ τουτὶ τὸ κακόν;Πισθέταιροςοἰμώξει μακρά.Ἶριςἄτοπόν γε τουτὶ πρᾶγμα.Πισθέταιροςκατὰ ποίας πύλαςεἰσῆλθες ἐς τὸ τεῖχος ὦ μιαρωτάτη;Ἶριςοὐκ οἶδα μὰ Δίʼ ἔγωγε κατὰ ποίας πύλας.Πισθέταιροςἤκουσας αὐτῆς οἷον εἰρωνεύεται;πρὸς τοὺς κολοιάρχας προσῆλθες; οὐ λέγεις;σφραγῖδʼ ἔχεις παρὰ τῶν πελαργῶν;Ἶριςτί τὸ κακόν.Πισθέταιροςοὐκ ἔλαβες;
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Iris.

Tu n'es donc pas dans ton bon sens ?

Pisth.

Quoi ? Aucun Caporal ne t'a donné le passe avant ?

Iris.

Pardi, mon beau Monsieur, je n'ai que faire que l'on me donne le passe avant.

Pisth.

Tu prétends donc ainsi passer tranquillement par une ville étrangère, et traverser impunément ce vaste chaos ?

Iris.

Il faut bien que les Dieux passent par-là, puisqu'il n'y a pas d'autre chemin.

Pisth.

Je ne sais, s'il y en a d'autres ; mais je sais bien qu'ils ne passeront pas par celui-ci. Tu nous as fait une insulte, et ton supplice en sera la punition. Tu mourras.

Iris.

Je suis immortelle.

Pisth.

N'importe ; c'est fait de toi. Il me semble que nous serions bien malheureux, si régnant sur tous les autres, nous étions impunément insultés par vous autres Dieux, et si vous n'appreniez pas qu'il faut enfin céder à ceux qui valent mieux que vous ? Dis-moi un peu : où navigues-tu avec tes ailes ?

Iris.

Moi ? Je vais dire aux hommes, de la part de mon père, de sacrifier aux Dieux de l’Olympe,

Ἶριςὑγιαίνεις μέν;Πισθέταιροςοὐδὲ σύμβολονἐπέβαλεν ὀρνίθαρχος οὐδείς σοι παρών;Ἶριςμὰ Δίʼ οὐκ ἔμοιγʼ ἐπέβαλεν οὐδεὶς ὦ μέλε.Πισθέταιροςκἄπειτα δῆθʼ οὕτω σιωπῇ διαπέτειδιὰ τῆς πόλεως τῆς ἀλλοτρίας καὶ τοῦ χάους;Ἶριςποίᾳ γὰρ ἄλλῃ χρὴ πέτεσθαι τοὺς θεούς;Πισθέταιροςοὐκ οἶδα μὰ Δίʼ ἔγωγε· τῇδε μὲν γὰρ οὔ.ἀδικεῖς δὲ καὶ νῦν. ἆρά γʼ οἶσθα τοῦθʼ ὅτιδικαιότατʼ ἂν ληφθεῖσα πασῶν Ἰρίδωνἀπέθανες, εἰ τῆς ἀξίας ἐτύγχανες;Ἶριςἀλλʼ ἀθάνατός εἰμʼ.Πισθέταιροςἀλλʼ ὅμως ἂν ἀπέθανες.δεινότατα γάρ τοι πεισόμεσθʼ, ἐμοὶ δοκεῖ,εἰ τῶν μὲν ἄλλων ἄρχομεν, ὑμεῖς δʼ οἱ θεοὶἀκολαστανεῖτε, κοὐδέπω γνώσεσθʼ ὅτιἀκροατέον ὑμῖν ἐν μέρει τῶν κρειττόνων.φράσον δέ τοί μοι τὼ πτέρυγε ποῖ ναυστολεῖς;Ἶριςἐγώ; πρὸς ἀνθρώπους πέτομαι παρὰ τοῦ πατρὸςφράσουσα θύειν τοῖς Ὀλυμπίοις θεοῖς
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(a) L'un des géants.

f°66

d'égorger des victimes sur leurs autels, et de remplir les places de fumée que produit la graisse enflammée.

Pisth.

Que dis-tu ? À quels Dieux ?

Iris.

Belle demande ! À nous qui habitons dans le ciel.

Pisth.

Êtes vous donc des Dieux ?

Iris.

Est ce qu'il y en a d'autres ?

Pisth.

Les hommes n'ont plus maintenant d'autres Dieux que les oiseaux, qui sont seuls désormais à qui il faut sacrifier.

Iris.

Pauvre insensé ! N'excite point la colère des Dieux, de peur que le hoyau vengeur de Jupiter ne reverse de fond en comble ta damnable race, et que la foudre effroyable n'enflamme ta maison, et ne réduise ton corps en cendres.

Pisth.

Ecoute. Crois-moi ; ne fais point tant de bruit. Tiens-toi là en repos. Voyons un peu. Me prends tu pour quelque sot de LidyeLydie, ou de Phrygie, que tu puisses épouvanter par tes grands mots ? Apprends, ma belle amie, que si Jupiter me fâche, je ferai porter le feu jusques dans son palais par les aigles ; et je lui enverrai jusques au ciel plus de six mille oiseaux-tigre qu'on nomme Porphyrions. Il peut n'avoir pas oublié la peine que lui fit un seul homme (a) de

μηλοσφαγεῖν τε βουθύτοις ἐπʼ ἐσχάραιςκνισᾶν τʼ ἀγυιάς.Πισθέταιροςτί σὺ λέγεις; ποίοις θεοῖς;Ἶριςποίοισιν; ἡμῖν τοῖς ἐν οὐρανῷ θεοῖς.Πισθέταιροςθεοὶ γὰρ ὑμεῖς;Ἶριςτίς γάρ ἐστʼ ἄλλος θεός;Πισθέταιροςὄρνιθες ἀνθρώποισι νῦν εἰσιν θεοί,οἷς θυτέον αὐτούς, ἀλλὰ μὰ Δίʼ οὐ τῷ Διί.Ἶριςὦ μῶρε μῶρε μὴ θεῶν κίνει φρέναςδεινάς, ὅπως μή σου γένος πανώλεθρονΔιὸς μακέλλῃ πᾶν ἀναστρέψῃ Δίκη,λιγνὺς δὲ σῶμα καὶ δόμων περιπτυχὰςκαταιθαλώσῃ σου Λικυμνίαις βολαῖς.Πισθέταιροςἄκουσον αὕτη· παῦε τῶν παφλασμάτων·ἔχʼ ἀτρέμα. φέρʼ ἴδω, πότερα Λυδὸν ἢ Φρύγαταυτὶ λέγουσα μορμολύττεσθαι δοκεῖς;ἆρʼ οἶσθʼ ὅτι Ζεὺς εἴ με λυπήσει πέρα,μέλαθρα μὲν αὐτοῦ καὶ δόμους Ἀμφίονοςκαταιθαλώσω πυρφόροισιν αἰετοῖς;πέμψω δὲ πορφυρίωνας ἐς τὸν οὐρανὸνὄρνις ἐπʼ αὐτὸν παρδαλᾶς ἐνημμένουςπλεῖν ἑξακοσίους τὸν ἀριθμόν. καὶ δή ποτεεἷς Πορφυρίων αὐτῷ παρέσχε πράγματα.
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ce nom. Et toi, si tu me mets en colère, toi qui n'es que sa servante, je te ferai voir, à sa barbe, que pour être vieux, je n'en suis pas moins redoutable.

Iris.

Puisses tu crever, avec tes insolents discours.

Pisth.

Tu ne t'en iras pas ? Et vite, et vite.

Iris.

Va ; mon père saura bien réprimer ton insolence.

Pisth.

Va t'en ailleurs faire peur à de plus jeunes que moi.

Le chœur.

Nous défendons aux Dieux, fils de Jupiter, de passer par cette ville ; et aux mortels, de leur envoyer par ici aucune fumée, ni aucune vapeur de sacrifice.



Pisthétaire. Un hérault.Pisth.

Il est étonnant que nous ne voyions point revenir le hérault que nous avons envoyé vers les hommes.

Le hérault.

O ! Pisthétaire ! o ! l'homme sage ! O ! l'homme heureux ! Trois fois heureux ! faites moi faire silence.

Pisth.

Que dis-tu ?

Le hé.

Tous les peuples en récompense de ta sagesse, te mettent sur la tête cette couronne d’or.

Pisth.

Je la reçois volontiers. Mais d'où vient qu'ils me font tant d'honneur ?

σὺ δʼ εἴ με λυπήσεις τι, τῆς διακόνουπρώτης ἀνατείνας τὼ σκέλει διαμηριῶτὴν Ἶριν αὐτήν, ὥστε θαυμάζειν ὅπωςοὕτω γέρων ὢν στύομαι τριέμβολον.Ἶριςδιαρραγείης ὦ μέλʼ αὐτοῖς ῥήμασιν.Πισθέταιροςοὐκ ἀποσοβήσεις; οὐ ταχέως; εὐρὰξ πατάξ.Ἶριςἦ μήν σε παύσει τῆς ὕβρεως οὑμὸς πατήρ.Πισθέταιροςοἴμοι τάλας. οὔκουν ἑτέρωσε πετομένηκαταιθαλώσεις τῶν νεωτέρων τινά;Χορόςἀποκεκλῄκαμεν διογενεῖς θεοὺςμηκέτι τὴν ἐμὴν διαπερᾶν πόλιν,μηδέ γέ τινʼ ἱερόθυτον ἀνὰ δάπεδον ἔτιτῇδε βροτῶν θεοῖσι πέμπειν καπνόν.Πισθέταιροςδεινόν γε τὸν κήρυκα τὸν παρὰ τοὺς βροτοὺςοἰχόμενον, εἰ μηδέποτε νοστήσει πάλιν.Κῆρυξὦ Πισθέταιρʼ ὦ μακάριʼ ὦ σοφώτατε,ὦ κλεινότατʼ ὦ σοφώτατʼ ὦ γλαφυρώτατε,ὦ τρισμακάριʼ ὦ κατακέλευσον.Πισθέταιροςτί σὺ λέγεις;Κῆρυξστεφάνῳ σε χρυσῷ τῷδε σοφίας οὕνεκαστεφανοῦσι καὶ τιμῶσιν οἱ πάντες λεῴ.Πισθέταιροςδέχομαι. τί δʼ οὕτως οἱ λεῲ τιμῶσί με;
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f°67 Le hé.

Sage fondateur d'une ville aérienne ! Sais-tu à quel point les hommes t'honorent, et combien de gens aspirent au bonheur de vivre ic ici ? Avant que cette ville fût bâtie, chacun admirait les Lacédémoniens ; c'était une fureur ; il n'y avait personne qui n'affectât, à leur imitation, de nourrir une grande chevelure, de mourir de faim, d'être malpropre comme Socrate, de porter des bâtons pesants. Mais à présent c'est la fureur des oiseaux qui est en règne. On prend plaisir à les imiter en tout. Premièrement, aussitôt qu'un chacun est sorti du lit, ils volent, comme nous, dès le point du jour, à la mangeaille, ils se perchent sur les cordages, comme nous sur les branches ; enfin la rage s'y est mise, de telle sorte, qu'il y en a quantité qui ont pris des noms d'oiseaux. Il y a un cabaretier boiteux, qui s'est nommé Perdrix ; Ménippe la maquignon, s'appelle l'Hirondelle ; Opunée, qui n'a qu'un œil et un grand nez, s'appelle Corbeau ; Philoclès, l'Alouette huppée ; Théagène, l'Oison ; Lycurgue, l'Ibis ; Chéréphon, la chauve-souris ; Syacusius, la Pie, et Midias, la caille, à cause qu'il ressemble à ce qu'on appelle la caille battue dans un jeu d'enfant. La passion qu'ils ont pour les Oiseaux leur fait chanter à tous des chansons où il est parlé d'Hirondelle, de Colombe, d'oie, de pigeon ; en un mot, tous les airs où il est fait mention d'ailes ou de plumes. Voilà ce qui se passe là bas. Je n'ai qu'une chose à ajouter, c'est qu'il en viendra

Κῆρυξὦ κλεινοτάτην αἰθέριον οἰκίσας πόλιν,οὐκ οἷσθʼ ὅσην τιμὴν παρʼ ἀνθρώποις φέρει,ὅσους τʼ ἐραστὰς τῆσδε τῆς χώρας ἔχεις.πρὶν μὲν γὰρ οἰκίσαι σε τήνδε τὴν πόλιν,ἐλακωνομάνουν ἅπαντες ἄνθρωποι τότε,ἐκόμων ἐπείνων ἐρρύπων ἐσωκράτουνσκυτάλιʼ ἐφόρουν, νυνὶ δʼ ὑποστρέψαντες αὖὀρνιθομανοῦσι, πάντα δʼ ὑπὸ τῆς ἡδονῆςποιοῦσιν ἅπερ ὄρνιθες ἐκμιμούμενοι·πρῶτον μὲν εὐθὺς πάντες ἐξ εὐνῆς ἅμαἐπέτονθʼ ἕωθεν ὥσπερ ἡμεῖς ἐπὶ νομόν·κἄπειτʼ ἂν ἅμα κατῆραν ἐς τὰ βιβλία·εἶτʼ ἀπενέμοντʼ ἐνταῦθα τὰ ψηφίσματα.ὠρνιθομάνουν δʼ οὕτω περιφανῶς ὥστε καὶπολλοῖσιν ὀρνίθων ὀνόματʼ ἦν κείμενα.πέρδιξ μὲν εἷς κάπηλος ὠνομάζετοχωλός, Μενίππῳ δʼ ἦν χελιδὼν τοὔνομα,Ὀπουντίῳ δʼ ὀφθαλμὸν οὐκ ἔχων κόραξ,κορυδὸς Φιλοκλέει, χηναλώπηξ Θεογένει,ἶβις Λυκούργῳ, Χαιρεφῶντι νυκτερίς,Συρακοσίῳ δὲ κίττα· Μειδίας δʼ ἐκεῖὄρτυξ ἐκαλεῖτο· καὶ γὰρ ᾔκειν ὄρτυγιὑπὸ στυφοκόπου τὴν κεφαλὴν πεπληγμένῳ.ᾖδον δʼ ὑπὸ φιλορνιθίας πάντες μέλη,ὅπου χελιδὼν ἦν τις ἐμπεποιημένηἢ πηνέλοψ ἢ χήν τις ἢ περιστερὰἢ πτέρυγες, ἢ πτεροῦ τι καὶ σμικρὸν προσῆν.τοιαῦτα μὲν τἀκεῖθεν. ἓν δέ σοι λέγω·ἥξουσʼ ἐκεῖθεν δεῦρο πλεῖν ἢ μύριοι
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ici plus de dix mille pour demander des ailes et des griffes ; ainsi vous n'avez qu'à en faire bonne provision.

Pisth.

Pardi, nous les contenterons. Va t'en vite remplir d'ailes et de plumes tout ce que nous avons de paniers et de mannes. Holà ! Garçon ; Qu'on apporte ici tout ce plumage. Je recevrai ceux qui se présenteront.



Le chœur. Pisthétaire.Le ch.

On appellera bientôt cette ville, une ville remplie d'hommes.

Pisth.

Laissez seulement faire à la fortune.

Le ch.

On soupire après ma ville.

Pisth.

Apportez vite ces paniers.

Le ch.

Quel avantage n'y a-t-il pas à l'habiter ? On trouve ici sagesse, plaisirs, bonne chère, et toutes les graces, avec l'agréable visage d'une heureuse tranquillité.

Pisth.

Que tu sers lâchement ! Ne te hâteras-tu pas ?

Le ch.

Qu'on apporte vite une manne remplie de plumes. Retourne en quérir une autre ; et toi fais marcher les paresseux à force de coups. En voilà un qui est lent comme un âne ; il faut le battre pour le faire marcher.

πτερῶν δεόμενοι καὶ τρόπων γαμψωνύχων·ὥστε πτερῶν σοι τοῖς ἐποίκοις δεῖ ποθέν.Πισθέταιροςοὐκ ἆρα μὰ Δίʼ ἡμῖν ἔτʼ ἔργον ἑστάναι.ἀλλʼ ὡς τάχιστα σὺ μὲν ἰὼν τὰς ἀρρίχουςκαὶ τοὺς κοφίνους ἅπαντας ἐμπίμπλη πτερῶν·Μανῆς δὲ φερέτω μοι θύραζε τὰ πτερά·ἐγὼ δʼ ἐκείνων τοὺς προσιόντας δέξομαι.Χορόςταχὺ δὴ πολυάνορα τάνδε πόλινκαλεῖ τις ἀνθρώπων.Πισθέταιροςτύχη μόνον προσείη.Χορόςκατέχουσι δʼ ἔρωτες ἐμᾶς πόλεως.Πισθέταιροςθάττον φέρειν κελεύω.Χορόςτί γὰρ οὐκ ἔνι ταύτῃκαλὸν ἀνδρὶ μετοικεῖν;Σοφία Πόθος Ἀμβροσία Χάριτεςτό τε τῆς ἀγανόφρονος Ἡσυχίαςεὐήμερον πρόσωπον.Πισθέταιροςὡς βλακικῶς διακονεῖς· οὐ θᾶττον ἐγκονήσεις;Χορόςφερέτω κάλαθον ταχύ τις πτερύγων,σὺ δʼ αὖθις ἐξόρμα —Πισθέταιροςτύπτων γε τοῦτον ὡδί.Χορόςπάνυ γὰρ βραδύς ἐστί τις ὥσπερ ὄνος.
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506

f°68 Pisth.

Le coquin !

Le ch.

Arrange moi ces plumes par ordre ; les musicales à part ; les divinatrices d'un autre coté ; les maritimes ensembles. Après cela nous les placerons à chacun par raison.

Pisth.

Par les vautours ! Tu es si lent, et si peu de service, que tu m'impatientes furieusement.



Un parricide. Pisthétaire.Le parricide.

Ah ! Que ne puis-je devenir un aigle, pour m'envoler sur les bords les plus reculés de la mer indomptable !

Pisth.

Il me semble que notre Envoyé ne nous a pas trompés ; car en voici un qui chante les aigles.

Le par.

Ah ! qu'il est doux de voler ! Je suis enthousiasmé de la police des oiseaux ; j'ai la fureur des oiseaux ; je vole ; je veux vivre avec vous et suivre vos coutumes.

Pisth.

Quelles coutumes ? Car il y en a de toutes sortes.

Le parr.

Je les aime toutes, mais particulièrement celle qui permet parmi vous au fils de mordre et d'étrangler son père.

Pisth.

Pardi, nous estimons que c'est une marque de courage, quand les petits battent leur père.

ΠισθέταιροςΜανῆς γάρ ἐστι δειλός.Χορόςσὺ δὲ τὰ πτερὰ πρῶτονδιάθες τάδε κόσμῳ,τά τε μουσίχʼ ὁμοῦ τά τε μαντικὰ καὶτὰ θαλάττιʼ. ἔπειτα δʼ ὅπως φρονίμωςπρὸς ἄνδρʼ ὁρῶν πτερώσεις.Πισθέταιροςοὔ τοι μὰ τὰς κερχνῇδας ἔτι σοῦ σχήσομαι,οὕτως ὁρῶν σε δειλὸν ὄντα καὶ βραδύν.Πατραλοίαςγενοίμαν αἰετὸς ὑψιπέτας,ὡς ἀμποταθείην ὑπὲρ ἀτρυγέτουγλαυκᾶς ἐπʼ οἶδμα λίμνας.Πισθέταιροςἔοικεν οὐ ψευδαγγελήσειν ἅγγελος.ᾄδων γὰρ ὅδε τις αἰετοὺς προσέρχεται.Πατραλοίαςαἰβοῖ·οὐκ ἔστιν οὐδὲν τοῦ πέτεσθαι γλυκύτερον·ὀρνιθομανῶ γὰρ καὶ πέτομαι καὶ βούλομαιοἰκεῖν μεθʼ ὑμῶν κἀπιθυμῶ τῶν νόμων.Πισθέταιροςποίων νόμων; πολλοὶ γὰρ ὀρνίθων νόμοι.Πατραλοίαςπάντων· μάλιστα δʼ ὅτι καλὸν νομίζεταιτὸν πατέρα τοῖς ὄρνισιν ἄγχειν καὶ δάκνειν.Πισθέταιροςκαὶ νὴ Δίʼ ἀνδρεῖόν γε πάνυ νομιζομεν,ὃς ἂν πεπλήγῃ τὸν πατέρα νεοττὸς ὤν.
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Le parr.

C'est pour cela même que je veux m'établir chez vous, afin de pouvoir étrangler mon père et avoir tout son bien.

Pisth.

Mais nous avons aussi une loi gravée sur les tables d'airain des cigognes, et qui est fort vieille, qui porte, qu'après que le père a élevé ses petits, les petits devenus grands sont obligés de nourrir leur père.

Le parr.

Je ne suis pas mal avancé, après la peine que j'ai prise de faire tant de chemin, s'il faut que je nourrisse mon père.

Pisth.

Puisque tu as tant fait, que de venir jusques ici, mon enfant, j'aurai soin de toi. Je vais t’équiper en Oiseau orphelin, et je te donnerai un bon conseil pour ta conduite, tel que je l'ai pratiquée autrefois quand j'étais à ton âge. Laisse ton père en repos, et ne le frappe point. Tiens, prends-moi cette plume de coq et ces éperons, avec cette crête fais toi soldat, et gagne ta solde pour te nourrir. Laisse vivre ton père, et puisque tu as du courage, envole toi du coté de la Thrace, et y fais la guerre.

Le parr.

Par Bacchus ! Tu parles à merveille ; je ferai ce que tu me conseilles.

Pisth.

Tu feras un homme d'esprit.



Πατραλοίαςδιὰ ταῦτα μέντοι δεῦρʼ ἀνοικισθεὶς ἐγὼἄγχειν ἐπιθυμῶ τὸν πατέρα καὶ πάντʼ ἔχειν.Πισθέταιροςἀλλʼ ἔστιν ἡμῖν τοῖσιν ὄρνισιν νόμοςπαλαιὸς ἐν ταῖς τῶν πελαργῶν κύρβεσιν·ἐπὴν ὁ πατὴρ ὁ πελαργὸς ἐκπετησίμουςπάντας ποιήσῃ τοὺς πελαργιδέας τρέφων,δεῖ τοὺς νεοττοὺς τὸν πατέρα πάλιν τρέφειν.Πατραλοίαςἀπέλαυσά τἄρα νὴ Δίʼ ἐλθὼν ἐνθαδί,εἴπερ γέ μοι καὶ τὸν πατέρα βοσκητέον.Πισθέταιροςοὐδέν γʼ. ἐπειδήπερ γὰρ ἦλθες ὦ μέλεεὔνους, πτερώσω σʼ ὥσπερ ὄρνιν ὀρφανόν.σοὶ δʼ ὦ νεανίσκʼ οὐ κακῶς ὑποθήσομαι,ἀλλʼ οἷάπερ αὐτὸς ἔμαθον ὅτε παῖς ἦ. σὺ γὰρτὸν μὲν πατέρα μὴ τύπτε· ταυτηνδὶ λαβὼντὴν πτέρυγα καὶ τουτὶ τὸ πλῆκτρον θἀτέρᾳ,νομίσας ἀλεκτρυόνος ἔχειν τονδὶ λόφον,φρούρει στρατεύου μισθοφορῶν σαυτὸν τρέφε,τὸν πατέρ ἔα ζῆν· ἀλλʼ ἐπειδὴ μάχιμος εἶ,ἐς τἀπὶ Θρᾴκης ἀποπέτου κἀκεῖ μάχου.Πατραλοίαςνὴ τὸν Διόνυσον εὖ γέ μοι δοκεῖς λέγειν,καὶ πείσομαί σοι.Πισθέταιροςνοῦν ἄρʼ ἔξεις νὴ Δία.
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508

69

?

Cinésias. Pisthétaire.Cinésiaschantant.

Je vole au ciel avec des ailes légères, et je vole de côté et d'autre, en chantant sur différents modes.

Pisth.

Qu'est ce que ceci ? Il nous faudra bien des plumes.

Cin.

D'un courage intrépide, mon corps se porte vers ces lieux.

Pisth.

Salut à Cinésiaspoètede tillau. Que vient faire ici ton pied tordu ?

Cin.

Je veux devenir un oiseau, un rossignol à la voix douce.

Pisth.

Cesse de fredonner, et dis moi ce que tu souhaites.

Cin.

Je demande que tu me donnes des ailes, afin que, m'élevant sur les nues, je puisse attraper des billevesées aériennes toutes neuves.

Pisth.

Est-ce qu'on pêche des billevesées dans les nues ?

Cin.

Est ce que tu ne sais pas que c'est là que notre art prend tous ces beaux dithyrambes, que nous y trouvons pendus au croc ; ces belles pensées bleues qui n'ont point de corps ; ces idées ténébreuses qui font la pirouette par le secours de leurs ailes ? Tu le sauras bientôt.

Pisth.

Je ne pense pas.

Κινησίαςἀναπέτομαι δὴ πρὸς Ὄλυμπον πτερύγεσσι κούφαις·πέτομαι δʼ ὁδὸν ἄλλοτʼ ἐπʼ ἄλλαν μελέων —Πισθέταιροςτουτὶ τὸ πρᾶγμα φορτίου δεῖται πτερῶν.Κινησίαςἀφόβῳ φρενὶ σώματί τε νέαν ἐφέπων —Πισθέταιροςἀσπαζόμεσθα φιλύρινον Κινησίαν.τί δεῦρο πόδα σὺ κυλλὸν ἀνὰ κύκλον κυκλεῖς;Κινησίαςὄρνις γενέσθαι βούλομαι λιγύφθογγος ἀηδών.Πισθέταιροςπαῦσαι μελῳδῶν, ἀλλʼ ὅ τι λέγεις εἰπέ μοι.Κινησίαςὑπὸ σοῦ πτερωθεὶς βούλομαι μετάρσιοςἀναπτόμενος ἐκ τῶν νεφελῶν καινὰς λαβεῖνἀεροδονήτους καὶ νιφοβόλους ἀναβολάς.Πισθέταιροςἐκ τῶν νεφελῶν γὰρ ἄν τις ἀναβολὰς λάβοι;Κινησίαςκρέμαται μὲν οὖν ἐντεῦθεν ἡμῶν ἡ τέχνη.τῶν διθυράμβων γὰρ τὰ λαμπρὰ γίγνεταιἀέρια καὶ σκότιά γε καὶ κυαναυγέακαὶ πτεροδόνητα· σὺ δὲ κλύων εἴσει τάχα.Πισθέταιροςοὐ δῆτʼ ἔγωγε.
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Cin.

Par Hercule ! Tu vas voir. Je parcours ces espaces aériens, remplis de fantômes de volatiles trotte-l'air, et d'oiseaux à long-cous.

Pisth.

Holà !

Cin.

Poussé du souffle des vents, je saute, je coule comme un vaisseau qui fend les flots.

Pisth.

Parbleu, j'arrêterais bien ta course.

Cin.

Tantôt je m'approche des humides plages et tantôt je me porte du côté d'où souffle Borrée et je trace dans les airs des sillons qui n'ont point de bornes. Mais tu m'as épousseté, bonhomme, d'une plaisante manière.

Pisth.

Si je me suis servi d'un plumail, ce n’était pas dans le dessein de te faire plaisir.

Cin.

Comment ? Oses-tu maltraiter un fameux auteur d'odes et de dithyrambes ; un homme que les tribus se disputent avec émulation ?

Pisth.

Puisqu'il faut que chaque tribu nourrisse un poète de dithyrambes, tu peux demeurer ici pour être celui de la tribu Cécropide des Oiseaux, comme le sot fils de Léotrophe l'est là bas de celle des hommes.

Cin.

Tu te moques de moi, sans doute ; mais n’importe ; sache que je ne te donnerai point de

Κινησίαςνὴ τὸν Ἡρακλέα σύ γε.ἅπαντα γὰρ δίειμί σοι τὸν ἀέρα.Κινησίαςεἴδωλα πετεινῶναἰθεροδρόμωνοἰωνῶν ταναοδείρων —Πισθέταιροςὠόπ.Κινησίαςτὸν ἁλάδρομον ἁλάμενοςἅμʼ ἀνεμων πνοαῖσι βαίην.Πισθέταιροςνὴ τὸν Δίʼ ἦ ʼγώ σου καταπαύσω τὰς πνοάς.Κινησίαςτοτὲ μὲν νοτίαν στείχων πρὸς ὁδόν,τοτὲ δʼ αὖ βορέᾳ σῶμα πελάζωνἀλίμενον αἰθέρος αὔλακα τέμνων.Κινησίαςχαρίεντά γʼ ὦ πρεσβῦτʼ ἐσοφίσω καὶ σοφά.Πισθέταιροςοὐ γὰρ σὺ χαίρεις πτεροδόνητος γενόμενος;Κινησίαςταυτὶ πεποίηκας τὸν κυκλιοδιδάσκαλον,ὂς ταῖσι φυλαῖς περιμάχητός εἰμʼ ἀεί;Πισθέταιροςβούλει διδάσκειν καὶ παρʼ ἡμῖν οὖν μένωνΛεωτροφίδῃ χορὸν πετομένων ὀρνέωνΚεκροπίδα φυλήν;Κινησίαςκαταγελᾷς μου, δῆλος εἶ.ἀλλʼ οὖν ἔγωγʼ οὐ παύσομαι, τοῦτʼ ἴσθʼ ὅτι,
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510

X

f°70

repos que je n'aie attrapé des ailes pour parcourir les airs.



Un dénonciateur. Pisthétaire.Le dénonciateur.

Quels oiseaux sont-ce que ceux-ci ? qu'est-ce que ce plumage de différentes couleurs ? Quelles sont ces hirondelles bigarrées de tant de plumes ?

Pisth.

Quel importun nouveau vient se présenter ici, en chantant je ne sais quoi ?

Le dénon.

O ! toi, hirondelle à longues plumes bigarrées !

Pisth.

Voici une chanson qui aboie après un habit ; car il me semble que comme une hirondelle ne fait pas le printemps, il lui en faudra plusieurs pour lui faire sentir la chaleur que son méchant habit ne lui donne pas.

Le dénon.

Qui est-ce qui a soin de donner des ailes à ceux qui se présentent ?

Pisth.

Il n'est pas loin d'ici. Mais que veux-tu ?

Le dénon.

Des plumes, des plumes, ne me fais pas d'autre question.

Pisth.

N'aurais tu pas envie de voler à Pellène, où l'on fait de si bonnes robes fourrées ?

Le dénon.

Non, par Jupiter ? Je suis un bon porteur d'exploits dans les Iles, qui fait le métier de dénonciateur.

πρὶν ἂν πτερωθεὶς διαδράμω τὸν ἀέρα.Συκοφάντηςὄρνιθες τίνες οὐδὲν ἔχοντες πτεροποίκιλοι,τανυσίπτερε ποικίλα χελιδοῖ;Πισθέταιροςτουτὶ τὸ κακὸν οὐ φαῦλον ἐξεγρήγορεν.ὅδʼ αὖ μινυρίζων δεῦρό τις προσέρχεται.Συκοφάντηςτανυσίπτερε ποικίλα μάλʼ αὖθις.Πισθέταιροςἐς θοἰμάτιον τὸ σκόλιον ᾄδειν μοι δοκεῖ,δεῖσθαι δʼ ἔοικεν οὐκ ὀλίγων χελιδόνων.Συκοφάντηςτίς ὁ πτερῶν δεῦρʼ ἐστὶ τοὺς ἀφικνουμένους;Πισθέταιροςὁδὶ πάρεστιν· ἀλλʼ ὅτου δεῖ χρὴ λέγειν.Συκοφάντηςπτερῶν πτερῶν δεῖ· μὴ πύθῃ τὸ δεύτερον.Πισθέταιροςμῶν εὐθὺ Πελλήνης πέτεσθαι διανοεῖ;Συκοφάντηςμὰ Δίʼ ἀλλὰ κλητήρ εἰμι νησιωτικὸςκαὶ συκοφάντης —
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(a) On dit que les grues dans leur passage ont des cailloux dans le bec. Les hableurs de naturalistes en donnent deux raisons. La 1ere pour ne pas crier, et passer sans être aperçues. La 2eme afin que laissant tomber leur caillou, elles sentent par le bruit qu'il fera, si elles sont sur la mer ou sur la terre ; pour pouvoir faire halte et se reposer si elles sont sur la terre.

Pisth.

O ! l'heureuse profession !

Le dénon.

Je ne cherche qu'à faire des affaires à tout le monde ; et c'est pour cela que je demande des ailes, afin de faire plus à mon aise le tour des villes, pour y répandre mes significations.

Pisth.

O ! la belle chose, que de voir un homme ailé donner des ajournements !

Le dénon.

C'est de peur que les voleurs ne me dévalisent. Je reviendrai avec les grues, et au lieu de Cailloux (a) j'aurai nombre de procillons dans le bu ?

Pisth.

Mais quel infâme métier fais-tu là ? Tu es jeune et vigoureux, et tu t'amuses à inquiéter les étrangers.

Le dénon.

Que ferais je ? Je ne saurais bécher.

Pisth.

Il y a d'autres occupations honnêtes, qui peuvent faire subsister un homme de bien tel que tu le pourrais être, au lieu de t’amuser à faire des affaires à tout le monde.

Le dénon.

Point de conseils, je t'en prie ; donne moi seulement des ailes.

Pisth.

Je t'en donne, en te disant tout ceci.

Le dénon.

Donne-t-on des ailes par le discours ?

Πισθέταιροςὦ μακάριε τῆς τέχνης.Συκοφάντηςκαὶ πραγματοδίφης. εἶτα δέομαι πτερὰ λαβὼνκύκλῳ περισοβεῖν τὰς πόλεις καλούμενος.Πισθέταιροςὑπὸ πτερύγων τι προσκαλεῖ σοφώτερον;Συκοφάντηςμὰ Δίʼ ἀλλʼ ἵνʼ οἱ λῃσταί τε μὴ λυπῶσί με,μετὰ τῶν γεράνων τʼ ἐκεῖθεν ἀναχωρῶ πάλιν,ἀνθʼ ἕρματος πολλὰς καταπεπωκὼς δίκας.Πισθέταιροςτουτὶ γὰρ ἐργάζει σὺ τοὔργον; εἰπέ μοι,νεανίας ὢν συκοφαντεῖς τοὺς ξένους;Συκοφάντηςτί γὰρ πάθω; σκάπτειν γὰρ οὐκ ἐπίσταμαι.Πισθέταιροςἀλλʼ ἔστιν ἕτερα νὴ Δίʼ ἔργα σώφρονα,ἀφʼ ὧν διαζῆν ἄνδρα χρῆν τοσουτονὶἐκ τοῦ δικαίου μᾶλλον ἢ δικορραφεῖν.Συκοφάντηςὦ δαιμόνιε μὴ νουθέτει μʼ ἀλλὰ πτέρου.Πισθέταιροςνῦν τοι λέγων πτερῶ σε.Συκοφάντηςκαὶ πῶς ἂν λόγοιςἄνδρα πτερώσειας σύ;
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512

X

f°71Pisth.

On n'en donne pas autrement.

Le dénon.

Et comment cela ?

Pisth.

N'as tu jamais entendu dans les boutiques de barbiers, des pères dire à de jeunes gens : ce Diitrephe, qui de tonnelier est devenu colonel de cavalerie, a si bien enjôlé mon fils, qu'il lui a donné des ailes et l'a fait cavalier ? Un autre dira : j'aime la tragédie, et quand j'y assiste, il me semble que j'ai des ailes et que mon ame s'envole.

Le dénon.

C'est donc par des discours qu'on donne des ailes ?

Pisth.

Je le soutiens. C'est par là que l'esprit s'élève et qu'un homme se met au-dessus des autres. Ainsi je veux user de ces moyens pour te donner des ailes par mon bon conseil, et te porter au bien.

Le dénon.

Je ne le veux pas, moi.

Pisth.

Que veux-tu donc faire ?

Le dénon.

Je ne déshonorerai pas ma race. Nous sommes tous dénonciateurs de père en fils. Donne moi vite des ailes légères, des ailes d'épervier, ou d'Emouchet, afin que je fasse ma tournée pour assigner je ne sais combien d'étrangers. Mon expédition faite, je reviendrai ici.

Πισθέταιροςπάντες τοῖς λόγοιςἀναπτεροῦνται.Συκοφάντηςπάντες;Πισθέταιροςοὐκ ἀκήκοας,ὅταν λέγωσιν οἱ πατέρες ἑκάστοτετοῖς μειρακίοις ἐν τοῖσι κουρείοις ταδί;‘δεινῶς γέ μου τὸ μειράκιον Διειτρέφηςλέγων ἀνεπτέρωκεν ὥσθʼ ἱππηλατεῖν.’ὁ δέ τις τὸν αὑτοῦ φησιν ἐπὶ τραγῳδίᾳἀνεπτερῶσθαι καὶ πεποτῆσθαι τὰς φρένας.Συκοφάντηςλόγοισί τἄρα καὶ πτεροῦνται;Πισθέταιροςφήμʼ ἐγώ.ὑπὸ γὰρ λόγων ὁ νοῦς τε μετεωρίζεταιἐπαίρεταί τʼ ἄνθρωπος. οὕτω καί σʼ ἐγὼἀναπτερώσας βούλομαι χρηστοῖς λόγοιςτρέψαι πρὸς ἔργον νόμιμον.Συκοφάντηςἀλλʼ οὐ βούλομαι.Πισθέταιροςτί δαὶ ποιήσεις;Συκοφάντηςτὸ γένος οὐ καταισχυνῶ.παππῷος ὁ βίος συκοφαντεῖν ἐστί μοι.ἀλλὰ πτέρου με ταχέσι καὶ κούφοις πτεροῖςἱέρακος ἢ κερχνῇδος, ὡς ἂν τοὺς ξένουςκαλεσάμενος κᾆτʼ ἐγκεκληκὼς ἐνθαδὶκατʼ αὖ πέτωμαι πάλιν ἐκεῖσε.
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(b) Les étrivières de Corcyre étaient passées en proverbe. Les Corcyriens étaient remuants, et avaient souvent besoin d'être châtiés.

/ toupie ?

X

Pisth.

J'entends. Tu veux qu'un pauvre étranger soit assigné avant que d'avoir seulement paru sur nos frontières.

Le dénon.

Tout juste.

Pisth.

Et pendant que le pauvre homme navigue encore, tu t'en reviendras chargé de ses dépouilles.

Le dénon.

Tu l'as deviné. En effet il faut se tourner plus vite qu'une trompe d'enfant, pour faire quelque profit.

Pisth.

A propos de trompe ; j'ai ici de quoi la fouetter, ce sont de bonnes plumes (b) de Corcyrefaites du plus vigoureux cuir.

Le dénon.

Hélas ! Ce sont des étrivières.

Pisth.

Ce sont les ailes que je te destine, qui te feront pirouetter comme une trompe.

Le dénon.

Hélas ! Est ce que tu ne me donneras point d'ailes ?

Pisth.

Retire-toi, coquin, si tu ne veux pas que je châtie ta méchanceté. Allons, qu’on emporte ces plumes.

Le chœur.

Nous avons, en volant, découvert des choses bien curieuses et bien étranges. Il y a quelque

Πισθέταιροςμανθάνω.ὡδὶ λέγεις· ὅπως ἂν ὠφλήκῃ δίκηνἐνθάδε πρὶν ἥκειν ὁ ξένος.Συκοφάντηςπάνυ μανθάνεις.Πισθέταιροςκἄπειθʼ ὁ μὲν πλεῖ δεῦρο, σὺ δʼ ἐκεῖσʼ αὖ πέτειἁρπασόμενος τὰ χρήματʼ αὐτοῦ.Συκοφάντηςπάντʼ ἔχεις.βέμβικος οὐδὲν διαφέρειν δεῖ.Πισθέταιροςμανθάνωβέμβικα· καὶ μὴν ἔστι μοι νὴ τὸν Δίακάλλιστα Κορκυραῖα τοιαυτὶ πτερά.Συκοφάντηςοἴμοι τάλας μάστιγʼ ἔχεις.Πισθέταιροςπτερὼ μὲν οὖν,οἷσί σε ποιήσω τήμερον βεμβικιᾶν.Συκοφάντηςοἴμοι τάλας.Πισθέταιροςοὐ πτερυγιεῖς ἐντευθενί;οὐκ ἀπολιβάξεις ὦ κάκιστʼ ἀπολούμενος;πικρὰν τάχʼ ὄψει στρεψοδικοπανουργίαν.ἀπίωμεν ἡμεῖς ξυλλαβόντες τὰ πτερά.Χορόςπολλὰ δὴ καὶ καινὰ καὶ θαυμάστʼἐπεπτόμεσθα καὶδεινὰ πράγματʼ εἴδομεν.
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f°72

part un certain arbre sans cœur, appelé Cléonyme, qui n'est bon à rien, quoiqu'il soit assez grand, parce que le cœur lui manque. Dans la belle saison on lui voit pousser force branches de calomnie ; mais l'hiver, qu'on ne fait plus la guerre, il est chargé de boucliers comme de feuilles. D'un autre coté, dans le pays des ténèbres, bien loin, dans la solitude des lampes, où les hommes dinent avec les héros, et vivent avec eux jusqu'au soir ; il ne fait pas sûr de passer par là ; car si l'on y rencontre la nuit l'Oreste moderne fils de Timocrate, on sera en danger d'être dépouillé et battu, sur le dos, sur le ventre, et partout.



Prométhée. Pisthétaire.Prométhée.

Hélas ! Si Jupiter pouvait ne me point voir ! Où est Pisthétaire ?

Pisth.

Qui est ce qui se cache ainsi ?

Prom.

Ne vois tu pas quelqu'un des Dieux derrière moi ?

Pisth.

Pardi, non. Qui es tu ?

Prom.

Quelle heure est il ?

Pisth.

Quelle heure ? Il est un peu plus de midi. Mais qui es-tu ?

ἔστι γὰρ δένδρον πεφυκὸςἔκτοπόν τι Καρδίας ἀ-πωτέρω Κλεώνυμος,χρήσιμον μὲν οὐδέν, ἄλλωςδὲ δειλὸν καὶ μέγα.τοῦτο τοῦ μὲν ἦρος ἀεὶβλαστάνει καὶ συκοφαντεῖ,τοῦ δὲ χειμῶνος πάλιν τὰςἀσπίδας φυλλορροεῖ.Χορόςἔστι δʼ αὗ χώρα πρὸς αὐτῷτῷ σκότῳ πόρρω τις ἐντῇ λύχνων ἐρημίᾳ,ἔνθα τοῖς ἥρωσιν ἄνθρωποιξυναριστῶσι καὶ ξύν-εισι πλὴν τῆς ἑσπέρας.τηνικαῦτα δʼ οὐκέτʼ ἦνἀσφαλὲς ξυντυγχάνειν.εἰ γὰρ ἐντύχοι τις ἥρῳτῶν βροτῶν νύκτωρ Ὀρέστῃ,γυμνὸς ἦν πληγεὶς ὑπʼ αὐτοῦπάντα τἀπιδέξια.Προμηθεύςοἴμοι τάλας, ὁ Ζεὺς ὅπως μή μʼ ὄψεται.ποῦ Πισθέταιρός ἐστʼ;Πισθέταιροςἔα τουτὶ τί ἦν;τίς ὁ συγκαλυμμός;Προμηθεύςτῶν θεῶν ὁρᾷς τιναἐμοῦ κατόπιν ἐνταῦθα;Πισθέταιροςμὰ Δίʼ ἐγὼ μὲν οὔ.τίς δʼ εἶ σύ;Προμηθεύςπηνίκʼ ἐστὶν ἄρα τῆς ἡμέρας;Πισθέταιροςὁπηνίκα; σμικρόν τι μετὰ μεσημβρίαν.ἀλλὰ σὺ τίς εἶ;
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Prom.

Serons nous bientôt entre chien et loup ?

Pisth.

Ah ! Que tu m'ennuies !

Prom.

Que fait Jupiter ? Fait il marcher les nues ? Fait il tomber de la neige ?

Pisth.

Va te promener.

Prom.

Il faut enfin que je me découvre.

Pisth.

O! mon cher Prométhée ! C'est donc toi !

Prom.

Tais toi ; ne crie point.

Pisth.

Qu'y a-t'il ?

Prom.

Tais-toi encore un coup, et ne dis point mon nom. Je serais perdu si Jupiter savait que je fusse ici. Je veux te dire tout ce qui se passe là-haut. Mais tiens bien ce voile sur moi, afin que je ne sois point vu des Dieux.

Pisth.

Ce n'est pas mal inventé. Tu es toujours Prométhée. Dépouille-toi, et parle hardiment.

Prom.

Jupiter est ruiné !

Pisth.

Depuis quand ?

Prom.

Depuis que vous avez bâti en l'air, personne

Προμηθεύςβουλυτὸς ἢ περαιτέρω;Πισθέταιροςοἴμʼ ὡς βδελύττομαί σε.Προμηθεύςτί γὰρ ὁ Ζεὺς ποιεῖ;ἀπαιθριάζει τὰς νεφέλας ἢ ξυννέφει;Πισθέταιροςοἴμωζε μεγάλʼ.Προμηθεύςοὕτω μὲν ἐκκεκαλύψομαι.Πισθέταιροςὦ φίλε Προμηθεῦ.Προμηθεύςπαῦε παῦε, μὴ βόα.Πισθέταιροςτί γὰρ ἔστι;Προμηθεύςσίγα, μὴ κάλει μου τοὔνομα·ἀπὸ γάρ μʼ ὀλεῖς, εἴ μʼ ἐνθάδʼ ὁ Ζεὺς ὄψεται.ἀλλʼ ἵνα φράσω σοι πάντα τἄνω πράγματα,τουτὶ λαβών μου τὸ σκιάδειον ὑπέρεχεἄνωθεν, ὡς ἂν μή μʼ ὁρῶσιν οἱ θεοί.Πισθέταιροςἰοὺ ἰού·εὖ γʼ ἐπενόησας αὐτὸ καὶ προμηθικῶς.ὑπόδυθι ταχὺ δὴ κᾆτα θαρρήσας λέγε.Προμηθεύςἄκουε δή νυν.Πισθέταιροςὡς ἀκούοντος λέγε.Προμηθεύςἀπόλωλεν ὁ Ζεύς.Πισθέταιροςπηνίκʼ ἄττʼ ἀπώλετο;Προμηθεύςἐξ οὗπερ ὑμεῖς ᾠκίσατε τὸν ἀέρα.
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f°73

ne sacrifie plus aux Dieux ; et depuis ce temps là, il n'a pu passer à nous autres Dieux le moindre filet de fumée. Enfin c'est un jeûne double, comme aux Thesmophories ; et les Dieux barbares, claquant des dents comme les Illyriens, jurent qu'ils feront la guerre à Jupiter, s'il ne fait ouvrir les marchés, et s'il ne fait venir à l'ordinaire les tripes sacrées.

Pisth.

Est-ce qu'il y a là-haut, parmi les Dieux, barbares et étrangers ?

Prom.

Il se fourre des ExessideExecestides partout.

Pisth.

Et comment appelle-t-on ces Dieux barbares ?

Prom.

Comment on les appelle ? Des Triballes.

Pisth.

Voilà de beaux Dieux de balle.

Prom.

Cela est vrai. Mais j'ai à te dire qu'il doit venir ici des ambassadeurs de la part de Jupiter et des Triballes, pour faire la paix. Si vous m'en croyez, vous ne la ferez qu'à condition que Jupiter rendra le sceptre aux oiseaux, et te donnera à toi la souveraine autorité pour femme.

Pisth.

Qu'est ce que cette créature là ?

Prom.

C'est une drolesse fort belle, qui pétrit la foudre de Jupiter, et qui a le maniement de toutes ses

θύει γὰρ οὐδεὶς οὐδὲν ἀνθρώπων ἔτιθεοῖσιν, οὐδὲ κνῖσα μηρίων ἄποἀνῆλθεν ὡς ἡμᾶς ἀπʼ ἐκείνου τοῦ χρόνου,ἀλλʼ ὡσπερεὶ Θεσμοφορίοις νηστεύομενἄνευ θυηλῶν· οἱ δὲ βάρβαροι θεοὶπεινῶντες ὥσπερ Ἰλλυριοὶ κεκριγότεςἐπιστρατεύσειν φάσʼ ἄνωθεν τῷ Διί,εἰ μὴ παρέξει τἀμπόριʼ ἀνεῳγμένα,ἵνʼ εἰσάγοιτο σπλάγχνα κατατετμημένα.Πισθέταιροςεἰσὶν γὰρ ἕτεροι βάρβαροι θεοί τινεςἄνωθεν ὑμῶν;Προμηθεύςοὐ γάρ εἰσι βάρβαροι,ὅθεν ὁ πατρῷός ἐστιν Ἐξηκεστίδῃ;Πισθέταιροςὄνομα δὲ τούτοις τοῖς θεοῖς τοῖς βαρβάροιςτί ἔστιν;Προμηθεύςὅ τι ἔστιν; Τριβαλλοί.Πισθέταιροςμανθάνω.ἐντεῦθεν ἆρα τοὐπιτριβείης ἐγένετο;Προμηθεύςμάλιστα πάντων. ἓν δέ σοι λέγω σαφές·ἥξουσι πρέσβεις δεῦρο περὶ διαλλαγῶνπαρὰ τοῦ Διὸς καὶ τῶν Τριβαλλῶν τῶν ἄνω·ὑμεῖς δὲ μὴ σπένδεσθʼ, ἐὰν μὴ παραδιδῷτὸ σκῆπτρον ὁ Ζεὺς τοῖσιν ὄρνισιν πάλιν,καὶ τὴν Βασίλειάν σοι γυναῖκʼ ἔχειν διδῷ.Πισθέταιροςτίς ἐστιν ἡ Βασίλεια;Προμηθεύςκαλλίστη κόρη,ἥπερ ταμιεύει τὸν κεραυνὸν τοῦ Διὸςκαὶ τἄλλʼ ἁπαξάπαντα, τὴν εὐβουλίαν
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affaires ; qui dispose du conseil, des lois, des académies où l'on élève la jeunesse, du bureau des consignations, du salaire des juges, enfin qui est maitresse de tout.

Pisth.

C'est donc sa trésorière générale.

Prom.

Tu l'as dit ; et si tu peux l'avoir de lui tu peux te vanter que tu auras tout en elle. C'est pour cela que je suis venu t'en avertir, car j'aime toujours les hommes.

Pisth.

Il est vrai que tu es le seul des des Dieux de qui nous tenons la grillade.

Prom.

Et tu sais que je hais tous les Dieux.

Pisth.

Pardi, je sais de reste que tu es leur ennemi.

Prom.

Je suis à leur égard un vrai Timon. Mais afin que je me retire en sûreté, rends-moi mon voile. Si Jupiter jette les yeux sur moi de là haut, il croira que je suis cortège de quelque dévote de Cérès, d'une porteuse de corbeille.

Pisth.

Prends aussi cet escabeau, afin qu'il en soit d'autant plus persuadé.



Le chœur.

Dans le pays de ces gens qui se mettent tout le corps à l'ombre, hors un de leurs pieds il y a un étang sans eau, où Socrate mène les

τὴν εὐνομίαν τὴν σωφροσύνην τὰ νεώρια,τὴν λοιδορίαν τὸν κωλακρέτην τὰ τριώβολα.Πισθέταιροςἅπαντά γʼ ἆρʼ αὐτῷ ταμιεύει;Προμηθεύςφήμʼ ἐγώ.ἥν γʼ ἢν σὺ παρʼ ἐκείνου παραλάβῃς, πάντʼ ἔχεις.τούτων ἕνεκα δεῦρʼ ἦλθον, ἵνα φράσαιμί σοι.ἀεί ποτʼ ἀνθρώποις γὰρ εὔνους εἴμʼ ἐγώ.Πισθέταιροςμόνον θεῶν γὰρ διὰ σʼ ἀπανθρακίζομεν.Προμηθεύςμισῶ δʼ ἅπαντας τοὺς θεούς, ὡς οἶσθα σύ.Πισθέταιροςνὴ τὸν Δίʼ ἀεὶ δῆτα θεομισὴς ἔφυς.ΠρομηθεύςΤίμων καθαρός. ἀλλʼ ὡς ἂν ἀποτρέχω πάλιν,φέρε τὸ σκιάδειον, ἵνα με κἂν ὁ Ζεὺς ἴδῃἄνωθεν, ἀκολουθεῖν δοκῶ κανηφόρῳ.Πισθέταιροςκαὶ τὸν δίφρον γε διφροφόρει τονδὶ λαβών.Χορόςπρὸς δὲ τοῖς Σκιάποσιν λίμνητις ἔστʼ ἄλουτος οὗψυχαγωγεῖ Σωκράτης·
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(c) La timidité de Pisandre avait passé en proverbe.

(d) Il appelle les philosophes : Chauvesouris, à cause de leurs études nocturnes.

(c) Les Thraces portaient leur gaban du côté gauche.

X

f°74

ames. Pisandre(c) s'y vint un jour pour chercher la sienne qui l'avait abandonné tout vivant. Il avait pour victime un jeune chameau, en guise d'agneau, dont après qu'il eut coupé la gorge, on vit sortir de la saignée, comme un autre Ulysse par l'antre de Polyphème, et rentrer par là dans le même instant, Chéréphon, la chauve-souris.(d)



Neptune. Triballe. Hercule. Pisthétaire.Neptune.

Voilà les murs de Néphélococcygie, où nous allons en ambassade. Que fais-tu, toi, avec ton marteau du coté gauche ? (c) Ne le tourneras tu pas de l'autre coté ? Va donc droit ; tu marches tout de travers. O ! gouvernement populaire ! Où nous réduis-tu ? Faut il que les Dieux aient fait choix d'un tel ambassadeur !

Triballe.

Doucement.

Nep.

J'enrage. Il n'est pas possible de voir un dieu plus barbare. Ami Hercule! Que ferons nous ?

Hercule.

Je te l'ai déjà dit, que je voulais étrangler le coquin qui a bâti ces murs entre les Dieux et les hommes.

Nep.

Mais, mon ami, nous sommes ambassadeurs pour la paix.

ἔνθα καὶ Πείσανδρος ἦλθεδεόμενος ψυχὴν ἰδεῖν ἣζῶντʼ ἐκεῖνον προὔλιπε,σφάγιʼ ἔχων κάμηλον ἀμνόντινʼ, ἧς λαιμοὺς τεμὼν ὥσπερποθʼ οὑδυσσεὺς ἀπῆλθε,κᾆτʼ ἀνῆλθʼ αὐτῷ κάτωθενπρὸς τὸ λαῖτμα τῆς καμήλουΧαιρεφῶν ἡ νυκτερίς.Ποσειδῶντὸ μὲν πόλισμα τῆς Νεφελοκοκκυγίαςὁρᾶν τοδὶ πάρεστιν, οἷ πρεσβεύομεν.οὗτος τί δρᾷς; ἐπʼ ἀριστέρʼ οὕτως ἀμπέχει;οὐ μεταβαλεῖς θοἰμάτιον ὧδʼ ἐπιδέξια;τί ὦ κακόδαιμον; Λαισποδίας εἶ τὴν φύσιν;ὦ δημοκρατία ποῖ προβιβᾷς ἡμᾶς ποτε,εἰ τουτονί γʼ ἐχειροτόνησαν οἱ θεοί;Τριβαλλόςἕξεις ἀτρέμας;Ποσειδῶνοἴμωζε· πολὺ γὰρ δή σʼ ἐγὼἑόρακα πάντων βαρβαρώτατον θεῶν.ἄγε δὴ τί δρῶμεν Ἡράκλεις;Ἡρακλῆςἀκήκοαςἐμοῦ γʼ ὅτι τὸν ἄνθρωπον ἄγχειν βούλομαι,ὅστις ποτʼ ἔσθʼ ὁ τοὺς θεοὺς ἀποτειχίσας.Ποσειδῶνἀλλʼ ὦγάθʼ ᾑρήμεσθα περὶ διαλλαγῶνπρέσβεις.
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(e) Grec : Rape moi du benjoin.

X

Hercule.

Et c'est pour cela même que j'ai encore une plus forte envie de l'étrangler.

Pisth.

Qu'on me donne la rape. Apporte du persil, donne moi du fromage ; souffle ces chardons.

Her.

Nous sommes trois Dieux, qui saluons monsieur.

Pisth.

(e)Hache-moi ce persil.

Her.

Quelles viandes sont-ce là ?

Pisth.

Ce sont des oiseaux séditieux qui s’étaient élevés contre les autres oiseaux et on les a punis.

Her.

Est-ce pour cela que tu les parsèmes de persil ?

Pisth.

Eh ! Bonjour Hercule, Qu'y a-t-il ?

Her.

Nous venons en ambassade de la part des Dieux, pour faire cesser la guerre, par une bonne paix.

Pisth.

Ah ! Il n'y a plus d'huile dans le pot.

Her.

Il serait bon cependant que ces oiseaux fussent bien arrosés.

Nep.

Nous ne gagnons rien, nous autres, à

Ἡρακλῆςδιπλασίως μᾶλλον ἄγχειν μοι δοκεῖ.Πισθέταιροςτὴν τυρόκνηστίν τις δότω· φέρε σίλφιον·τυρὸν φερέτω τις· πυρπόλει τοὺς ἄνθρακας.Ποσειδῶντὸν ἄνδρα χαίρειν οἱ θεοὶ κελεύομεντρεῖς ὄντες ἡμεῖς.Πισθέταιροςἀλλʼ ἐπικνῶ τὸ σίλφιον.Ἡρακλῆςτὰ δὲ κρέα τοῦ ταῦτʼ ἐστίν;Πισθέταιροςὄρνιθές τινεςἐπανιστάμενοι τοῖς δημοτικοῖσιν ὀρνέοιςἔδοξαν ἀδικεῖν.Ἡρακλῆςεἶτα δῆτα σίλφιονεἴπικνῇς πρότερον αὐτοῖσιν;Πισθέταιροςὦ χαῖρʼ Ἡράκλεις.τί ἔστι;Ποσειδῶνπρεσβεύοντες ἡμεῖς ἥκομενπαρὰ τῶν θεῶν περὶ πολέμου καταλλαγῆς.Πισθέταιροςἔλαιον οὐκ ἔνεστιν ἐν τῇ ληκύθῳ.Ἡρακλῆςκαὶ μὴν τά γʼ ὀρνίθεια λιπάρʼ εἶναι πρέπει.Ποσειδῶνἡμεῖς τε γὰρ πολεμοῦντες οὐ κερδαίνομεν,
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f°79

faire la guerre ; et vous, de votre côté, si vous aviez les Dieux pour amis, vous auriez toujours de l'eau de pluie dans vos mares, et tous vos jours seraient des jours alcyoniens ; car cela dépend absolument de nous.

Pisth.

Ce n'est pas nous qui avons commencé la Guerre. Cependant il y a des moyens de s'accommoder, si vous voulez vous rendre à la raison, nous n'avons rien à vous demander qui ne soit juste. Que Jupiter nous rende le sceptre et nous ferons la paix. À cette condition là j'invite Messieurs les ambassadeurs à diner.

Her.

Pour moi, j'y donne les mains.

Nep.

Quoi donc ? Vilain gourmand ! Tu consens de dépouiller ton père de l'empire ?

Pisth.

Y penses-tu ? Est-ce que le pouvoir des Dieux ne sera pas plus respecté quand les oiseaux règneront en bas ? Les mortels se dérobant à vos yeux à la faveur des nuesnues font de faux serments avec impunité. Mais si vous avez les oiseaux pour allliésalliés quand un scélérat aura juré Jupiter et le corbeau ; le corbeau s'approchant tout doucement du parjure, lui crèvera un œil ou deux.

Nep.

Par Neptune ! Il semble que tu as raison. Je me rends.

Pisth.

Et toi, que dis-tu ?

ὑμεῖς τʼ ἂν ἡμῖν τοῖς θεοῖς ὄντες φίλοιὄμβριον ὕδωρ ἂν εἴχετʼ ἐν τοῖς τέλμασιν,ἀλκυονίδας τʼ ἂν ἤγεθʼ ἡμέρας ἀεί.τούτων περὶ πάντων αὐτοκράτορες ἥκομεν.Πισθέταιροςἀλλʼ οὔτε πρότερον πώποθʼ ἡμεῖς ἤρξαμενπολέμου πρὸς ὑμᾶς, νῦν τʼ ἐθέλομεν, εἰ δοκεῖ,ἐάν τι δίκαιον ἀλλὰ νῦν ἐθέλητε δρᾶν,σπονδὰς ποιεῖσθαι. τὰ δὲ δίκαιʼ ἐστὶν ταδί,τὸ σκῆπτρον ἡμῖν τοῖσιν ὄρνισιν πάλιντὸν Δίʼ ἀποδοῦναι· κἂν διαλλαττώμεθαἐπὶ τοῖσδε, τοὺς πρέσβεις ἐπʼ ἄριστον καλῶ.Ἡρακλῆςἐμοὶ μὲν ἀπόχρη ταῦτα καὶ ψηφίζομαι.Ποσειδῶντί ὦ κακόδαιμον; ἠλίθιος καὶ γάστρις εἶ.ἀποστερεῖς τὸν πατέρα τῆς τυραννίδος;Πισθέταιροςἄληθες; οὐ γὰρ μεῖζον ὑμεῖς οἱ θεοὶἰσχύσετʼ, ἢν ὄρνιθες ἄρξωσιν κάτω;νῦν μέν γʼ ὑπὸ ταῖς νεφέλαισιν ἐγκεκρυμμένοικύψαντες ἐπιορκοῦσιν ὑμᾶς οἱ βροτοί·ἐὰν δὲ τοὺς ὄρνις ἔχητε συμμάχους,ὅταν ὀμνύῃ τις τὸν κόρακα καὶ τὸν Δία,ὁ κόραξ παρελθὼν τοὐπιορκοῦντος λάθρᾳπροσπτόμενος ἐκκόψει τὸν ὀφθαλμὸν θενών.Ποσειδῶννὴ τὸν Ποσειδῶ ταῦτά γέ τοι καλῶς λέγεις.Ἡρακλῆςκἀμοὶ δοκεῖ.Πισθέταιροςτί δαὶ σὺ φῄς;
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Triballe.

Na bai sa treu.

Nep.

Vois-tu ? Il dit qu'il y consent.

Pisth.

Ecoutez encore avec un autre plaisir que nous vous ferons. Quand un homme, après avoir promis une victime à quelque Dieux, dira ensuite : les dieux attendront bien ; je m’en moque. Savez vous ce que nous ferons ?

Nep.

Dis-le moi, que je le sache.

Pisth.

Quand ce maraud-là sera à compter de l'argent, ou qu'il se sera dépouillé pour entrer dans le bain ; un épervier, volant secrètement auprès de lui, enlèvera la valeur de plus de deux moutons, et l'apportera au dieu que l'on aura fraudé.

Her.

Je suis encore d'avis qu'on rende le sceptre aux oiseaux.

Pisth.

Demandez au Triballe.

Her.

Penses-tu que le Triballe en soit faché ?

Triballe.

Saunaca bactari crousa.

Her.

Il dit que tu as raison.

Nep.

Si c'est votre avis, c'est le mien aussi.

Τριβαλλόςναβαισατρεῦ.Πισθέταιροςὁρᾷς; ἐπαινεῖ χοὖτος. ἕτερόν νυν ἔτιἀκούσαθʼ ὅσον ὑμᾶς ἀγαθὸν ποιήσομεν.ἐάν τις ἀνθρώπων ἱερεῖόν τῳ θεῶνεὐξάμενος εἶτα διασοφίζηται λέγων,μενετοὶ θεοί, καὶ μἀποδιδῷ μισητίᾳ,ἀναπράξομεν καὶ ταῦτα.Ποσειδῶνφέρʼ ἴδω τῷ τρόπῳ;Πισθέταιροςὅταν διαριθμῶν ἀργυρίδιον τύχῃἅνθρωπος οὗτος, ἢ καθῆται λούμενος,καταπτόμενος ἰκτῖνος ἁρπάσας λάθρᾳπροβάτοιν δυοῖν τιμὴν ἀνοίσει τῷ θεῷ.Ἡρακλῆςτὸ σκῆπτρον ἀποδοῦναι πάλιν ψηφίζομαιτούτοις ἐγώ.Ποσειδῶνκαὶ τὸν Τριβαλλόν νυν ἐροῦ.Ἡρακλῆςὁ Τριβαλλός, οἰμώζειν δοκεῖ σοι;Τριβαλλόςσαυνάκαβακταρικροῦσα.Ἡρακλῆςφησί μʼ εὖ λέγειν πάνυ.Ποσειδῶνεἴ τοι δοκεῖ σφῷν ταῦτα, κἀμοὶ συνδοκεῖ.
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X

f°76 Her.

Eh ! Bien voilà le sceptre cédé, n'est ce pas tout ?

Pisth.

À propos. Je me souviens d'une autre chose. Je laisse Junon à Jupiter ; mais pour la souveraine autorité, cette jolie demoiselle, il faut me la donner pour femme.

Nep.

Tu ne veux point la paix. Retirons nous.

Pisth.

Que m'importe ? Hola ! Cuisinier, qu'on donne ordre à cette sauce douce.

Her.

O ! malheureux Neptune, où vas tu ? Faudra-t-il avoir la guerre pour une femme ?

Nep.

Que ferons-nous donc ?

Her.

Ce que nous ferons ? La paix.

Nep.

Ne vois tu pas que tout cela est contre toi ? Tu te fais tort à toi-même. Si Jupiter vient à mourir, après avoir donné cette femme, tu ne seras qu'un gueux. Ne sais-tu pas que Jupiter mort, tout ce qu'il a doit t'appartenir ?

Pisth.

Hélas ! le pauvre homme ! Comme on le trompe ! Viens un peu à moi, que je te dis deux mots. Ne vois tu pas bien que ton oncle se moque de toi ? Les lois ne permettent pas que tu hérites seulement d'un fétu

Ἡρακλῆςοὗτος, δοκεῖ δρᾶν ταῦτα τοῦ σκήπτρου πέρι.Πισθέταιροςκαὶ νὴ Δίʼ ἕτερόν γʼ ἐστὶν οὗ ʼμνήσθην ἐγώ.τὴν μὲν γὰρ Ἥραν παραδίδωμι τῷ Διί,τὴν δὲ Βασίλειαν τὴν κόρην γυναῖκʼ ἐμοὶἐκδοτέον ἐστίν.Ποσειδῶνοὐ διαλλαγῶν ἐρᾷς.ἀπίωμεν οἴκαδʼ αὖθις.Πισθέταιροςὀλίγον μοι μέλει.μάγειρε τὸ κατάχυσμα χρὴ ποιεῖν γλυκύ.Ἡρακλῆςὦ δαιμόνιʼ ἀνθρώπων Πόσειδον ποῖ φέρει;ἡμεῖς περὶ γυναικὸς μιᾶς πολεμήσομεν;Ποσειδῶντί δαὶ ποιῶμεν;Ἡρακλῆςὅ τι; διαλλαττώμεθα.Ποσειδῶντί δʼ ᾠζύρʼ; οὐκ οἶσθʼ ἐξαπατώμενος πάλαι;βλάπτεις δέ τοι σὺ σαυτόν. ἢν γὰρ ἀποθάνῃὁ Ζεὺς παραδοὺς τούτοισι τὴν τυραννίδα,πένης ἔσει σύ. σοῦ γὰρ ἅπαντα γίγνεταιτὰ χρήμαθʼ, ὅσʼ ἂν ὁ Ζεὺς ἀποθνῄσκων καταλίπῃ.Πισθέταιροςοἴμοι τάλας οἷόν σε περισοφίζεται.δεῦρʼ ὡς ἔμʼ ἀποχώρησον, ἵνα τί σοι φράσω.διαβάλλεταί σʼ ὁ θεῖος ὦ πόνηρε σύ.τῶν γὰρ πατρῴων οὐδʼ ἀκαρῆ μέτεστί σοι
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(f) Flatterie pour Minerve. Elle n'était pas seule fille héritière. Mars et Vulcain étaient nés de Jupiter et de Junon.

(g) Cela s'appelait l'argent bâtard, qui consistait en 5 mines valant à peu près 150 ou en 100 dragmes selon Harpocration dans son dictionnaire des dix rhéteurs.

de tous les biens de ton père, puisque tu es bâtard.

Her.

Je suis bâtard ? moi ? Que me dis tu là ?

Pisth.

Pardi, et qu'es tu donc, toi qui as pour mère une femme étrangère ? Et Minerve à ton avis serait-elle seule héritière (f), si elle avait des frères légitimes ?

Her.

Mais au moins mon père ne me refusera-t-il pas en mourant le présent qu'on fait aux bâtards (g).

Pisth.

Les lois ne le permettent pas ; et ton oncle que voilà, qui te met présentement le cœur au ventre, sera le premier à s'y opposer et à s'emparer de ce qu'il pourra de la succession, en disant qu'il est le frère légitime du défunt. Et je te dirai là-dessus la loi de Solon : Le bâtard n'héritera point, tant qu'il y aura des enfants légitimes ; et s'il n’y a point d'enfants légitimes, les parents les plus proches auront la succession.

Her.

Je n'aurai donc point de part aux biens de mon père ?

Pisth.

Pardi, cela est bien sûr. Mais dis-moi un peu ; ton père t'a-t-il fait reconnaître à tes parents.

Her.

Pas encore ; et j'en ai toujours été surpris.

Pisth.

À quoi t'amuses-tu ? Tu regardes en haut, et

κατὰ τοὺς νόμους· νόθος γὰρ εἶ κοὐ γνήσιος.Ἡρακλῆςἐγὼ νόθος; τί λέγεις;Πισθέταιροςσὺ μέντοι νὴ Δίαὤν γε ξένης γυναικός. ἢ πῶς ἄν ποτεἐπίκληρον εἶναι τὴν Ἀθηναίαν δοκεῖς,οὖσαν θυγατέρʼ, ὄντων ἀδελφῶν γυησίων;Ἡρακλῆςτί δʼ ἢν ὁ πατὴρ ἐμοὶ διδῷ τὰ χρήματανοθεἶ ἀποθνῄσκων;Πισθέταιροςὁ νόμος αὐτὸν οὐκ ἐᾷ.οὗτος ὁ Ποσειδῶν πρῶτος, ὃς ἐπαίρει σε νῦν,ἀνθέξεταί σου τῶν πατρῴων χρημάτωνφάσκων ἀδελφὸς αὐτὸς εἶναι γνήσιος.ἐρῶ δὲ δὴ καὶ τὸν Σόλωνός σοι νόμον·‘νόθῳ δὲ μὴ εἶναι ἀγχιστείαν παίδων ὄντωνγνησίων. ἐὰν δὲ παῖδες μὴ ὦσι γνήσιοι, τοῖςἐγγυτάτω γένους μετεῖναι τῶν χρημάτων.’Ἡρακλῆςἐμοὶ δʼ ἄρʼ οὐδὲν τῶν πατρῴων χρημάτωνμέτεστιν;Πισθέταιροςοὐ μέντοι μὰ Δία. λέξον δέ μοι,ἤδη σʼ ὁ πατὴρ εἰσήγαγʼ ἐς τοὺς φράτερας;Ἡρακλῆςοὐ δῆτʼ ἐμέ γε. καὶ δῆτʼ ἐθαύμαζον πάλαι.Πισθέταιροςτί δῆτʼ ἄνω κέχηνας αἴκειαν βλέπων;
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f°77

tu en cherches vainement la raison. Crois moi, demeure avec nous. Je te ferai roi, et je te donnerai du lait de poule.

Her.

Il me semble que la demande que tu fais de la femme en question est juste ; et quant à moi, je te la donne de bon cœur.

Pisth.

Et toi, qu'en dis tu ?

Nep.

Je suis d'avis contraire.

Pisth.

Tout roule à présent sur Triballe ; ce sera lui qui décidera l'article. Que dis-tu ?

Triballe.

Li choli crante fame souférine, moi redonne elle à l'Osio.

Her.

Tu la donnes ?

Nep.

Non, ce n'est point cela ; il a dit qu'elle vole comme un hirondelle.

Pisth.

Si cela est, il faut la donner aux hirondelles.

Nept.

Je vois bien que vous voulez tous deux faire la paix. Puisque c'est votre avis, c'est à moi de me taire.

Her.

Tu vois qu'il consent enfin à tout ce que tu veux. Viens-t'en avec nous au ciel, pour y recevoir la femme que tu demandes, et tout ce qu'il y a.

ἀλλʼ ἢν μεθʼ ἡμῶν ᾖς, καταστήσας σʼ ἐγὼτύραννον ὀρνίθων παρέξω σοι γάλα.Ἡρακλῆςδίκαιʼ ἔμοιγε καὶ πάλαι δοκεῖς λέγεινπερὶ τῆς κόρης, κἄγωγε παραδίδωμί σοι.Πισθέταιροςτί δαὶ σὺ φῄς;Ποσειδῶντἀναντία ψηφίζομαι.Πισθέταιροςἐν τῷ Τριβαλλῷ πᾶν τὸ πρᾶγμα. τί σὺ λέγεις;Τριβαλλόςκαλάνι κόραυνα καὶ μεγάλα βασιλιναῦὄρνιτο παραδίδωμι.Ἡρακλῆςπαραδοῦναι λέγει.Ποσειδῶνμὰ τὸν Δίʼ οὐχ οὗτός γε παραδοῦναι λέγει,εἰ μὴ † βαδίζειν † ωἅσπερ αἱ χελιδόσιν λέγει.Πισθέταιροςοὐκοῦν παραδοῦναι ταῖς χελιδόσιν λέγει.Ποσειδῶνσφὼ νῦν διαλλάττεσθε καὶ ξυμβαίνετε·ἐγὼ δʼ, ἐπειδὴ σφῷν δοκεῖ, σιγήσομαι.Ἡρακλῆςἡμῖν ἃ λέγεις σὺ πάντα συγχωρεῖν δοκεῖ.ἀλλʼ ἴθι μεθʼ ἡμῶν αὐτὸς ἐς τὸν οὐρανόν,ἵνα τὴν Βασίλειαν καὶ τὰ πάντʼ ἐκεῖ λάβῃς.
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(h) Phanês dans l'Ile de Chio.

(i) Clepsydre, nom d'une fontaine salée et sans fond, qui était dans la citadelle d'Athènes ; d'autres disent à Argos.

(k) Les Sycophantes, ou dénonciateurs.

(l) On a expliqué dans la préface cette cérémonie du sacrifice.

Pisth.

Voilà de la viande apprêtée fort à propos pour le festin des noces.

Her.

Je demeurerai si vous voulez, et j'aurai soin de la faire cuire.

Nep.

Quelle gourmandise ! Pourquoi ne pas venir avec les autres ?

Hercule.

Je suis fort bien ici.

Pisth.

Qu'on apporte mon habit de noces.



Le chœur.

Dans un lieu que l'on appelle, Découverte(h), auprès de la fontaine qui fait comme l’horloge (i) d'eau dont on se sert à l'audience il y a une race maligne de gens (k) qui ont le vent dans la langue. Ils sèment avec la langue, ils moissonnent avec la langue ; ils vendangent avec la langue ; ils cueillent leurs figues avec la langue. Du reste ce ne sont que des barbares d'origine, des Gorgias, et des Philippes ; et c'est à ces Philippes qui ont le ventre dans la langue, qu'il faudrait faire ce qu'on fait aux victimes(l) dans l'Attique ; leur couper la langue à part.

Un messager.

Heureux en tout, plus que je ne le puis dire O ! trois fois heureux les oiseaux ! Recevez votre

Πισθέταιροςἐς καιρὸν ἆρα κατεκόπησαν οὑτοιὶἐς τοὺς γάμους.Ἡρακλῆςβούλεσθε δῆτʼ ἐγὼ τέωςὀπτῶ τὰ κρέα ταυτὶ μένων; ὑμεῖς δʼ ἴτε.Ποσειδῶνὀπτᾷς τὰ κρέα; πολλήν γε τενθείαν λέγεις.οὐκ εἶ μεθʼ ἡμῶν;Ἡρακλῆςεὖ γε μέντἂν διετέθην.Πισθέταιροςἀλλὰ γαμικὴν χλανίδα δότω τις δεῦρό μοι.Χορόςἔστι δʼ ἐν Φαναῖσι πρὸς τῇΚλεψύδρᾳ πανοῦργον ἐγ-γλωττογαστόρων γένος,οἳ θερίζουσίν τε καὶ σπείρουσικαὶ τρυγῶσι ταῖς γλώτταισισυκάζουσί τε·βάρβαροι δʼ εἰσὶν γένος,Γοργίαι τε καὶ Φίλιπποι.κἀπὸ τῶν ἐγγλωττογαστόρωνἐκείνων τῶν Φιλίππωνπανταχοῦ τῆς Ἀττικῆς ἡγλῶττα χωρὶς τέμνεται.Ἄγγελοςὦ πάντʼ ἀγαθὰ πράττοντες, ὦ μείζω λόγου,ὦ τρισμακάριον πτηνὸν ὀρνίθων γένος,
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roi dans vos splendides maisons. Le voilà qui s'avance plus brillant qu'un astre qui reluit dans un palais doré. Le soleil même ne répand point de rayon plus éclatant que lui. Ah ! Qui pourrait exprimer la beauté de la femme qu'il amène ! Il branle avec majesté la foudre, le javelot ailé de Jupiter. Une odeur inexprimable se répand autour de lui. O ! les agréables parfums ! Un vent léger fait faire des évolutions merveilleuses aux volutes de la fumée. Le voilà lui-même. Ouvrez vos bouches sacrées, muses favorables  !



Le chœur. Pisthétaire.Demi-chœur.

Avancez, reculez, tournez, suivez, conduisez, volez autour de cet homme heureux et favorisé d'une fortune heureuse. O ! quelle beauté ! Que de charmes ! Que d'agrément ! Quel heureux mariage !

Autre demi-chœur.

La fortune favorise la nation des oiseaux, par le moyen de cet excellent homme. Recevez avec des cantiques nuptiaux, lui et son épouse royale.

Le chœur.

Les parques célébrèrent autrefois un mariage pareil, quand le grand Dieu qui occupe le trône suprême épousa Junon l'olympienne. L'amour aux ailes dorées, et qui a père et mère, conduisait les rênes du chariot sur lequel était porté l’époux Jupiter avec son heureuse

δέχεσθε τὸν τύραννον ὀλβίοις δόμοις.προσέρχεται γὰρ οἷς οὔτε παμφαὴςἀστὴρ ἰδεῖν ἔλαμψε χρυσαυγεῖ δόμῳ,οὔθʼ ἡλίου τηλαυγὲς ἀκτίνων σέλαςτοιοῦτον ἐξέλαμψεν, οἶον ἔρχεταιἔχων γυναικὸς κάλλος οὐ φατὸν λέγειν,πάλλων κεραυνόν, πτεροφόρον Διὸς βέλος·ὀσμὴ δʼ ἀνωνόμαστος ἐς βάθος κύκλουχωρεῖ, καλὸν θέαμα· θυμιαμάτων δʼαὖραι διαψαίρουσι πλεκτάνην καπνοῦ.ὁδὶ δὲ καὐτός ἐστιν. ἀλλὰ χρὴ θεᾶςΜούσης ἀνοίγειν ἱερὸν εὔφημον στόμα.Χορόςἄναγε δίεχε πάραγε πάρεχε.περιπέτεσθετὸν μάκαρα μάκαρι σὺν τύχᾳ.ὦ φεῦ φεῦ τῆς ὥρας τοῦ κάλλους.ὦ μακαριστὸν σὺ γάμον τῇδε πόλει γημας.Χορόςμεγάλαι μεγάλαι κατέχουσι τύχαιγένος ὀρνίθωνδιὰ τόνδε τὸν ἄνδρʼ. ἀλλʼ ὑμεναίοιςκαὶ νυμφιδίοισι δέχεσθʼ ᾠδαῖςαὐτὸν καὶ τὴν Βασίλειαν.ΧορόςἭρᾳ ποτʼ Ὀλυμπίᾳτῶν ἠλιβάτων θρόνωνἄρχοντα θεοῖς μέγανΜοῖραι ξυνεκοίμισανἐν τοιῷδʼ ὑμεναίῳ.Ὑμὴν ὦ Ὑμέναιʼ ὦ,Ὑμὴν ὦ Ὑμέναιʼ ὦ.Χορόςὁ δʼ ἀμφιθαλὴς Ἔρωςχρυσόπτερος ἡνίαςηὔθυνε παλιντόνους,Ζηνὸς πάροχος γάμωντῆς τʼ εὐδαίμονος Ἥρας.
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527 et 528

épouse. Hymen ! Hyménée ! O ! Hymen !

Pisth.

Vos chants me font plaisir ; vos chansons me charment ; vos louanges me ravissent. Continuez ; appelez à votre secours les foudres et les éclairs de Jupiter qui font trembler la terre.

Le ch.

O ! lumière dorée des éclairs éblouissants ! O ! javelot immortel et enflammé de Jupiter ! O ! Tonnerres bruyants et orageux ! Ah ! Quelles secousses tu donnes à la terre ! C'est par toi que celui-ci règne présentement sur toutes choses et qu'il a pour épouse la souveraine autorité de Jupiter.

Demi-chœur.

O ! hymen ! O ! Hyménée ! Volatiles de toutes espèces, célébrez sur le parquet de Jupiter ces heureuses noces et les plaisirs du lit nuptial. Donne ta main, belle reine, prends mon aile et danse avec nous ; je te ferai sauter légèrement. La, la, la : Io pean. La, la, la, la. Victoire au plus grand des Dieux.



Fin des Oiseaux.

Ὑμὴν ὦ Ὑμέναιʼ ὦ,Ὑμὴν ὦ Ὑμέναιʼ ὦ.Πισθέταιροςἐχάρην ὕμνοις, ἐχάρην ᾠδαῖς·ἄγαμαι δὲ λόγων. ἄγε νυν αὐτοῦκαὶ τὰς χθονίας κλῄσατε βροντὰςτάς τε πυρώδεις Διὸς ἀστεροπὰςδεινόν τʼ ἀργῆτα κεραυνόν.Χορόςὦ μέγα χρύσεον ἀστεροπῆς φάος,ὦ Διὸς ἄμβροτον ἔγχος πυρφόρον,ὦ χθόνιαι βαρυαχέεςὀμβροφόροι θʼ ἅμα βρονταί,αἷς ὅδε νῦν χθόνα σείει.διὰ σὲ τὰ πάντα κρατήσαςκαὶ πάρεδρον Βασίλειαν ἔχει Διός.Ὑμὴν ὦ Ὑμέναιʼ ὦ.Πισθέταιροςἔπεσθε νῦν γάμοισιν ὦφῦλα πάντα συννόμωνπτεροφόρʼ ἐπὶ δάπεδον Διὸςκαὶ λέχος γαμήλιον.ὄρεξον ὦ μάκαιρα σὴνχεῖρα καὶ πτερῶν ἐμῶνλαβοῦσα συγχόρευσον· αἴρωνδὲ κουφιῶ σʼ ἐγώ.Χορόςἀλαλαλαὶ ἰὴ παιών,τήνελλα καλλίνικος, ὦδαιμόνων ὑπέρτατε.